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Mon frère ennemi de Djilali Bencheikh

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  • Mon frère ennemi de Djilali Bencheikh

    Une bourgade de l’Ouest algérien dans les années 1950. Salim, petit galopin de 7 ans, s’éveille aux choses de l’amour, lorgne R’nia, la bonne recueillie par sa mère Lella pour l’aider dans la kheïma ou vit toute la famille. Grâce à l’éducation sexuelle prodiguée par Hamel, le berger du village, Salim se sent devenir homme avant l’âge.

    Il lorgne R’nia, l’adolescente qui sert de bonne à tout faire. Pas farouche pour un sou, cette dévergondée lui révèle ses charmes et lui souffle même de drôles d’idées. Quand il sera circoncis, elle pourra lui montrer d’autres trésors. Dès lors, le petit garçon attend fébrilement sa thara. «Ma mère fait mine d’ignorer les raisons de mon exil domestique. Elle me confie des tâches en rapport avec mon âge à exécuter sous la houlette de R’nia. Cette proximité physique ravive ma cicatrice et me renvoie à mon
    statut : je ne serai pas considéré comme un homme tant que je n’aurais pas fait connaissance avec le couteau de si Kaddour, le circonciseur attitré de la région.

    L’ancien boucher a élevé des générations de moutards à la dimension de mâles accomplis» (P. 57). Il devra pourtant patienter encore une année. Le mariage de Zahra, sa sœur préférée, avec un gars de la capitale, mobilise toute la famille et passe en priorité.

    Le jour où il découvre que son frère ennemi Elgoum, son aîné de deux ans, poursuit R’nia la bédouine de ses assiduités, Salim voit rouge. Décidemment, ce frère honni lui pourrit l’existence ! Arrive la cérémonie de mariage de Zahra. Tout le monde se met sur son 31. Salim a l’allure d’un pouilleux. Craignant de le voir foudroyé par le mauvais œil des invités, sa mère Lella refuse de lui enfiler une gandoura propre. «Sous ce prétexte fallacieux, elle refuse de me mettre mes habits de fête, de crainte que l’élégance de ma mise ne déculpe les foudres maléfiques de ces sorcières au lait de vipère, spécialisées dans le mauvais sort.

    En quoi le mauvais œil pourrait s’acharner sur ma personne ?... Mes yeux ont une drôle de couleur… D’ailleurs, quand je provoque sa mauvaise humeur, ma mère me traite de ‘sefr-el-djelda’, de peau jaune, ce qui est loin d’être un compliment.» (p. 71).

    Un roman drôlissime où l’humour et l’autodérision ne font qu’un.

    Djilali Bencheikh est né près de Chlef (El Asnam) en 1944. Après des études d’économie, il entame une carrière de journaliste.
    Il a longtemps travaillé comme chef d’édition à la section française de Radio Orient (Paris). Djilali Bencheikh a signé plusieurs romans dont Tes yeux bleus occupent mon esprit (2007) et Beyrouth canicule (2010).

    Sabrinal Le Soir

    Mon frère ennemi de Djilali Bencheikh, Editions Barzakh, Novembre 2013, 226 p.
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