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Centre anticancer de Sétif : une infrastructure ouverte dans la précipitation

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  • Centre anticancer de Sétif : une infrastructure ouverte dans la précipitation

    Cet établissement stratégique, qui a été mis en service dans la précipitation, devrait dépendre exclusivement des professionnels de la santé, et non d’une politique de prestige destinée aux officiels.

    Après une longue attente, le centre anticancer (CAC) de Sétif, devant répondre à l’attente de centaines de malades des Hauts-Plateaux et des wilayas limitrophes, telles Bordj-Bou Arréridj, M’sila et une partie des populations de Mila et Bejaia, ouvre dans la précipitation ses portes. Pour « booster » l’agenda de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui s’est rendu dernièrement à Sétif, l’ouverture de l’établissement « s’imposait », même avec d’innombrables manques, insuffisances et réserves. Installé des mois durant au niveau d’une clinique de la cité d’El Hidab où il a plus ou moins répondu à l’attente des malades atteints du cancer, le service d’oncologie est transféré, à la va-vite vers le nouveau centre implanté sur le plateau d’El Bez. Imposée aux malades et aux praticiens qui n’ont pas été consultés, la démarche qui s’apparente à une opération de «pub», a fait plus de mal que de bien.

    Sachant qu’elle n’a pas facilité la tâche des praticiens empêtrés et impliqués malgré eux dans problèmes n’ayant rien à voir avec l’aspect médical. «On n’ouvre pas un hôpital comme on ouvre une petite annexe administrative. La mise en service d’un établissement aussi bien qu’un CAC pour lequel les pouvoirs publics ont consacré de gros investissements, ce n’est pas l’éphémère pose photo. Une telle opération est du ressort exclusif des professionnels de la santé qui ne doivent plus supporter le diktat des administrateurs. Le moment est venu pour mettre fin à ce bricolage et politique de prestige», diront, non sans colère, de nombreux hospitalo-universitaires irrités par de telles pratiques qui influent négativement sur le bon fonctionnement d’un centre dépourvu d’électricité, d’eau, de chauffage et de téléphone. «Signé le 15 janvier 2013 conjointement par le directeur de la santé et de la population (DSP) et le directeur de la Société de distribution d’électricité (SDE), l’avenant d’un montant de 2 millions de dinars pour la partie gaz et 4 millions de dinars pour l’électricité, n’est toujours pas honoré par le client, à savoir la DSP. Relancé à plusieurs reprises par nos structures prêtes pour la mise en service de l’énergie, le client n’a pas malheureusement donné suite à nos sollicitations», souligne le chargé de la communication de la SDE, Khalil Hedna.

    L’eau est l’autre talon d’Achille du centre qui a soif. «Avec un volume de 10 l/seconde, un forage a été réalisé spécialement pour l’hôpital mère et enfant (HME) et le CAC. La pénurie d’eau au CAC est inhérente au non- raccordement de la structure. Une telle opération est du ressort de l’abonné ; L’ADE n’est en rien responsable du problème», souligne le directeur de la zone ADE, Mourad Amroun. «Nous travaillons dans des conditions difficiles pour ne pas dire impossibles. Nous sommes loin du cadre de la clinique El Hidab offrant plus de commodités. Figurez-vous que pour se chauffer, on utilise des bains d’huile. C’est pour vous montrer que l’établissement n’est pas fonctionnel. Même le téléphone fixe fait défaut à la structure, assurant quotidiennement plus de 100 consultations et entre 30 et 40 chimiothérapies.

    Pour l’intérêt de tout le monde, on doit mettre les bouchées doubles pour régler définitivement ces problèmes qui affectent le moral de tous les intervenants», déclare sous couvert de l’anonymat, un praticien qui a bien voulu nous éclairer à propos des équipements de radiothérapie qui se trouvent actuellement au port d’Alger : «Le service de radiothérapie ne sera fonctionnel qu’à la fin du premier trimestre de l’année prochaine, car les opérations relatives à l’installation et ajustage des équipements prendront au moins 6 mois.» Bref, les réserves énumérées «encombrent» le CAC devant atténuer les souffrances de centaines de cancéreux de la région, indisposés tout comme leurs toubibs.


    Kamel Beniaiche- El Watan
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