Écrit par Samira H.-A.
Ses lecteurs connaissaient sa montagne d’orgueil, ses abus tranchants et fracassants, sa mégalomanie galopante, et surtout sa frustration grandissante face aux médias algériens, mais ce que Yasmina Khadra ne montrait pas jusque-là, c’est incontestablement son ambition dévorante à accéder au trône ! Sacré meilleur blagueur de l’année, Khadra persiste et signe sur son devoir d’interagir dans les affaires du système pour, dit-il, sauver l’Algérie du marasme qui l’étrangle.
Il déclare même se sentir obligé d’être candidat à la présidentielle 2014 tant l’Algérie a besoin de lui !
« C’est indécent ! », clame Yasmina Khadra, invité de l’émission « Grand angle », animée par Mohamed Kaci, sur la chaîne TV5 Monde. Pour
Yasmina Khadra, il est grand temps d’agir et de donner à l’Algérie la chance de s’ouvrir et de s’émanciper afin d’émerveiller le monde entier. Pour ce faire, Khadra s’est dit apte à quitter tout son confort pour se jeter dans la mare aux piranhas. Il ne voudrait pas, au cas où ça arriverait, se reprocher à un moment clé de sa vie de ne pas avoir cogné à la porte ! L’auteur algérien le plus traduit dans le monde est persuadé de sa mission : « Il faut permettre à la compétence d’intégrer les institutions publiques pour avancer. » Le discours est rodé ! Yasmina Khadra président ! Pourquoi pas ? L’Algérie n’est-elle pas la terre de tous les possibles ! De plus, Khadra rédigera certainement lui-même ses allocutions à la nation algérienne.
« Le CCA n’est qu’un vulgaire centre culturel… »
Khadra fait la moue à la question de l’animateur sur sa nomination par le président Abdelaziz Bouteflika au poste de directeur du Centre culturel algérien à Paris. « Quoi, ce n’est qu’un vulgaire centre culturel. Bouteflika ne m’a quand même pas désigné à la tête de l’Assemblée nationale ou du Sénat ! » C’est le moment où toute sa modestie et humilité explosent à l’écran. « En Algérie, je suis quand même un nom, le Président m’a peut-être nommé, mais je n’ai aucun lien avec ces gens-là ! C’est moi qui ai apporté une notoriété à ce centre, ce n’est pas lui… ! » Des liens ! Quels liens ? Et puis, qui sont ces gens qui rebutent tant l’auteur de L’attentat adapté et réalisé au cinéma par le Libanais Ziad Doueiri. L’animateur ne le reprend pas sur ses réponses opaques. Quel dommage pour le spectateur de rester sur sa faim !
L’ombre de l’Armée populaire !
C’est là qu’intervient le journaliste et auteur Slimane Zeghidour. « Aucun président algérien n’a mené à ce jour son mandat sans accros » ! Slimane Zeghidour va alors dérouler l’historique du siège le plus convoité en Algérie. De 1964 à nos jours, il passe en revue les sept présidents qu’a portés l’Algérie depuis son indépendance, avant de conclure que l’un a été assassiné en public, deux ont été victimes de coups de force de l’Armée, deux placés en intérimaires et les deux derniers ont réussi à se reconduire pour deux mandats. Pour le journaliste, « tous ces Présidents ont été pressentis, désignés, nommés et parfois démis par l’Armée ! ». Un rappel percutant et nécessaire pour la transition de l’animateur. Ce dernier souligne l’humour des Algériens, qui se diront, après coup, que « Yasmina Khadra président, c’est toujours un militaire au pouvoir ». Le sourire, qui n’avait pas quitté le visage de Khadra jusque-là, s’envole d’un coup. Il répond : « C’est de la paranoïa ! Moi, j’ai été élevé dans l’amour indéfectible de mon pays et je l’ai servi du mieux que je pouvais. J’ai été cadet de la révolution depuis 1964... Mais je reste quand même un homme libre ! » Il va jusqu’à proposer aux Algériens de sortir de toute cette schizophrénie qui, d’après lui, ramène tout à la suspicion. Ses arguments, Yasmina
Khadra, qui n’a jamais réussi à reprendre son nom civil pour exister en public, les revendique sur le fait qu’il ne manque de rien et n’a besoin de rien ! C’est ici que l’animateur de l’émission revient sur cette question essentielle. « Vous disiez tout à l’heure, ceux qui le maintiennent au pouvoir, qui sont donc ces dirigeants qui maintiennent le Président Bouteflika à son poste ? » La réponse de l’écrivain est toujours aussi vague ! Pas de noms ni de liste noire, mais juste des leitmotivs populaires : ses proches, sa cour et tous les opportunistes autour !
« Des responsables irresponsables et des décideurs indécis »
Mohamed Kaci interpelle alors le romancier. « Avec ce nouveau gisement de pétrole qui a été découvert en Algérie, mais pourquoi ça ne fonctionne pas ? » Yasmina Khadra rétorque : « Je l’ai toujours dit, nous sommes dirigés par des responsables irresponsables et des décideurs indécis ! » Khadra déplore qu’aucun candidat ne se soit venu s’inscrire aux élections, car il lui aurait certainement apporté tout son soutien ! C’est au tour de
Zeghidour de revenir sur la question du monopole de l’Armée en Algérie. « Si vous êtes élu, est-ce que vous renverserez la tendance, et de ce fait obliger l’Armée à se soumettre au pouvoir démocratique des civils ? » Yasmina Khadra réfute obstinément, si cela a été le cas par le passé, aujourd’hui, les militaires n’ont plus ce pouvoir.
Il insiste sur le fait que l’Armée est aujourd’hui dirigée par des cadets apolitiques ! Pour le reste, Khadra dit que ce n’est pas son problème !
