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MAROC: Grèves sauvages et double faillite dans le secteur laitier

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  • MAROC: Grèves sauvages et double faillite dans le secteur laitier

    La nouvelle banqueroute signe l'arrêt de mort de l'activité

    Les 840 salariés de Bestmilk sont menacés. Ils n'ont pas été payés depuis trois mois et le conditionneur est à son tour au bord de la faillite. Désorienté, le personnel multiplie les sit-in de dénonciation

    RIEN ne va plus pour l'activité du lait à Marrakech suspendue depuis quelques semaines.

    Les employés de Bestmilk multiplient les sit-in pour dénoncer cette faillite et accusent les dirigeants de la coopérative le Bon Lait d'abus et de gestion frauduleuse. D'où des manifestations hebdomadaires surveillées de très près par les autorités locales avec un impressionnant dispositif de sécurité déployé devant les portes de l'usine et de celles de la coopérative.

    En réalité, c'est une double faillite. D'abord, celle de la coopérative qui, depuis 2005, connaît une grande débâcle, liée pour ses dirigeants à l'annulation de l'exonération des taxes et impôts aux coopératives. Comme plusieurs autres coopératives nationales, celle du Bon Lait s'est retrouvée du jour au lendemain assujettie à des taxes et rien ne la préparait pour cette nouvelle organisation.

    Et le Bon Lait ne dérogeait pas à la règle, puisqu'elle servait de colonne vertébrale à l'économie de la ville avec un sureffectif et un matériel obsolète, se rappelle Mohamed Benmassoud, président de la coopérative marrakchie. Depuis cette époque, c'est la dégringolade pour cette coopérative qui employait un millier de personnes.

    Mais les difficultés n'étaient pas uniquement dues aux paiements des impôts. En 2006, la coopérative avait 200 millions de dette bancaire et 56 millions de dette fournisseurs sans parler des créances en retard des producteurs de lait et de la CNSS. Et pour sauver surtout les emplois, l'activité fut scindée en deux.

    Une assemblée générale de la coopérative a créé la société Bestmilk avec pour objet le traitement, le conditionnement et la distribution du lait pasteurisé et les produits dérivés. La coopérative se consacrant à son activité première: à savoir la collecte de lait et la gestion des producteurs. L'association a cependant pu imposer au repreneur de récupérer 840 employés et a gardé, quant à elle, une centaine de salariés.

    Mais, si l'unité de conditionnement arrivait à s'en sortir, la coopérative s'enlisait. Selon les dires du président, la gestion de la coopérative et de sa centaine de salariés aurait été confiée à Bestmilk en 2008 et commente que «cette union fut un mariage stérile qui n'a pas donné grand résultat».

    Pour Bestmilk, la gestion de la coopérative n'a jamais été de sa responsabilité puisque par la création de la société, l'objectif était de séparer les activités de collecte de lait cru (coopérative le Bon Lait) de l'activité de traitement du lait (société Bestmilk).

    Ce qui est établi par les PV d'assemblées générales de la coopérative, les accords conclus entre les deux entités et le contrat d'approvisionnement en lait cru. «C'est par ces prétentions que les responsables de la coopérative créent et entretiennent la confusion entre la coopérative et Bestmilk», insistent les responsables de l'entreprise.

    54 millions de DH en numéraire

    DEUXIÈME étape dans l'histoire du Bon Lait de Marrakech avec l'ouverture du capital de l'unité de conditionnement en 2007. La coopérative ouvre le capital de Bestmilk à un groupe industriel, la Laitière Invest qui devient l'actionnaire majoritaire par injection de 54 millions DH en numéraire.

    Cela a permis de rénover les outils de production et le lancement de nouveaux produits et de nouvelles marques, notamment sous la franchise Candia, explique-t-on du côté de Bestmilk. La stratégie a visiblement payé puisque le chiffre d'affaires de l'unité a presque doublé entre 2008 et 2011. Il est passé de de 289 millions de DH à 452 millions.

    Après avoir épongé les créances et les dettes de la coopérative, l'investisseur a été tout de suite pris en otage dans un conflit social qui ne le concerne en rien. «Face à la situation financière très critique de la coopérative et la confusion entre les deux entités qu'elle a fait naître dans l'esprit de ses employés et adhérents, les manifestations ont démarré en 2010.

    Les employés bloquaient à chaque fois les portes de Bestmilk pour réclamer le paiement de leurs créances ou de leurs salaires avec pour ultime objectif d'empêcher la livraison du lait collecté par la coopérative à la société Bestmilk», est-il expliqué.
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    L'Economiste-Maroc 21 - 11 - 2013


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