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Bouchafa Brahim : écrire en Tamazight est pour moi une nécessité

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  • Bouchafa Brahim : écrire en Tamazight est pour moi une nécessité

    «Afus-ik macci am wiyad » est le titre du premier recueil de poésie de Brahim Bouchefa, qui vient enrichir la littérature amazighe. Cet enfant de Toudja, né le 03 novembre 1971, est enseignant en langue arabe à l’école primaire El-Mokrani de Béjaïa. Nous l’avons rencontré lors d’une vente-dédicace qui a eu lieu au salon du livre à la Maison de la culture de Béjaïa où il nous a accordé cette interview.

    La Dépêche de Kabylie : Comment êtes-vous venu à l’écriture ?


    Bouchafa Brahim : Dés mon enfance, j’aimais lire et écrire, tout en ayant un penchant pour la poésie que j’ai découverte en écoutant le grand chanteur et maitre de la poésie Kabyle, Lounis Ait Menguellet, et comme je suis enseignant en langue Arabe, j’aimais aussi lire la littérature Arabe ancienne.

    Vous êtes arabisant, comment vous êtes venuà écrire en Tamazight ?

    Tamazight est ma langue maternelle, donc, pour moi, écrire en Tamazight n’est même pas un choix, mais une nécessité et un devoir, car il nous appartient à nous, de sauvegarder notre langue et notre culture, et de les développer davantage.

    Comment avez-vous pensé à sortir ce recueil?


    D’abord j’ai constaté en moi un désir énorme d’exprimer mes sensations. Ce n’était pas facile d’écrire ce recueil, car ma fonction d’enseignant me laissait peu de temps pour l’écriture. Je suis un ardu de la littérature. J’ai voulu réussir dans l’écriture et Dieu merci je suis parvenu à réaliser mon rêve d’enfance, celui d’écrire un livre et de le mettre sur le marché.

    Quel est votre but en organisant cette vente dédicace au salon du livre de Béjaïa ?

    La vente dédicace permet aux lecteurs de faire connaissance avec l’auteur, avec évidemment la possibilité de le questionner sur la manière et les moyens mis en œuvre pour écrire ce livre et lui demander le cas échéant certaines explications sur des points non compris dans le livre.

    Quel est l’état de la littérature amazighe actuelle ?


    La littérature amazighe a connu de grands talents. Aujourd’hui, il y a une bonne relève mais le nombre reste insuffisant. Pour atteindre la dimension voulue, il faut que son enseignement soit généralisé à l’échelle nationale. Cela va élargir le cercle de lecteurs et contribuer à faire émerger des talents dans d’autres régions du pays et pas seulement en Kabylie, comme c’est le cas aujourd’hui.

    Comment remettre au goût du jour la lecture, longtemps délaissée ?

    L’Etat doit inciter à l’ouverture de bibliothèques un peu partout, dans les écoles, les villages et les villes...etc. Il doit faciliter l’ouverture de librairies aussi. Faute de moyens pour acheter des livres, nos jeunes se tournent vers la télé et l’internet qui absorbent tout leur temps.

    L’Etat a lancé le programme «une bibliothèque par commune», qu’en pensez-vous ?

    C’est une très bonne initiative qui contribuera, à coup sûr, à sensibiliser les gens à la lecture. Mais dans certaines communes, les responsables ne donnent pas l’importance voulue à ces maisons du savoir, les bibliothèques communales ne sont qu’un projet comme les autres.

    Le mot de la fin ?


    Je souhaite qu’il y ait d’autres auteurs en Tamazight qui produisent des œuvres. Et je souhaite aussi voir l’Etat accorder toute la dimension voulue à l’épanouissement de la langue et de la culture amazighes.

    Interview réalisée par L. Beddar- La Dépêche de Kabylie
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