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Pourquoi le 18 novembre ne peut pas être la fête d’indépendance du Maroc

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  • Pourquoi le 18 novembre ne peut pas être la fête d’indépendance du Maroc


    Moulay Hafid
    Opinion. Dans beaucoup de pays, la fête d’indépendance est considérée comme la fête nationale officielle par excellence, sauf au Maroc où, commémorée le 18 novembre, elle reste quelque peu marginalisée au profil de la fête du trône. Celle-ci, célébrée le 30 juillet de chaque année, est considérée par les autorités comme la plus importante des fêtes civiles du royaume. Mais la vraie raison de cette » exception marocaine « pourrait bien se trouver ailleurs.
    La France, ancienne puissance coloniale, ne reconnaît pas la date du 18 novembre comme date d’indépendance du Maroc, mais plutôt le 6 novembre 1955. Et pour cause, cette dernière date correspond à la reconnaissance, par le gouvernement français de l’époque, du principe de l’indépendance du Maroc. On parle bien ici de principe, en aucun cas d’indépendance effective, ce qui est en soi une nuance de taille, du moins pour les historiens. Alors pourquoi le choix du 18 novembre 1955 ?
    Tout simplement parce que cette date coïncide avec la célébration de la fête du trône sous le règne de Mohammed V, sur l’esplanade de la tour Hassan à Rabat et ce, quelques jours après son retour de l’exil, le 10 novembre de la même année. Ce qui, à proprement parler, ne signifie pas pour autant indépendance effective du Maroc. L’histoire est formelle, le protectorat français au Maroc aura duré officiellement quarante quatre ans, soit entre 1912 et 1956 ; ce qui est, par ailleurs, corroboré par le mandat du dernier résident général français, André-Louis Dubois (novembre 1955 – mars 1956).
    Sur cet épisode transitoire de l’histoire moderne du Maroc, l’historien Bernard Lugan précise : « Après vingt-sept mois d’exil, le 10 novembre, Mohammed V rentrait au Maroc dans la liesse générale et, un mois plus tard, Si Bekkaï constituait un gouvernement formé de représentants de l’Istiqlal, du PDI et d’indépendants qui fera accéder le Maroc à l’indépendance. Le vendredi 2 mars 1956, aux termes de négociations menées en France, un document était signé par lequel la France reconnaissait officiellement au Maroc son indépendance et son unité. Le protectorat prenait donc fin.» Bernard Lugan [in Histoire du Maroc; éd. Perrin/Critérion, 2000 ; p. 285]
    Dans la foulée, l’indépendance sera officiellement proclamée cinq jours plus tard, soit le 7 mars 1956, par Mohammed V au peuple marocain. Or la date symbolique du 2 mars a, semble-t-il, été marginalisée, comme celle du 18 novembre 1955 d’ailleurs. Pour quelle raison ? Le contexte de l’époque explique tout : un contexte marqué par l’hégémonie du parti de l’Istiqlal (Parti de l’indépendance) qui avait activement participé aux négociations d’Aix-les Bains. Aussi, célébrer la fête d’indépendance le 2 mars aurait-il été interprété comme une célébration d’un parti politique au détriment de la royauté alaouite.
    Par ailleurs, considérer le 2 ou le 7 mars comme jours de fête d’indépendance et comme mythe fondateur du Maroc moderne, ne riquait-il pas aussi de faire ombrage à la fête du trône sous l’ère Hassan II : fête célébrée le 3 mars, c’est-à-dire quatre jours avant la date fatidique de la proclamation officielle de l’indépendance du Maroc. Comme si, au temps du roi défunt, fête d’indépendance et fête du trône étaient incompatibles et qu’il fallait sacrifier l’une pour mieux glorifier l’autre et, de fait, tous ceux qui ont connu l’ère Hassan II se rappellent bien de ces interminables célébrations de la fête du trône qui duraient pratiquement tout le mois de mars de chaque année !
    Karim R’bati
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Je préfère le 18 Novembre, jour de mon anniversaire

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