Je ne m'étais pas intéressé au gaz de schiste, me disant que ce n'était que du gaz, intéressant, mais pas autant que les hydrocarbures liquides en déclin, car ayant une densité énergétique moindre et des coûts de transport plus élevé. De plus les réserves de gaz ne montrent pas de signe de faiblesse actuellement. Puis le pétrole de schiste est apparu sur le devant de la scène, décrié par certain, adulé par d'autre. J'ai essayé de me débarrasser des parti-pris pour me forger une opinion.
Cette partie (1/2)est consacré à répondre à la question : Pourquoi s'intéresser au pétrole et pas au gaz ?
Si le gaz est idéal pour les installations fixes (usine de nitrate, cimenterie, centrale électrique) où on le préfère au pétrole pour son prix plus bas, il est inadapté (par rapport aux liquides) aux utilisations mobiles (transport) où isolées (celles dont les consommations ne permettent pas d'amortir la livraison par tuyau). Aujourd'hui la totalité de nos processus économiques sont dépendants des transports et l'on hésite pas à faire parcourir (par camion) à nos objets et notre nourriture des milliers de kilomètres pour gratter quelques pourcent de marge , souvent gagnés sur du dumping social (en fait, quelque % de marge en moins vous fait facilement passer d'un buiseness florissant à la faillite). Notre structure économique est particulièrement dépendante des transports. De plus, le pétrole (conventionnel) semble commencer à manquer, alors que l'on disposerait de plus de marge pour le gaz.
Imaginons les transports sans pétrole, mais avec du gaz (méthane)
Expédions tout d'abord le cas des avions&bateaux : les avions restent cloués aux sol, les gros bateaux passent au charbon
Dans une série d'articles précédents, j'avais calculé que, à 200 bar le méthane ne permet de récupérer que 1,6 MJ/l (MegaJoule/litre) d'énergie mécanique (rendement 25%) contre 9,5MJ/l pour le gasoil soit 6 fois moins.
(http://www.agoravox.fr/actualites/t...)
Ainsi, une voiture disposant de 500l de réservoir de gaz naturel comprimé (ce qui est énorme : sphère d'1m de diamètre) et roulant à 30ch (20kW) ce qui est une puissance très moyenne, l'autonomie n'est que de 11 h.
Les véhicules particuliers roulant au GNV sont presque tous équipés de réservoirs d'essence additionnels pour prolonger l'autonomie en cas de besoin et les bouteilles prennent beaucoup de place.
Changeons d'échelle et passons à 300Ch (200kW), ce qui est une puissance courante pour des tracteurs routiers ou agricoles et calculons le volume de gaz nécessaire pour fonctionner 6h d'affilée : nous obtenons un volume de 2,7 m3 soit une sphère de 1,75 m (nb on ne range pas du gaz à 200 bars dans un cube, pour des raison de résistance à la pression c'est une sphère ou le classique cylindre accolé de 2 demi sphères). C'est envisageable pour les tracteurs routiers, à condition de faire courir des gazoduc le long des principaux axes routiers (ce pourrait être un investissement d'état tout à fait pertinent, tout comme d'entretenir les voix ferrées désaffectées à minima, pour les réaffecter si besoin, beaucoup plus à priori que de construire un aéroport supplémentaire) par contre cela ne l'est pas pour les tracteurs agricoles, de plus il faudrait livrer dans chaque exploitations mécanisée du monde un semi remorque de gaz comprimé presque toutes les semaines pas sur que se soit possible logistiquement, et si les techniques agricole sans labour ne tiennent pas leurs promesses, des tensions fortes sont à prévisible dans la production alimentaire. Dans un monde en pénurie pétrolière, une transition alimentaire inversée est à prévoir (diminution des rations de viandes, puis diète calorique, voire diminution de la population). En approvisionnement pétrolier fortement contraint, il serait donc judicieux de réserver la production résiduelle aux agriculteurs. A noter qu'une diminution du labour (et de son équivalent marin le chalutage) serait bienvenue pour la santé des écosystèmes.
Prenons un exemple concret, celui des bus à gaz : le volume des bouteilles est de l'ordre du m3, reparti dans une dizaine de bouteilles logée sur le toit, sur presque toute la longueur du bus donnant une autonomie de 350 km pour 250 Ch. Le plein doit être quotidien.
http://www.transbus.org/construc/re...
