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Dysfonctionnements à l’hôpital de Thénia

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  • Dysfonctionnements à l’hôpital de Thénia

    La prise en charge des malades est défaillante dans de nombreux services de l’hôpital publicde Thénia..

    Je suis venue de Zemmouri. J’ai loué un taxi à raison de 500 DA pour effectuer une radioscopie ici car la polyclinique de notre localité n’est pas dotée d’un appareil de radiologie», grommelle Debaghi Zehira, 70 ans, d’une voix à peine audible. La vieille attend depuis déjà 20 minutes pour se faire ausculter par le médecin. Juste à coté, d’autres malades prennent place sur des chaises placées au niveau d’un couloir attenant à une salle de soins. On est au service des urgences de l’hôpital de Thénia. Il est 10 h 15. Si certains infirmiers s’empressent pour assister les malades, d’autres font comme si de rien n’était, alors que leur mission exige d’eux qu’ils soient humains et sensibles aux malheurs d’autrui.

    Kesab Yamina, une quarantaine passée, habite à Boudouaou, à la cité Benadjel exactement. Elle, aussi, est venue pour passer une radio afin de savoir de quoi elle souffrait exactement. Elle s’impatiente en attendant son tour. Il est 10 h 37 mn. Il y avait deux médecins et quatre infirmiers qui assurent la garde ce jour-là. Les patients continuent toujours d’affluer, mais l’agent qui a pour mission de les orienter n’est pas dans son bureau. La plupart attendent dans le couloir au gré du froid, et ce, en raison d’absence de chauffage. Une femme, Bourouis Malika, 41 ans, accompagnée par son mari, se met carrément devant la porte de la salle de soin. Elle a une fracture au bras.

    Pas question de faire la chaîne, car elle souffrait tellement du bras. «On habite à Figuier. Cela fait deux jours qu’on lui a fait une injection à l’unité médico-chirurgicale (UMC) de Boumerdès, mais les douleurs ne se sont pas atténuées», se plaint son mari. Juste à coté, un autre patient, la mine défaite, tente vainement de transmettre une lettre au médecin. «J’ai un problème cardiaque. J’ai passé la radio, mais je ne suis aucun traitement», lance-t-il avant de se plaindre du mauvais accueil des patients. «On nous traite comme des bêtes…Certains fonctionnaires du secteur sont impitoyables. On ne sait plus qui est qui et qui fait quoi. Déjà il n’y a personne à la réception. La dernière fois je suis venu faire des analyses de sang, mais on m’a demandé de revenir dans 20 jours», rappelle-t-il.

    Le service connaît une affluence record à longueur d’année, mais les moyens dont il dispose ne permettent pas une prise en charge médicale acceptable des patients, a-t-on appris sur place. La salle de radiologie est en passe de devenir un coin de stockage de matériel usagé. Des fragments et des pièces d’un équipement médical inopérant sont jetés à même le sol, juste à l’entrée.

    La salle d’à coté est, quant à elle, complètement fermée au moment où les malades attendent dans le hall. À l’extérieur du service, un quadragénaire se chamaille avec une employée au poste de surveillance et réclame l’admission de sa femme au service maternité afin qu’elle puisse y accoucher. Approché, le protestataire (Hadjres Karim, 41 ans) souligne qu’il réside à Benouali, dans la commune de Cap Djenet. «Je suis venu à quatre reprises ici parce qu’il n’y a aucun gynécologue à l’hôpital de Bordj Menaiel. Je me suis déplacé par bus car je n’ai pas de moyens pour louer un taxi», confie-t-il, les yeux larmoyants.

    «Au début on m’a demandé de passer une radio à ma femme et de revenir. Ce que j’ai fait chez un radiologue privé avec 1200 DA. Aujourd’hui, on me fait savoir qu’il n’y aura pas de gynécologue ce soir», ajoute-t-il. Le malheureux sait très bien que sa femme va accoucher par césarienne. Il n’a plus le choix ; il doit alors l’emmener à la clinique d’Hussein Dey ou celle d’Aïn Taya (Alger). Et pas à bord de l’ambulance de l’hôpital. On l’a vu, peu après, aux cotés de sa femme à bord d’une Renault 4 qui s’apprêtait à sortir de l’hôpital. Karim n’est, bien évidemment, pas le seul à avoir subi ce genre de tracasseries. Ils sont des centaines d’époux de la région qui se déplacent à ce jour d’un établissement de santé à un autre pour permettre à leurs femmes de donner naissance à leurs bébés.

    Ramdane Koubabi- El Watan
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