REPORTERS.DZ
Ses lecteurs connaissaient sa montagne d’orgueil, ses abus tranchants et fracassants, sa mégalomanie galopante, et surtout sa frustration grandissante face aux médias algériens, mais ce que Yasmina Khadra ne montrait pas jusque-là, c’est incontestablement son ambition dévorante à accéder au trône ! Sacré meilleur blagueur de l’année, Khadra persiste et signe sur son devoir d’interagir dans les affaires du système pour, dit-il, sauver l’Algérie du marasme qui l’étrangle.
Il déclare même se sentir obligé d’être candidat à la présidentielle 2014 tant l’Algérie a besoin de lui !
« C’est indécent ! », clame Yasmina Khadra, invité de l’émission « Grand angle », animée par Mohamed Kaci, sur la chaîne TV5 Monde. Pour
Yasmina Khadra, il est grand temps d’agir et de donner à l’Algérie la chance de s’ouvrir et de s’émanciper afin d’émerveiller le monde entier. Pour ce faire, Khadra s’est dit apte à quitter tout son confort pour se jeter dans la mare aux piranhas. Il ne voudrait pas, au cas où ça arriverait, se reprocher à un moment clé de sa vie de ne pas avoir cogné à la porte ! L’auteur algérien le plus traduit dans le monde est persuadé de sa mission : « Il faut permettre à la compétence d’intégrer les institutions publiques pour avancer. » Le discours est rodé ! Yasmina Khadra président ! Pourquoi pas ? L’Algérie n’est-elle pas la terre de tous les possibles ! De plus, Khadra rédigera certainement lui-même ses allocutions à la nation algérienne.
« Le CCA n’est qu’un vulgaire centre culturel… »
Khadra fait la moue à la question de l’animateur sur sa nomination par le président Abdelaziz Bouteflika au poste de directeur du Centre culturel algérien à Paris. « Quoi, ce n’est qu’un vulgaire centre culturel. Bouteflika ne m’a quand même pas désigné à la tête de l’Assemblée nationale ou du Sénat ! » C’est le moment où toute sa modestie et humilité explosent à l’écran. « En Algérie, je suis quand même un nom, le Président m’a peut-être nommé, mais je n’ai aucun lien avec ces gens-là ! C’est moi qui ai apporté une notoriété à ce centre, ce n’est pas lui… ! » Des liens ! Quels liens ? Et puis, qui sont ces gens qui rebutent tant l’auteur de L’attentat adapté et réalisé au cinéma par le Libanais Ziad Doueiri. L’animateur ne le reprend pas sur ses réponses opaques. Quel dommage pour le spectateur de rester sur sa faim !
L’ombre de l’Armée populaire !
C’est là qu’intervient le journaliste et auteur Slimane Zeghidour. « Aucun président algérien n’a mené à ce jour son mandat sans accros » ! Slimane Zeghidour va alors dérouler l’historique du siège le plus convoité en Algérie. De 1964 à nos jours, il passe en revue les sept présidents qu’a portés l’Algérie depuis son indépendance, avant de conclure que l’un a été assassiné en public, deux ont été victimes de coups de force de l’Armée, deux placés en intérimaires et les deux derniers ont réussi à se reconduire pour deux mandats. Pour le journaliste, « tous ces Présidents ont été pressentis, désignés, nommés et parfois démis par l’Armée ! ». Un rappel percutant et nécessaire pour la transition de l’animateur. Ce dernier souligne l’humour des Algériens, qui se diront, après coup, que « Yasmina Khadra président, c’est toujours un militaire au pouvoir ». Le sourire, qui n’avait pas quitté le visage de Khadra jusque-là, s’envole d’un coup. Il répond : « C’est de la paranoïa ! Moi, j’ai été élevé dans l’amour indéfectible de mon pays et je l’ai servi du mieux que je pouvais. J’ai été cadet de la révolution depuis 1964... Mais je reste quand même un homme libre ! » Il va jusqu’à proposer aux Algériens de sortir de toute cette schizophrénie qui, d’après lui, ramène tout à la suspicion. Ses arguments, Yasmina
Khadra, qui n’a jamais réussi à reprendre son nom civil pour exister en public, les revendique sur le fait qu’il ne manque de rien et n’a besoin de rien ! C’est ici que l’animateur de l’émission revient sur cette question essentielle. « Vous disiez tout à l’heure, ceux qui le maintiennent au pouvoir, qui sont donc ces dirigeants qui maintiennent le Président Bouteflika à son poste ? » La réponse de l’écrivain est toujours aussi vague ! Pas de noms ni de liste noire, mais juste des leitmotivs populaires : ses proches, sa cour et tous les opportunistes autour !
« Des responsables irresponsables et des décideurs indécis »
Mohamed Kaci interpelle alors le romancier. « Avec ce nouveau gisement de pétrole qui a été découvert en Algérie, mais pourquoi ça ne fonctionne pas ? » Yasmina Khadra rétorque : « Je l’ai toujours dit, nous sommes dirigés par des responsables irresponsables et des décideurs indécis ! » Khadra déplore qu’aucun candidat ne se soit venu s’inscrire aux élections, car il lui aurait certainement apporté tout son soutien ! C’est au tour de
Zeghidour de revenir sur la question du monopole de l’Armée en Algérie. « Si vous êtes élu, est-ce que vous renverserez la tendance, et de ce fait obliger l’Armée à se soumettre au pouvoir démocratique des civils ? » Yasmina Khadra réfute obstinément, si cela a été le cas par le passé, aujourd’hui, les militaires n’ont plus ce pouvoir.
Il insiste sur le fait que l’Armée est aujourd’hui dirigée par des cadets apolitiques ! Pour le reste, Khadra dit que ce n’est pas son problème !
REPORTERS.DZ
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