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"Dans dix ans, la croissance espagnole sera supérieure à la moyenne européenne"

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  • "Dans dix ans, la croissance espagnole sera supérieure à la moyenne européenne"

    De retour de Bruxelles, où les ministres des finances de l'Eurogroupe ont annoncé, le 14 novembre, la fin du plan d'aide bancaire de l'Espagne, qui lui a permis d'obtenir en 2012 un prêt de 41 milliards d'euros pour assainir le secteur, le ministre de l'économie espagnol, Luis de Guindos, a accordé une interview à cinq médias internationaux dont Le Monde. Il y a un an, l'Espagne a failli, comme la Grèce, l'Irlande ou le Portugal, devoir appeler l'Europe et le FMI à l'aide. Aujourd'hui, elle montre des signes clairs de reprise.
    Comment le pays a-t-il retourné la situation ?

    La reprise se déroule en trois phases, la première est le rebond de la compétitivité, qui se voit dans les exportations. La deuxième est l'augmentation des investissements et en l'occurence l'investissement direct étranger a doublé par rapport à l'an dernier. Reste le retour de la consommation qui pour l'heure s'est stabilisée.

    Tout cela se produit parce que les déséquilibres de l'économie espagnole sont en train de se corriger. L'endettement privé est passé de 230 % à près de 200 % du PIB. Les prix de l'immobilier se sont ajustés.

    Le déséquilibre des comptes publics est en cour de correction : le déficit représentait 9,2 % du PIB en 2011 et on va boucler à 6,5 % cette année. Et le système bancaire est plus solvable.

    Ce retour de compétitivité ne repose-t-il pas trop sur la baisse des coûts ?

    La perte de compétitivité a été en grande partie corrigée grâce à la réduction des coûts salariaux mais aussi grâce à plus de flexibilité et de producitivité.

    La rentabilité des entreprises espagnoles est en hausse et il n'est pas à exclure qu'elles investissent plus que ce que l'on pensait dans les prochains mois.

    Une économie comme la notre qui a vu le déficit de la balance des paiements de 10 % du PIB se transformer en excédent de 2 % est une économie compétitive.

    Le cas espagnol montre qu'il est possible de gagner en compétitivité et de corriger les déséquilibres dans une union monétaire, sans dévaluation.

    Mais au prix d'emplois plus précaires et moins rémunérés...

    La meilleure politique sociale que peut mener l'Espagne est de faire en sorte que le secteur privé cesse de détruire des emplois et cela est en train de se produire. C'est la meilleure nouvelle possible.

    En 2014, nous pensons que malgré une croissance de seulement 0,7 % nous profiterons d'une légère création d'emploi nette.

    Il fallait d'abord stopper l'hémorragie et cela a été fait. Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas perdu beaucoup de sang.

    La pauvreté en Espagne a augmenté à cause du chômage, parce que les revenus de l'Etat ont baissé de 7 % depuis le début de la crise et que contrairement au reste de l'Europe, il n'y a eu aucune année de croissance économique, à l'exception de 2011, où le PIB n'a augmenté que de 0,1 %.

    La seule année de croissance réelle sera 2014. Il reste beaucoup à faire, mais nous sommes sur la bonne voie.

    A en croire Bruxelles, l'Espagne aura du mal à respecter les objectifs de réduction du déficit pour 2015. Les Espagnols pourraient-ils supporter de nouvelles mesures d'austérité ?

    Ce que nous demande la Commission européenne, c'est une réforme fiscale, une réforme pour limiter les distorsions de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les entreprises et éventuellement des impôts indirects autres que la TVA. Cela suffira.

    L'actuelle réforme de l'administration locale aura des effets jusqu'en 2015 et permettra d'économiser environ 8 milliards d'euros.

    Et après avoir reculé l'âge de la retraite de 65 à 67 ans et penalisé le recours à la pré-retraite, nous allons introduire le facteur de l'espérance de vie moyenne pour le calcul des retraites.

    Les prévisions de croissance sont trop faibles pour imaginer une réduction significative du chômage. Comment va sortir l'Espagne de cette crise ? Beaucoup plus pauvre ?

    Le futur n'est ni tout noir, ni tout blanc. Tous les indicateurs montrent la sortie de la crise. Mais le problème de l'Espagne reste celui du stock : un chômage inacceptable, un endettement privé et une dette externe énormes. Même si nous allons dans la bonne direction, résoudre ces problèmes va prendre du temps.

    Selon moi, l'Espagne va développer une économie qui fera aux exportations une place bien plus importante que ce qu'elle était avant la crise : elles représenteront non plus 25 % du PIB mais 35 % voire 40 %.

    La construction doit cesser sa chute et récupérer une taille raisonnable : on ne retrouvera ni les 700 000 logements construits avant la crise, ni les 50 000 actuels.

    Enfin, l'Espagne a un réseau d'infrastructures sans comparaison en Europe, une côte ensoleillée avec une excellente qualité de vie et c'est une richesse.

    Dans dix ans, je vous garantis que la croissance de l'Espagne sera supérieure à la moyenne europénne. Clairement. Notamment parce que nous devons absorber 26 % de chômeurs
    le monde
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