Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Pas de panique, faites un rapport

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Pas de panique, faites un rapport



    Voici le rapport d’un commandant qui semble être doué d’un sang froid remarquable.

    C’est avec regret et célérité que je vous écris cette lettre*; regret qu’un tel petit malentendu ait pu mener à de telles circonstances et célérité pour que vous lisiez ce rapport avant que vous formiez une opinion préconçue à la lecture des articles des journaux, car, je suis sûr qu’ils vont dramatiser cette affaire.

    Nous avions juste pris le pilote et le novice revenait de remplacer le pavillon «*G» par le «*H*»et, étant à son premier embarquement, il avait des difficultés à déferler le pavillon «*G*». Je décidais donc de lui montrer comment faire. En arrivant au dernier point je lui ai dit «*laisse tomber*». Ce jeune homme, de bonne volonté, n’est pas très intelligent, ce qui m’obligea à répéter l’ordre d’un ton plus fort.

    A ce moment le Second Capitaine sortait de la chambre des cartes, après avoir reporté la position du navire, et, pensant qu’il s’agissait des ancres, répéta «*laissez tomber*» aux deuxième lieutenant sur le gaillard. L’ancre bâbord qui avait été dessaisie mais pas mise hors de l’écubier, était promptement mise à l’eau. L’effort provoqué par le fait de laisser tomber l’ancre de l’écubier alors que le navire était en allure toute de manœuvre s’avéra trop important pour le frein de guindeau et toute la chaîne bâbord fila par le bout. Je crains que les dommages au puit à chaîne soient importants. L’effet de frein logique de l’ancre bâbord provoqua l’évitage droit sur le pont tournant qui enjambe la rivière que nous remontions.

    L’opérateur du pont a fait preuve d’une grande présence d’esprit en ouvrant le pont pour mon navire. Malheureusement, il n’a pas pensé à arrêter le trafic routier. Le résultat fut que le pont étant en partie ouvert, une Wolkswagen, deux cyclistes et un wagon à bestiaux se retrouvèrent sur le gaillard. L’équipage rassemble en ce moment le contenu de ce dernier qui, d’après les bruits, semblerait être des porcs. Dans ses efforts pour stopper le navire, le deuxième lieutenant laissa tomber l’ancre tribord, trop tard pour être efficace car elle est tombée sur la cabine de l’opérateur du pont.

    Après que l’ancre bâbord ait été mouillée et que le navire ait commencé à éviter, j’ai sonné deux fois «*arrière toute*» et téléphoné à la machine pour leur dire de donner tout ce qu’ils pouvaient en arrière. Il me fut répondu que la température de l’eau était de 53°c et on m’a demandé s’il y avait du cinéma ce soir*; ma réponse n’ajouterait rien de constructif à ce rapport.

    Jusqu’ici mon rapport ne concerne que les activités de l’avant. Mais à l’arrière, ils avaient aussi leurs problèmes. Au moment où l’ancre bâbord était mouillée, le troisième lieutenant dirigeait la manœuvre et était en train de passer la remorque au remorqueur.

    Le coup de frein soudain dû à l’ancre bâbord a fait que le remorqueur s’est engagé sous la poupe, juste au moment où l’hélice répondait à ma demande d’arrière toute. La prompte réaction du troisième lieutenant tournant l’extrémité libre de la remorque à retardé le naufrage du remorqueur, permettant l’abandon de ce navire.

    C’est étrange mais au moment même du mouillage de l’ancre bâbord il y a eu coupure d’électricité à terre. Le fait que nous passions sur une «*zone de câbles*» à ce moment-là pourrait suggérer que nous puissions avoir touché quelque chose sur le lit de la rivière. C’est peut être une chance que les câbles haute tension accrochés par le mât avant n’aient pas été sous tension, étant probablement remplacés par le câble sous-marin, mais, en raison de l’obscurité à terre, il est impossible de savoir où le pylône est tombé.

    Il y a quelque chose qui m’étonnera toujours*: les réactions et le comportement des autre dans des moments de crise mineure. Le pilote, par exemple, est en ce moment blotti dans le coin de mon bureau, tantôt fredonnant, tantôt pleurant, après avoir ingurgité une bouteille de Gin dans un temps qui est digne d’être inclus dans «*le livre des records*». Le capitaine du remorqueur, d’un autre côté, à réagi violemment et a dû être retenu de force par le maître d’hôtel qui l’a menotté à l’infirmerie du navire, où il me dit des choses qui sont impossibles à faire avec mon navire et mon équipage.

    Je joins les noms et les adresses des conducteurs et des compagnies d’assurance des véhicules sur l’avant, que le deuxième lieutenant a noté après son dégagement après son dégagement quelque peu rapide du gaillard. Ces renseignements vous permettront de demander des dommages pour les avaries qu’ils ont provoqué aux batayoles de la cale numéro 1.

    Je termine ce rapport préliminaire, car il devient difficile de se concentrer avec le bruit des sirènes de police et de leur lumières clignotantes.

    Il est regrettable de penser que si le novice s’était rendu compte qu’il n’y avait pas besoin de pavillon pilote de nuit, rien de tout ceci ne serait arrivé.

    Je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations distinguées.

    Le Capitaine.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X