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Tony Fernandes : « Si j'étais Airbus, je remotoriserais l'A330 et je laisserais tomber l'A380 »

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  • Tony Fernandes : « Si j'étais Airbus, je remotoriserais l'A330 et je laisserais tomber l'A380 »

    Les Echos Par Bruno Trevidic | 26/11

    De passage à Paris pour y recevoir, ce mardi, la Légion d'honneur des mains de François Hollande, Tony Fernandes, le patron d'AirAsia, la plus grande compagnie asiatique, détaille aux « Echos » ses projets en France, qui ne se limitent plus au transport aérien.

    Tony Fernandes, le patron d\'AirAsia, est de passage à Paris pour y recevoir, ce mardi, la Légion d\'honneur des mains de François Hollande. - Photo Indranil Mukherjee/AFP

    En 2011, AirAsia avait offert à Airbus l'un de ses plus gros contrats, en commandant 300 A320 neo.

    Où en êtes-vous dans vos plans d'expansion ?

    Nous devenons de plus en plus français, puisque je suis même en train d'étudier la reprise d'une chocolaterie en France ! Concernant AirAsia, la compagnie grandit si vite que j'ai parfois moi-même du mal à suivre. Sa flotte compte aujourd'hui 150 appareils et nous aurons transporté 45 millions de passagers cette année. Mais ce n'est qu'un début. Nous avons encore plus de 300 Airbus en commande et nous visons une flotte d'environ 500 appareils.

    Allez-vous rouvrir la ligne Kuala Lumpur-Paris, fermée en 2012 ?

    Absolument ! Nous devons être présents en Europe, avec notre filiale long-courrier AirAsia X. Il faut seulement que nous fassions un choix entre Paris et Londres. La première tentative avait échoué, car nous n'avions pas le bon avion (un A340, NDLR) et le prix du carburant s'était envolé. Mais aujourd'hui, nous avons ce qu'il nous faut, avec l'A330. Si le prix du carburant reste stable, nous pourrions donc rouvrir Paris ou Londres, voire les deux, d'ici à la fin de l'année. Mais, comme nous sommes en train de créer une nouvelle filiale d'AirAsia X en Thaïlande, ce sera peut-être au départ de Bangkok. L'idée serait d'offrir des vols entre l'Europe et Bangkok pour 250 à 300 euros, avec la possibilité, une fois arrivé à Kuala Lumpur ou Bangkok, d'aller n'importe où en Asie, sur le réseau d'AirAsia pour 20 à 30 euros de plus.

    Allez-vous commander d'autres Airbus ?

    Nous sommes en discussion avec Airbus pour une commande additionnelle d'A330. pour notre filiale long-courrier AirAsia X. Cependant, elle pourrait être encore plus importante si Airbus voulait bien lancer une version remotorisée de l'A330, avec les nouveaux moteurs Genex de General Electric. Si j'étais Airbus, je lancerais un nouvel A330 à la place de l'A350-800 (la plus petite version de la famille A350, NDLR) qui n'est pas bien positionné et qui ne sera pas meilleur qu'un A330, en plus de l'A350-900 et l'A350-1000, et je laisserais tomber l'A380. Même si j'aurais adoré pouvoir en commander, je crois que les jours des gros quadriréacteurs sont désormais comptés.

    Après la Malaisie, la Thaïlande et l'Indonésie, vous êtes sur le point de lancer AirAsia India. Quand démarrez-vous et quels sont vos objectifs ?

    Le gouvernement indien a donné son accord de principe. J'espère que nous pourrons démarrer les opérations en mars. Nous serons la première compagnie étrangère à obtenir une licence en Inde ! L'enjeu est colossal. Aujourd'hui, un million d'Indiens voyagent en train chaque jour et 250.000 voyagent en autocar. C'est le marché que nous voulons. Si nous parvenons à proposer un voyage en avion à la place de 9 heures de bus pour un tarif 1,5 fois plus élevé que celui du bus, le succès sera au rendez-vous.
    Vous êtes aussi constructeur de voitures de sport sous la marque Caterham.

    Où en est le projet de relancer Alpine avec Renault ?

    Je ne suis pas censé en parler, mais je vais le faire néanmoins, puisque je sors d'une rencontre chez Renault. La nouvelle Alpine va être fantastique ! Les Français en seront fiers quand elle sortira vers 2015-2016, de même que je serai très fier de la nouvelle Caterham (produite sur le même site de Dieppe, NDLR). C'est un superbe partenariat qui est en train de se mettre en place avec Renault. J'espère que nous allons l'étendre à d'autres projets, afin de créer davantage d'emplois à Dieppe. Nous pourrions produire non seulement des voitures de sport mais aussi un SUV et une citadine. J'adorerais également pouvoir produire des voitures low cost en Asie, avec Renault, sous ma marque Tune. La base de données est prête : nous avons des millions de clients en Asie du Sud-Est, qui ont découvert les voyages en avion avec AirAsia et qui seraient très intéressés par une voiture low cost produite avec Renault Dacia.

    Vous êtes également un sponsor important dans le football et la formule 1. Avez-vous des projets semblables en France ?

    Queen's Park Rangers nous donne déjà beaucoup de maux de tête, mais, oui, nous aimerions sponsoriser une équipe française. Nous nous sommes intéressés à Nice, mais cela n'a pas abouti. On ne peut pas débarquer sur un marché sans avoir fait connaître sa marque. Et le sponsoring sportif est une excellente façon d'améliorer la perception d'une marque. C'est pourquoi nous y consacrons environ 4 millions de dollars par an.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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