Dans ce lien, cliquer sur "dossier gnv" et descendre tout en bas du tableau, la raison principale de la non généralisation des bus a gaz et du retour au diesel : "certains réseaux ont stoppé le renouvellement de la flotte des bus (a gaz) en raison de limites techniques liées à la capacité de remplissage de la station GNV" : les bus marchent très bien, mais les tuyaux sont pas assez gros.
A travers ces quelques exemples, on comprend pourquoi les transports utilisent majoritairement du pétrole, car il est à la fois dense en énergie, ce que le gaz n'est pas, et fluide, ce que le charbon n'est pas. Passer les transports du pétrole au gaz nécessiterai déjà une restructuration du tissu économique. Il est a noter que le problème n'est pas dans la fabrication de gadget dans une usine chinoise ou de son transport au port de Rotterdam, mais bien dans sa distribution au client final, mais à quoi bon fabriquer des coques de téléphone portable, des tonnes d'engrais où de ciment ou de bidoche si l'on ne dispose que de tricycles à gaz pour les livrer à Triffouillis/marne, cité dortoir semie-rurale en quatrième couronne de région parisienne ?
Que disent les cassandres ?
La stabilité et la continuité de notre monde occidental (l'américan way of life, voire nos démocraties imparfaites) dépendrait entièrement de la pérennité de l'approvisionnement en hydrocarbures liquides (+/-85Mbarills/jour) qui elle n'est pas éternelle et arrive en bout de course d 'après les statistiques géologiques (le pétrole facile à extraire étant déjà en partie brulé, ne reste presque que du pétrole plus difficile d'accès. La décroissance qui n'est qu'un synonyme poétique de récession, voire l'effondrement sont inéluctables à court/moyen termes.
C'est l'avis par exemple de Christian Laurut, qui sévit parfois sur agoravox, de Dmitry Orlov, dont je recommande la lecture des traductions sur le site orbite.com, beaucoup plus intéressantes que le présent billet, (notament « le pic petrolier c'est de l'histoire » et « en finir avec la dictature de l'image ») et Jean Marc Jancovici, dont le blog est incontournable pour qui s'intéresse au sujet. Ce dernier a mis en évidence une corrélation troublante entre les variations en volume d'hydrocarbure liquide consommé et les variation de PIB, les volumes d'hydrocarbures précédant de peu le PIB.
http://www.agoravox.fr/auteur/chris...
http://www.orbite.info/traductions/...
http://www.manicore.com
Cette partie (1/2)est consacré à répondre à la question : Pourquoi s'intéresser au pétrole et pas au gaz ?
Si le gaz est idéal pour les installations fixes (usine de nitrate, cimenterie, centrale électrique) où on le préfère au pétrole pour son prix plus bas, il est inadapté (par rapport aux liquides) aux utilisations mobiles (transport) où isolées (celles dont les consommations ne permettent pas d'amortir la livraison par tuyau). Aujourd'hui la totalité de nos processus économiques sont dépendants des transports et l'on hésite pas à faire parcourir (par camion) à nos objets et notre nourriture des milliers de kilomètres pour gratter quelques pourcent de marge , souvent gagnés sur du dumping social (en fait, quelque % de marge en moins vous fait facilement passer d'un buiseness florissant à la faillite). Notre structure économique est particulièrement dépendante des transports. De plus, le pétrole (conventionnel) semble commencer à manquer, alors que l'on disposerait de plus de marge pour le gaz.
Imaginons les transports sans pétrole, mais avec du gaz (méthane)
Expédions tout d'abord le cas des avions&bateaux : les avions restent cloués aux sol, les gros bateaux passent au charbon
Dans une série d'articles précédents, j'avais calculé que, à 200 bar le méthane ne permet de récupérer que 1,6 MJ/l (MegaJoule/litre) d'énergie mécanique (rendement 25%) contre 9,5MJ/l pour le gasoil soit 6 fois moins.
(http://www.agoravox.fr/actualites/t...)
Ainsi, une voiture disposant de 500l de réservoir de gaz naturel comprimé (ce qui est énorme : sphère d'1m de diamètre) et roulant à 30ch (20kW) ce qui est une puissance très moyenne, l'autonomie n'est que de 11 h.
Les véhicules particuliers roulant au GNV sont presque tous équipés de réservoirs d'essence additionnels pour prolonger l'autonomie en cas de besoin et les bouteilles prennent beaucoup de place.
