Au Maroc, les perspectives de la production de phosphate sur le long terme sont au beau fixe. Le groupe public, l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), a conclu le mois dernier, un accord de financement crucial pour sa stratégie de développement.
Le groupe a lancé en 2009 un vaste programme visant à multiplier par deux la production de minerai de phosphate et de dérivés d’ici 2020. Avec la signature début octobre d’une convention de prêt d’un montant de 271 millions de dollars auprès de la banque allemande de développement KfW, l’OCP, premier exportateur mondial de minerai de phosphate, s’apprête à se lancer dans de grands travaux de modernisation, même si la hausse de la concurrence et la baisse de la demande pourraient retarder l’amélioration de la rentabilité sur le court terme.
Une restructuration majeure en projet
La stratégie de développement de l’OCP, dans laquelle figure une restructuration des infrastructures minières et industrielles ainsi que l’installation de systèmes plus efficaces d’utilisation des ressources hydrauliques, devrait entrainer un bond de la production industrielle. Les phosphates représentent environ un quart des recettes d’exportation du Maroc et, si les efforts déployés en vue d’augmenter la production devraient permettre d’améliorer les recettes extérieures sur le moyen à long terme, les ventes ont accusé cette année une baisse de plus de 20%, causée par des prix mondiaux des minéraux moins élevés. L’OCP envisage de lancer son programme de développement sans perdre de vue la reprise, à terme, du marché. D’après les médias marocains, celle-ci est prévue par le groupe pour 2015.
L’entreprise utilisera le prêt de KfW, d’une maturité de 11 ans, dont 3 ans de différé, pour financer la construction de deux usines de dessalement dans les ports essentiels de Jorf Lasfar et de Safi. Le prêt est également destiné au développement de stations d’épuration d’eaux usées sur les sites miniers de Khouribga, Youssoufia et Benguérir, ainsi qu’à la construction de systèmes d’adduction et de distribution d’eau sur les sites miniers et industriels.
Augmenter la production
L’OCP vise à faire passer la production de minerai de phosphate de son niveau actuel de 34 millions de tonnes à 50 millions de tonnes d’ici 2020 grâce à un programme d’investissement de 130 milliards de dirhams (11, 56 milliards d’euros) sur 10 ans. Des mesures sont également en cours pour augmenter la production annuelle d’engrais et la faire passer de 3,5 millions de tonnes à 10 millions de tonnes. En outre, le groupe a fait part de sa volonté de réduire les coûts de production jusqu’à 40% en modernisant ses infrastructures et en développant ses opérations portuaires.
Au vu de l’impact qu’ont eu cette année des prix plus bas sur l’ensemble du secteur, le rôle des financements étrangers a gagné en importance et apporte un appui considérable au programme de développement du groupe. En début d’année, l’OCP a contracté un emprunt d’un montant de 150 millions de dollars auprès de la Banque Islamique de Développement (BID), basée en Arabie Saoudite, en vue de financer les modernisations d’infrastructures prévues pour le port de Jorf Lasfar. Des rapports ont laissé entendre que l’OCP pourrait avoir recours à une émission d’obligations étrangères de 600 millions de dollars pour soutenir ses futures dépenses.
Avec ce programme de développement, le groupe OCP se positionne une fois de plus comme l’un des plus grands investisseurs publics marocains. Selon des responsables, l’entreprise aurait investi 27 milliards de dirhams (2,4 milliards d’euros) dans le cadre de ce programme au cours des neuf premiers mois de l’année 2013, un chiffre qui devrait atteindre les 30 milliards de dirhams (2,67 milliards d’euros) d’ici la fin de l’année. L’OCP prévoit d’affecter 29 milliards de dirhams (2,58 milliards d’euros) supplémentaires au projet en 2014.
Ralentissement du marché
La chute des prix du minerai de phosphate, passés de 185 dollars la tonne à fin 2012 à 127,50 dollars la tonne en septembre 2013 pèse toutefois sur les activités du secteur. Le chiffre d’affaires de l’OCP affichait un léger recul au premier semestre 2013, entrainant un ralentissement des bénéfices. Les ventes de la période janvier-septembre totalisaient 29, 44 milliards de dirhams (2,62 milliards d’euros). Plusieurs facteurs ont contribué à la chute mondiale des prix, notamment une hausse de la production ces dernières années chez de nouveaux acteurs du secteur, en particulier l’Arabie Saoudite et le Pérou. Le ralentissement de la croissance économique dans des marchés émergents tels que la Chine et l’Inde a également freiné la demande mondiale de phosphates. Avec une consommation intérieure en repli, la Chine augmente ses exportations, ce qui vient encore gonfler l’offre mondiale.
À l’affût de la reprise
Le marché des phosphates s’est toutefois montré cyclique au cours des dernières décennies. L’OCP se serait attendu à la récente chute des prix et table sur une amélioration du climat au cours des deux prochaines années, entrainée par l’augmentation de la population et la hausse de la demande agricole qui contribuent à équilibrer l’offre de phosphate brut et d’engrais. Le programme d’investissement de l’OCP intervient dans un contexte difficile mais est sous-tendu par l’espoir que, une fois la reprise du marché engagée, le Maroc sera mieux équipé pour faire face à une concurrence qui gagne du terrain. Un détail qui n’est pas des moindres à l’heure où le pays cherche à stimuler ses exportations et à stabiliser son déficit commercial.
