Le ciel hale son oeil de sang,
Soleil pris à tes genoux.
Te revoilà champs dénoué
Dans la suspension zénithale :
Midi fourbit ses cuirasses,
Le sang palpe l'épiderme.
Je veux retrouver sous la peau
Ces nerfs qui disent une jument folle.
Mais mes doigts n'ont plus ce flair
Qui lève des oiseaux affolés.
Je ne peux que contempler
L'envol des saisons migratrices.
Le temps entasse les amours mortes
Sur les falaises de l'oubli.
Voici que l'été abandonne
Ses errements de bête pleine.
L'appel du soir, irresistible.
De quel sommeil dormir :
Celui de la graine assoupie ?
Celui de la pierre sourde ?
Je regagne ma nudité :
Une pierre lavée par les crues ;
Je réintègre mon mutisme :
Un silence d'enfant apeuré.
Habiterai-je un jour
Cette demeure rêvée :
Ta blessure - ô délices ! -
Où le soleil s'assombrit ?
Tahar DJAOUT - Extrait de "Perennes" - 1983
Soleil pris à tes genoux.
Te revoilà champs dénoué
Dans la suspension zénithale :
Midi fourbit ses cuirasses,
Le sang palpe l'épiderme.
Je veux retrouver sous la peau
Ces nerfs qui disent une jument folle.
Mais mes doigts n'ont plus ce flair
Qui lève des oiseaux affolés.
Je ne peux que contempler
L'envol des saisons migratrices.
Le temps entasse les amours mortes
Sur les falaises de l'oubli.
Voici que l'été abandonne
Ses errements de bête pleine.
L'appel du soir, irresistible.
De quel sommeil dormir :
Celui de la graine assoupie ?
Celui de la pierre sourde ?
Je regagne ma nudité :
Une pierre lavée par les crues ;
Je réintègre mon mutisme :
Un silence d'enfant apeuré.
Habiterai-je un jour
Cette demeure rêvée :
Ta blessure - ô délices ! -
Où le soleil s'assombrit ?
Tahar DJAOUT - Extrait de "Perennes" - 1983