Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Sept ans après : Existe-t-il un projet royal ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Sept ans après : Existe-t-il un projet royal ?

    Sept ans après : Existe-t-il un projet royal ?
    Sept ans après son accession au Trône, SM Mohammed VI n’a pas encore livré tous les secrets de son projet.

    IL faut bien le reconnaître, l’opinion publique a mis plus de six ans à commencer (à peine) à cerner « le style Mohammed VI ». Le fait est que l’actuel Roi du Maroc n’est pas homme à communiquer tous azimuts. Ni à annoncer ce qu’il va faire avec le risque que cela puisse, pour une raison ou une autre, ne pas être fait. Le Roi est même très strict sur cette question et le gouvernement a des consignes claires : ne sont annoncés à l’opinion publique que les projets ficelés, du concept au financement, en passant par tous les détails de réalisation. De même, ne sont inaugurés que les travaux dont la date d’achèvement est fixée. Finies les légendaires cérémonies de pose de première pierre qui n’étaient que rarement suivies d’effet.
    Les Marocains ne pouvant donc comprendre leur Roi qu’à travers son action, il leur a fallu du temps pour voir se dérouler cette action, en saisir les caractéristiques et en déterminer les traits saillants... D’autant que le style Mohammed VI ne s’est affirmé avec force que ces trois dernières années. Les quatre premières ayant été consacrées à s’affranchir du deuil, à prendre connaissance de la situation reçue en héritage et à penser l’avenir en fonction des réalités constatées (sans compter les mille et un parasitages de la transition auxquels il a fallu faire face).
    Aujourd’hui, le style Mohammed VI est plus perceptible. La vision du Maroc qu’il veut bâtir, aussi. Il y a un « projet royal », auquel l’entourage du Roi invite différents interlocuteurs tant politiques que dans la société civile à adhérer. Un tel projet n’est consigné nulle part. Le Roi n’est ni un parti politique, ni le gouvernement pour décliner un programme écrit. Pour autant, ce projet n’est pas une vue de l’esprit. Les particularités du système politique marocain, la composition exceptionnelle de l’exécutif (formé d’une coalition de partis de gauche et de droite et conduit par un Premier ministre technocrate), ainsi que la transition que connaît le Maroc, font que monarchie et gouvernement oeuvrent en bonne intelligence à l’édification d’un même Maroc. Le projet royal est donc, en grande partie, mis en oeuvre par le gouvernement. Mais pas seulement... Quels en sont les contours ?

    Il y a d’abord les deux notions de démocratie et de modernité pour lesquels le Roi Mohammed VI a montré un engagement résolu. Certes, en matière de démocratie, de droits de l’homme et d’Etat de droit, il reste encore du chemin à parcourir, mais jamais un Roi du Maroc n’était allé si loin sur cette voie et les libertés que promet le Souverain rassurent quoiqu’il en soit bien plus que nulles autres, en ces temps de projets de société dominés par des fatwas...

    Le projet royal veut restaurer la confiance à tous les niveaux : confiance des Marocains en eux-mêmes, des Marocains dans leur pays et des Marocains dans leur avenir. A son arrivée au pouvoir, le Roi a trouvé une société défaitiste qui se transformait lentement mais sûrement en terreau privilégié de l’extrémisme et une communauté des affaires pleurnicharde qui ne cessait de se plaindre de n’avoir pas de visibilité. Il a décidé de s’y attaquer même s’il n’était pas facile de combattre cette morosité chronique (voire structurelle). Sa méthode : peu de mots, mais de l’action.
    Le projet royal s’est ainsi articulé autour de trois ou quatre volets.
    D’abord, la sécurité. La confiance du citoyen dans son pays commence par là. Les attentats du 16 mai avaient mis cette préoccupation en tête des priorités. Le Roi a donc entièrement réorganisé les hommes et les appareils qui en sont chargés. Puis il s’est attaqué aux racines du mal : les dérives du champ religieux. Une lutte sans merci a été livrée (et continue de l’être) au fondamentalisme violent. Loi anti-terroriste contre salafya Jihadya, restructuration du champ religieux, reprise en mains des mosquées...

    « Courageusement », du reste, certains partis politiques - surtout ceux qui espèrent, plus ou moins secrètement, ratisser du côté des islamistes aux élections - se sont empressés de souligner que la modernité et la lutte contre la violence islamiste relevaient d’un projet royal qu’ils ont salué en tant que tel...

    Corollaire du combat pour la modernité, la lutte contre les dérives islamistes (qui ont conduit, entre autres, aux attentats de Casablanca) est en effet une composante importante du projet royal. Or, la stratégie des islamistes est depuis longtemps connue. Ils ne cherchent pas tant à prendre le pouvoir « par le haut » en attaquant de front ceux qui l’ont qu’à le prendre « par le bas », en se rendant maîtres des masses dont ils exploitent les frustrations. Le Roi le sait...

    Le socialiste et ex-ministre français, Dominique Strauss-Kahn a pu dire que s’il y avait quelque chose d’aussi dangereux que l’insécurité politique, c’était bien l’insécurité économique.

    Cette préoccupation-là se veut au centre du projet royal.

    Le combat est mené au plus bas comme au plus haut niveau.

    Au niveau des démunis, la lutte contre l’insécurité économique est la raison d’être de l’INDH (initiative nationale pour le développement humain) dont le Roi a bien précisé qu’il ne s’agissait pas d’une initiative de mobilisation conjoncturelle, mais d’un « chantier de règne ». Les projets intégrés préparés par et pour les petits quartiers populaires procèdent de ce souci d’assurer un minimum de sécurité économique à ces quartiers.

    La quête d’une sécurité économique à l’échelle nationale a poussé le Roi à booster le tourisme, à multiplier les mégaprojets, à lancer de grands travaux d’infrastructure aux quatre coins du Maroc... Entamant des tournées régionales à l’occasion desquelles il lance ces travaux, SM Mohammed VI a transformé le pays en un immense chantier immobilier. C’est désormais connu : là où le Roi passe, la pelleteuse suit...
    Les projets, pour la plupart, ne seront prêts qu’en 2008, 2010, ou 2012... ? Peu importe. En s’investissant lui-même et à long terme, il tente de redonner confiance. Et « ça marche ». Les investisseurs étrangers n’ont jamais été aussi nombreux, ni pris des participations aussi importantes (en milliards de dollars) au Maroc (développeurs-aménageurs du plan Azur, groupes émiratis, groupes bahreïnis, etc).

    Ce qui « marche » aussi - et cela est de plus en plus palpable - c’est la lutte contre « la sinistrose ». Avec le Maroc en mouvement que l’on voit aujourd’hui, personne ne pouvait plus décemment parler de manque de visibilité.

    Mais encore fallait-il que les Marocains en soient convaincus. Comme l’explique le Premier ministre Driss Jettou (voir ci-contre) qui est à la fois l’acteur et le spectateur privilégié des grands chantiers du Maroc, le souci du Roi - et donc du gouvernement - c’est que les Marocains croient en cet élan et qu’ils croient surtout qu’il s’inscrit dans la durée. Ce défi-là est en train d’être gagné. Nul ne met en doute l’engagement de l’Etat à boucler des chantiers aussi importants que Tanger Med, la vallée du Bouregreg, les nouvelles villes, etc. Même si l’on est à une année des élections et que les Marocains n’ont aucune garantie que le gouvernement qui prendra la relève en 2007 saura maintenir le cap.
    Leur garantie, c’est précisément le projet royal. Il incarne la continuité !
    Bahia Amrani
    إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك
Chargement...
X