Au Venezuela, alors que c’est aujourd’hui que devrait être votée la loi dite habilitante accordant au président Nicolas Maduro des pouvoirs spéciaux, cela fait plus de 10 jours que le gouvernement a envoyé l’armée occuper plusieurs magasins. Des enseignes d’électroménager d’abord. Le motif ? Des inspections ont révélé une hausse des prix jugée néfaste à l‘économie du pays. Et ce mouvement s’est amplifié dans plusieurs secteurs de l’économie.
La conséquence de cette politique, c’est la ruée de centaine de clients qui affluent depuis une dizaine de jours dans de nombreux magasins pour profiter des prix plus avantageux désormais imposés par l’Etat. Le président de la République a été clair : «il veut nettoyer l’économie du pays». Les téléphones portables, les magasins de jouets, les galeries commerciales, les concessionnaires automobiles sont maintenant soumis à des contrôles.
Conséquence immédiate : plusieurs responsables de magasins ont été arrêtés dans le pays après des inspections. Vingt-huit personnes détenues mardi dernier pour des faits présumés de spéculation et trente cinq pour la journée de jeudi. Des délits qui risquent d’être sévèrement punis. Nicolas Maduro a annoncé des peines de 30 ans de prison pour «tous les entrepreneurs qui achètent à des prix préférentiels, au taux de change officiel, et spéculent sur le taux de change parallèle des monnaies». Trente ans, c’est la peine maximale fixée par la Constitution.
Achats compulsifs en masse et risque de pénurie ?
Enfin, des files d’attente interminables se sont crées devant les magasins occupés. On a vu des scènes de violence, de pillages. Le président a d’abord appelé au calme ; il a finalement ordonné à la milice bolivarienne « de sortir dans la rue » pour renforcer les autorités civiles et militaires. Quels sont les résultats attendus de cette inspection des entreprises ?
Cette mesure peut avoir des effets positifs à court et à moyen terme pour relancer de la demande intérieure du pays. A long terme, on peut craindre une situation de pénurie dans certains secteurs provoquée par des achats compulsifs en masse.
Entrepreneurs spéculateurs contre peuple vénézuélien
Surtout, le contexte politique va changer. La loi habilitante, celle qui permet au président de disposer de pouvoirs spéciaux par le biais de décrets lois, devrait être approuvée dans quelques heures. Un vote où le pouvoir en place oppose «les entrepreneurs spéculateurs et le peuple vénézuélien». Or, Nicolas Maduro a d’ores et déjà prévenu : sa «loi des prix, coûts et profits» est prête. Une mesure pour établir selon lui «des prix justes».
L’autre élément, c’est la prise en main de l'Etat sur l'économie. Le mandataire vénézuélien établira «des marges raisonnables» des bénéfices du secteur privé. En clair, il a promis de fixer des limites de 15 à 30% sur les profits des entreprises.
Populisme et anarchie pour l’opposition
Du côté de l’opposition, beaucoup y voient «une mesure populiste» ; Henrique Capriles, l’opposant de Nicolas Maduro lors des présidentielles en avril dernier, a déclaré que «personne ne gagne de vote en anarchisant le pays». Pour lui, ce coup de force de Nicolas Maduro est une «stratégie électoraliste».
Une mesure qui intervient dans un contexte politique particulier: les élections municipales auront lieu dans un peu plus de trois semaines. Et il s’agit du premier grand rendez-vous politique de Nicolas Maduro depuis son élection il y a 7 mois.
Par RFI
La conséquence de cette politique, c’est la ruée de centaine de clients qui affluent depuis une dizaine de jours dans de nombreux magasins pour profiter des prix plus avantageux désormais imposés par l’Etat. Le président de la République a été clair : «il veut nettoyer l’économie du pays». Les téléphones portables, les magasins de jouets, les galeries commerciales, les concessionnaires automobiles sont maintenant soumis à des contrôles.
Conséquence immédiate : plusieurs responsables de magasins ont été arrêtés dans le pays après des inspections. Vingt-huit personnes détenues mardi dernier pour des faits présumés de spéculation et trente cinq pour la journée de jeudi. Des délits qui risquent d’être sévèrement punis. Nicolas Maduro a annoncé des peines de 30 ans de prison pour «tous les entrepreneurs qui achètent à des prix préférentiels, au taux de change officiel, et spéculent sur le taux de change parallèle des monnaies». Trente ans, c’est la peine maximale fixée par la Constitution.
Achats compulsifs en masse et risque de pénurie ?
Enfin, des files d’attente interminables se sont crées devant les magasins occupés. On a vu des scènes de violence, de pillages. Le président a d’abord appelé au calme ; il a finalement ordonné à la milice bolivarienne « de sortir dans la rue » pour renforcer les autorités civiles et militaires. Quels sont les résultats attendus de cette inspection des entreprises ?
Cette mesure peut avoir des effets positifs à court et à moyen terme pour relancer de la demande intérieure du pays. A long terme, on peut craindre une situation de pénurie dans certains secteurs provoquée par des achats compulsifs en masse.
Entrepreneurs spéculateurs contre peuple vénézuélien
Surtout, le contexte politique va changer. La loi habilitante, celle qui permet au président de disposer de pouvoirs spéciaux par le biais de décrets lois, devrait être approuvée dans quelques heures. Un vote où le pouvoir en place oppose «les entrepreneurs spéculateurs et le peuple vénézuélien». Or, Nicolas Maduro a d’ores et déjà prévenu : sa «loi des prix, coûts et profits» est prête. Une mesure pour établir selon lui «des prix justes».
L’autre élément, c’est la prise en main de l'Etat sur l'économie. Le mandataire vénézuélien établira «des marges raisonnables» des bénéfices du secteur privé. En clair, il a promis de fixer des limites de 15 à 30% sur les profits des entreprises.
Populisme et anarchie pour l’opposition
Du côté de l’opposition, beaucoup y voient «une mesure populiste» ; Henrique Capriles, l’opposant de Nicolas Maduro lors des présidentielles en avril dernier, a déclaré que «personne ne gagne de vote en anarchisant le pays». Pour lui, ce coup de force de Nicolas Maduro est une «stratégie électoraliste».
Une mesure qui intervient dans un contexte politique particulier: les élections municipales auront lieu dans un peu plus de trois semaines. Et il s’agit du premier grand rendez-vous politique de Nicolas Maduro depuis son élection il y a 7 mois.
Par RFI
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