Maghreb emergent
Le groupe a lancé en 2009 un vaste programme visant à multiplier par deux la production de minerai de phosphate et de dérivés d’ici 2020. Avec la signature début octobre d’une convention de prêt d’un montant de 271 millions de dollars auprès de la banque allemande de développement KfW, l’OCP, premier exportateur mondial de minerai de phosphate, s’apprête à se lancer dans de grands travaux de modernisation, même si la hausse de la concurrence et la baisse de la demande pourraient retarder l’amélioration de la rentabilité sur le court terme.
Une restructuration majeure en projet
La stratégie de développement de l’OCP, dans laquelle figure une restructuration des infrastructures minières et industrielles ainsi que l’installation de systèmes plus efficaces d’utilisation des ressources hydrauliques, devrait entrainer un bond de la production industrielle. Les phosphates représentent environ un quart des recettes d’exportation du Maroc et, si les efforts déployés en vue d’augmenter la production devraient permettre d’améliorer les recettes extérieures sur le moyen à long terme, les ventes ont accusé cette année une baisse de plus de 20%, causée par des prix mondiaux des minéraux moins élevés. L’OCP envisage de lancer son programme de développement sans perdre de vue la reprise, à terme, du marché. D’après les médias marocains, celle-ci est prévue par le groupe pour 2015.
L’entreprise utilisera le prêt de KfW, d’une maturité de 11 ans, dont 3 ans de différé, pour financer la construction de deux usines de dessalement dans les ports essentiels de Jorf Lasfar et de Safi. Le prêt est également destiné au développement de stations d’épuration d’eaux usées sur les sites miniers de Khouribga, Youssoufia et Benguérir, ainsi qu’à la construction de systèmes d’adduction et de distribution d’eau sur les sites miniers et industriels.
Augmenter la production
L’OCP vise à faire passer la production de minerai de phosphate de son niveau actuel de 34 millions de tonnes à 50 millions de tonnes d’ici 2020 grâce à un programme d’investissement de 130 milliards de dirhams (11, 56 milliards d’euros) sur 10 ans. Des mesures sont également en cours pour augmenter la production annuelle d’engrais et la faire passer de 3,5 millions de tonnes à 10 millions de tonnes. En outre, le groupe a fait part de sa volonté de réduire les coûts de production jusqu’à 40% en modernisant ses infrastructures et en développant ses opérations portuaires.
Au vu de l’impact qu’ont eu cette année des prix plus bas sur l’ensemble du secteur, le rôle des financements étrangers a gagné en importance et apporte un appui considérable au programme de développement du groupe. En début d’année, l’OCP a contracté un emprunt d’un montant de 150 millions de dollars auprès de la Banque Islamique de Développement (BID), basée en Arabie Saoudite, en vue de financer les modernisations d’infrastructures prévues pour le port de Jorf Lasfar. Des rapports ont laissé entendre que l’OCP pourrait avoir recours à une émission d’obligations étrangères de 600 millions de dollars pour soutenir ses futures dépenses.
Avec ce programme de développement, le groupe OCP se positionne une fois de plus comme l’un des plus grands investisseurs publics marocains. Selon des responsables, l’entreprise aurait investi 27 milliards de dirhams (2,4 milliards d’euros) dans le cadre de ce programme au cours des neuf premiers mois de l’année 2013, un chiffre qui devrait atteindre les 30 milliards de dirhams (2,67 milliards d’euros) d’ici la fin de l’année. L’OCP prévoit d’affecter 29 milliards de dirhams (2,58 milliards d’euros) supplémentaires au projet en 2014.
Ralentissement du marché
La chute des prix du minerai de phosphate, passés de 185 dollars la tonne à fin 2012 à 127,50 dollars la tonne en septembre 2013 pèse toutefois sur les activités du secteur. Le chiffre d’affaires de l’OCP affichait un léger recul au premier semestre 2013, entrainant un ralentissement des bénéfices. Les ventes de la période janvier-septembre totalisaient 29, 44 milliards de dirhams (2,62 milliards d’euros). Plusieurs facteurs ont contribué à la chute mondiale des prix, notamment une hausse de la production ces dernières années chez de nouveaux acteurs du secteur, en particulier l’Arabie Saoudite et le Pérou. Le ralentissement de la croissance économique dans des marchés émergents tels que la Chine et l’Inde a également freiné la demande mondiale de phosphates. Avec une consommation intérieure en repli, la Chine augmente ses exportations, ce qui vient encore gonfler l’offre mondiale.
À l’affût de la reprise
Le marché des phosphates s’est toutefois montré cyclique au cours des dernières décennies. L’OCP se serait attendu à la récente chute des prix et table sur une amélioration du climat au cours des deux prochaines années, entrainée par l’augmentation de la population et la hausse de la demande agricole qui contribuent à équilibrer l’offre de phosphate brut et d’engrais. Le programme d’investissement de l’OCP intervient dans un contexte difficile mais est sous-tendu par l’espoir que, une fois la reprise du marché engagée, le Maroc sera mieux équipé pour faire face à une concurrence qui gagne du terrain. Un détail qui n’est pas des moindres à l’heure où le pays cherche à stimuler ses exportations et à stabiliser son déficit commercial.
Maghreb emergent
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