Changeons d'échelle et passons à 300Ch (200kW), ce qui est une puissance courante pour des tracteurs routiers ou agricoles et calculons le volume de gaz nécessaire pour fonctionner 6h d'affilée : nous obtenons un volume de 2,7 m3 soit une sphère de 1,75 m (nb on ne range pas du gaz à 200 bars dans un cube, pour des raison de résistance à la pression c'est une sphère ou le classique cylindre accolé de 2 demi sphères). C'est envisageable pour les tracteurs routiers, à condition de faire courir des gazoduc le long des principaux axes routiers (ce pourrait être un investissement d'état tout à fait pertinent, tout comme d'entretenir les voix ferrées désaffectées à minima, pour les réaffecter si besoin, beaucoup plus à priori que de construire un aéroport supplémentaire) par contre cela ne l'est pas pour les tracteurs agricoles, de plus il faudrait livrer dans chaque exploitations mécanisée du monde un semi remorque de gaz comprimé presque toutes les semaines pas sur que se soit possible logistiquement, et si les techniques agricole sans labour ne tiennent pas leurs promesses, des tensions fortes sont à prévisible dans la production alimentaire. Dans un monde en pénurie pétrolière, une transition alimentaire inversée est à prévoir (diminution des rations de viandes, puis diète calorique, voire diminution de la population). En approvisionnement pétrolier fortement contraint, il serait donc judicieux de réserver la production résiduelle aux agriculteurs. A noter qu'une diminution du labour (et de son équivalent marin le chalutage) serait bienvenue pour la santé des écosystèmes.
Prenons un exemple concret, celui des bus à gaz : le volume des bouteilles est de l'ordre du m3, reparti dans une dizaine de bouteilles logée sur le toit, sur presque toute la longueur du bus donnant une autonomie de 350 km pour 250 Ch. Le plein doit être quotidien.
http://www.transbus.org/construc/re...
Dans ce lien, cliquer sur "dossier gnv" et descendre tout en bas du tableau, la raison principale de la non généralisation des bus a gaz et du retour au diesel : "certains réseaux ont stoppé le renouvellement de la flotte des bus (a gaz) en raison de limites techniques liées à la capacité de remplissage de la station GNV" : les bus marchent très bien, mais les tuyaux sont pas assez gros.
A travers ces quelques exemples, on comprend pourquoi les transports utilisent majoritairement du pétrole, car il est à la fois dense en énergie, ce que le gaz n'est pas, et fluide, ce que le charbon n'est pas. Passer les transports du pétrole au gaz nécessiterai déjà une restructuration du tissu économique. Il est a noter que le problème n'est pas dans la fabrication de gadget dans une usine chinoise ou de son transport au port de Rotterdam, mais bien dans sa distribution au client final, mais à quoi bon fabriquer des coques de téléphone portable, des tonnes d'engrais où de ciment ou de bidoche si l'on ne dispose que de tricycles à gaz pour les livrer à Triffouillis/marne, cité dortoir semie-rurale en quatrième couronne de région parisienne ?
Que disent les cassandres ?
La stabilité et la continuité de notre monde occidental (l'américan way of life, voire nos démocraties imparfaites) dépendrait entièrement de la pérennité de l'approvisionnement en hydrocarbures liquides (+/-85Mbarills/jour) qui elle n'est pas éternelle et arrive en bout de course d 'après les statistiques géologiques (le pétrole facile à extraire étant déjà en partie brulé, ne reste presque que du pétrole plus difficile d'accès. La décroissance qui n'est qu'un synonyme poétique de récession, voire l'effondrement sont inéluctables à court/moyen termes.
C'est l'avis par exemple de Christian Laurut, qui sévit parfois sur agoravox, de Dmitry Orlov, dont je recommande la lecture des traductions sur le site orbite.com, beaucoup plus intéressantes que le présent billet, (notament « le pic petrolier c'est de l'histoire » et « en finir avec la dictature de l'image ») et Jean Marc Jancovici, dont le blog est incontournable pour qui s'intéresse au sujet. Ce dernier a mis en évidence une corrélation troublante entre les variations en volume d'hydrocarbure liquide consommé et les variation de PIB, les volumes d'hydrocarbures précédant de peu le PIB.
http://www.agoravox.fr/auteur/chris...
http://www.orbite.info/traductions/...
http://www.manicore.com
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