Le pays dispose de réserves considérables, mais il faudra du temps et des investissements avant que la production reparte.
«Les cours du pétrole n’ont finalement guère bougé au lendemain de l’ accord conclu avec l’Iran : le baril a perdu 57 cents lundi à Londres (à 110,50 dollars) et s’affichait en baisse de 90 cents à New York (à 93,94 dollars) – après avoir toutefois chuté au cours de la journée. « Depuis des mois, les différends avec l’Iran étaient un facteur de tension sur les cours », note Francis Perrin, directeur de la revue « Le pétrole et le gaz arabes ».
Du côté des pétroliers, on reste prudent. « Ce n’est pas encore le moment de parler de Total, de pétrole, d’ouverture », a réagi Christophe de Margerie, le pdg du groupe français. L’accord ne devrait pas changer la donne à court terme car il ne prévoit pas de lever l’embargo pétrolier, qui bannit depuis fin 2011 toute importation d’or noir iranien par certains pays (notamment les Etats-Unis et l’Union européenne) : il le sera éventuellement si un accord définitif est trouvé dans six mois.
« Tout juste prévoit-il de ne pas aggraver les sanctions », relève Francis Perrin. « Cela n’est pas neutre, car le Congrès américain s’apprêtait à voter un durcissement des sanctions. Mais on ne verra pas réellement l’offre augmenter sur le marché. »
Tombées de 2,5 millions de baril par jour (Mb/j) en 2011 à 1,1 Mb/j cette année, les exportations de brut iranien pourraient remonter de quelques centaines de milliers de barils par jour, car l’accord lève l’interdiction de contracter une assurance pour les cargaisons en partance d’Iran : la Chine ou l’Inde pourraient en profiter.
C’est surtout à moyen terme que l’accord pourrait bouleverser les marchés. « L’Iran dispose de réserves prouvées et accessibles absolument considérables », rappelle Denis Florin, associé chez Lavoisier Conseil. Selon BP, le pays dispose des premières réserves mondiales de gaz (33.600 milliards de mètres cubes) et se situe au quatrième rang pour le pétrole (157 milliards de barils).
Si l’embargo était levé, l’Iran n’inonderait cependant pas les marchés immédiatement. D’abord, parce que le pays est membre de l’Opep, donc soumis à des quotas. Par ailleurs, pour faire remonter sa production (tombée de 4 Mb/j avant l’embargo à 2,7 Mb/j), d’importants investissements seront nécessaires. Les sanctions ont empêché le bon entretien des installations. Il faudra aussi développer de nouveaux champs.
Les compagnies pétrolières sont dans les starting-blocks. Le gouvernement iranien aussi, qui a commencé à plancher sur un système de rémunération plus attractif que les contrats de service à durée limitée (« buy back ») actuellement pratiqués
les échos
«Les cours du pétrole n’ont finalement guère bougé au lendemain de l’ accord conclu avec l’Iran : le baril a perdu 57 cents lundi à Londres (à 110,50 dollars) et s’affichait en baisse de 90 cents à New York (à 93,94 dollars) – après avoir toutefois chuté au cours de la journée. « Depuis des mois, les différends avec l’Iran étaient un facteur de tension sur les cours », note Francis Perrin, directeur de la revue « Le pétrole et le gaz arabes ».
Du côté des pétroliers, on reste prudent. « Ce n’est pas encore le moment de parler de Total, de pétrole, d’ouverture », a réagi Christophe de Margerie, le pdg du groupe français. L’accord ne devrait pas changer la donne à court terme car il ne prévoit pas de lever l’embargo pétrolier, qui bannit depuis fin 2011 toute importation d’or noir iranien par certains pays (notamment les Etats-Unis et l’Union européenne) : il le sera éventuellement si un accord définitif est trouvé dans six mois.
« Tout juste prévoit-il de ne pas aggraver les sanctions », relève Francis Perrin. « Cela n’est pas neutre, car le Congrès américain s’apprêtait à voter un durcissement des sanctions. Mais on ne verra pas réellement l’offre augmenter sur le marché. »
Tombées de 2,5 millions de baril par jour (Mb/j) en 2011 à 1,1 Mb/j cette année, les exportations de brut iranien pourraient remonter de quelques centaines de milliers de barils par jour, car l’accord lève l’interdiction de contracter une assurance pour les cargaisons en partance d’Iran : la Chine ou l’Inde pourraient en profiter.
C’est surtout à moyen terme que l’accord pourrait bouleverser les marchés. « L’Iran dispose de réserves prouvées et accessibles absolument considérables », rappelle Denis Florin, associé chez Lavoisier Conseil. Selon BP, le pays dispose des premières réserves mondiales de gaz (33.600 milliards de mètres cubes) et se situe au quatrième rang pour le pétrole (157 milliards de barils).
Si l’embargo était levé, l’Iran n’inonderait cependant pas les marchés immédiatement. D’abord, parce que le pays est membre de l’Opep, donc soumis à des quotas. Par ailleurs, pour faire remonter sa production (tombée de 4 Mb/j avant l’embargo à 2,7 Mb/j), d’importants investissements seront nécessaires. Les sanctions ont empêché le bon entretien des installations. Il faudra aussi développer de nouveaux champs.
Les compagnies pétrolières sont dans les starting-blocks. Le gouvernement iranien aussi, qui a commencé à plancher sur un système de rémunération plus attractif que les contrats de service à durée limitée (« buy back ») actuellement pratiqués
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