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Mohammed VI ne veut pas parler aux journalistes à Washington : Les caprices d’un roi en plein doute

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  • Mohammed VI ne veut pas parler aux journalistes à Washington : Les caprices d’un roi en plein doute




    Écrit par Lena Azizi


    Pour le roi du Maroc, le Makhzen et ses porte-voix médiatiques, la rencontre entre le roi Mohammed VI et le président des Etats-Unis, Barack Obama, est un grand évènement, un « couronnement » - sans jeu de mots – voire une grande victoire. Sauf que la situation diplomatique du Maroc est tout sauf victorieuse. Il y a déjà eu « l’alerte » de la proposition américaine d’une extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme qui a suscité de grands émois royaux. Les Etats-Unis ont renoncé – pour l’instant – plus à la demande pressante de Paris qu’aux « colères » royales à proposer cette extension. La « crise » créée récemment avec l’Algérie à l’approche de la venue de John Kerry dans la région – mission annulée pour cause du dossier nucléaire iranien – a été révélatrice d’un sentiment de panique extrême qui contraste avec la présumée avancée victorieuse de la diplomatie royale. Le Makhzen a donné à cette « crise royale » une tournure voyou, sans précédent, avec l’attaque contre le consulat algérien à Casablanca et l’arrachage du drapeau algérien, un 1er novembre. Toutes les chancelleries à Alger, même celles dont les pays défendent le Maroc, ont constaté à quel point ce coup bas du Makhzen est calamiteux et contreproductif. Qu’il se soit déroulé sous les regards, faussement impuissants, de la police marocaine, si réputée pour avoir la main lourde à l’égard des manifestants, n’arrange pas les choses. Le nombre d’Algériens qui approuvent la décision du gouvernement algérien de maintenir les frontières fermées a indéniablement augmenté après cet acte offensant fortement ressenti par les Algériens. Ceux parmi les Algériens – et ils sont nombreux – qui défendent et militent pour la réouverture immédiate des frontières avec le Maroc, indépendamment du dossier du Sahara occidental, sont sans voix. Et ils le resteront longtemps en raison de la dérive voyou de la campagne anti-algérienne. Les relations entre l’Algérie et le Maroc ont reculé après ce détestable incident. Et ce n’est pas le Maroc qui est gagnant dans cette situation, l’Algérie pouvant se passer économiquement de cette relation. Ce qui n’est pas le cas du Maroc où il a suffi que les autorités algériennes serrent la vis contre les hallaba pour que cela se ressente, très fortement, de l’autre côté de la frontière. Le bilan de ce point de vue est calamiteux et ni Washington – et encore moins Paris – ne seront d’un grand secours. Personne ne peut convaincre Alger de faire comme si de rien n’était, alors que la propagande anti-algérienne a même pris une tournure belliciste. Le roi ira donc à Washington en ayant compliqué la situation avec l’Algérie, alors que le dossier du Sahara occidental reste une affaire onusienne pendante. Le roi a cru – ou a voulu croire – que la proposition « d’autonomie » soldait la question. Il peut constater qu’il n’en est rien. Il en sera forcément question à Washington dans une administration où John Kerry est considéré par le Makhzen comme « hostile », contrairement à Hillary Clinton. Pour pouvoir accéder à la Maison-Blanche, le roi a dû se résigner à mettre fin à l’emprisonnement du journaliste Ali Anouzla qu’il poursuivait de sa vindicte personnelle. Le nom d’Ali Anouzla est devenu très présent à Washington et des grands journaux américains ont vu dans son cas le signe que les « réformes » de Mohammed VI sont de la poudre aux yeux. Anouzla est libre, mais silencieux dans l’attente d’un procès. C’est « l’arrangement », semble-t-il, conclu pour que le roi aille sans cailloux marocains dans la botte. Et encore ! Le roi du Maroc, parce qu’il n’a pas de bilan défendable, se contentera d’être reçu durant deux heures par Obama et il quittera immédiatement le pays sans passer par le traditionnel point de presse commun. Cette demande royale expresse de ne pas tenir la traditionnelle conférence de presse qui doit normalement clôturer l’entrevue
    est le signe que le roi ne croit pas que sa diplomatie est si victorieuse que cela.


    reporters.dz


    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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