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Au pays de Sinbad le marin

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  • Au pays de Sinbad le marin

    POSTÉ PAR PAULA BOYER


    Corniche de Muttrah, sultanat d’Oman (Photo Office de tourisme d’Oman)



    Jolie exposition au musée de la Marine, place du Trocadéro à Paris, « Oman et la mer« . En cette période de vacances, le musée de la Marine est remplie de grands-parents accompagnés de leur petits-enfants et de papas éblouis tenant par la main leur progéniture devant des maquettes de bateaux, des figures de proue et autres curiosités pittoresques de la marine d’hier. C’est une bonne idée de sortie en famille. A l’entrée, on distribue d’ailleurs aux familles avec enfants un petit fascicule intitulé « La véritable histoire des pirates et des corsaires, parcours jeux pour petits et grands » qui contient notamment un amusant quiz et un coloriage.

    A deux pas des fascinantes maquettes de bateaux à voile d’hier, l’exposition « Oman et la mer » (jusqu’au 5 janvier 2014) fera rêver tous ceux qui ont lu Sinbad le Marin. Sinbad le marin, c’est le nom d’une fable d’origine persane qui conte les aventures d’un marin, inspirées de véritables expériences de marins de l’océan indien. Durant ses voyages dans les mers de l’est de l’Afrique et du sud de l’Asie, Sinbad vit de nombreuses aventures fantastiques. Les Sept Voyages de Sinbad le marin se sont retrouvés, à l’initiative de Français Antoine Galland, dans la 133e nuit (volume 6) des contes des Mille et une Nuits. D’où était originaire le vrai Sinbad, celui qui a inspiré le personnage de la faible ? Selon les organisateurs de l’exposition « Oman et la mer », il venait de la ville de Sohar, au sultanat d’Oman, et aurait réalisé en 750 le premier voyage aller-retour de Mascatte (la capitale d’Oman) à Canton, en Chine.

    Quoiqu’il en soit, Oman que l’on sait situé au sud de la péninsule arabique, n’est pas seulement un pays de montagnes escarpées et de désert de sable blond, écrasé sous le soleil d’Arabie, comme on serait tenté de le penser. Il vaut bien mieux que cela avec ses superbes paysages ! L‘Office de tourisme de ce pays se démène d’ailleurs actuellement pour promouvoir cette destination..

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    Ce voilier, le « jewel of Muscat », cousu selon la méthode traditionnelle omanaise, a navigué en 2010 à travers l’océan indien jusqu’à Singapour où il est exposé au Musée expérimental de la marine (Photo Alessandro Ghidoni)



    Oman qui est entouré par l’Océan indien au sud et par le golfe arabique au nord -ils se rejoignent dans la mer d’Oman- compte rien moins que 3165 kms de côtes. Cette situation géographique mais aussi les vents de la mousson favorable et, paraît-il, le goût inné de son peuple pour l’aventure et le commerce en ont fait un lieu de passage incontournable sur l’une des plus anciennes de voies de communications entre l’Orient et l’Occident. Dès 2500 ans avant-Jésus Christ, des marins omanais menaient des expéditions commerciales vers l’Inde et la Mésopotamie. Toutefois, l’âge d’or du commerce omanais se situe entre VIIe et le XVe siècle avec l’ouverture de la route maritime de la soie et le développement des ports de Mascatte, Sohar, Qalhat et Sur. Cela a permis la circulation de trésors tels l’encens, le cuivre, les épices et les dattes, des produits typiquement omanais…

    Les premiers navigateurs utilisaient des instruments très simples pour s’orienter, notamment le Kamal, petite planche de bois reliée à une ficelle, adapté à la hauteur des étoiles. On peut en voir plusieurs exemplaires dans l’exposition qui détaille aussi les techniques de construction -notamment celle des planches cousues avec des cordages en fibre de coco- des bateaux. Ces techniques, on en doit, pour partie, la connaissance à un marin français, l’amiral François-Edmond Paris. Animé par l’esprit d’exploration scientifique propre au début du XIXe siècle, cet amiral a, au cours d’un troisième tour du monde qui l’a conduit en 1838 à Mascatte à bord de la frégate Artémise, réalisé de nombreux croquis, très précis.

    Deux maquettes de bateaux omanais caractéristiques de cette époque, construites sur la base des croquis de l’amiral, figurent dans cette exposition où l »‘on peut voir de nombreux autres objets, notamment une ancre en pierre de 250 kilos. Un film sur le périple de l’amiral Paris et la récitation de poèmes narratifs utilisés par les marins omanais pour se diriger complète, non sans poésie, cette première approche d’Oman. On se prend d’ailleurs à rêver de voyages en écoutant, au hasard des vitrines, ce passage du « poème du Sofala » destiné à indiquer aux navigateurs de jadis leur chemin : « quand tu passeras de deux à trois doigts entre l’horizon et l’étoile polaire, est-il dit, met le cap sur Orion et Sirius… »

    la croix
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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