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Zane Boualem : un baroudeur de la Soummam nous a quittés

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  • Zane Boualem : un baroudeur de la Soummam nous a quittés

    Djoudi Attoumi
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    Zane Boualem, le baroudeur de la Soummam nous a quittés depuis hier à l’âge de 79 ans. Il a combattu de 1956 à 1962 au sein de la compagnie de la région 4, la célèbre 324 qui a donné du fil à retordre à l’ennemi ; il avait également fait partie du bataillon de choc de la Wilaya III, cette unité d’élite qui a engagé de rudes batailles avec l’armée coloniale.
    Si Boualem avait rejoint très tôt les rangs de l’ALN. Jeune émigré, puis appelé sous les drapeaux, il avait déserté et rejoint les rangs de l’ALN. Affecté dans la section de Aissa Habib dit « Blindé », il avait côtoyé alors les premiers baroudeurs, comme Chaib Md Ourabah, Cherifi Cherif, Mustapha Belanteur, Abdelkader Mezai « Boulayat », Tarzan, mouhoub, ali houa et tant d’autres en participant à leurs côtés à plusieurs embuscades et accrochages. A son tour, il suivra leur chemin et deviendra lui aussi un baroudeur reconnu à travers la Wilaya III.
    Parmi les actions qu’il avait dirigées, nous citerons l’embuscade d’Achelouf où avec ses hommes il récupéra une vingtaine d’armes, celle Ibouhatmène… La compagnie de la Région 4 se distinguera par l’enlèvement du poste militaire de Timri (Fenaya) en 1958, celui de Aourir(Akfadou) en mars 1959, l’embuscade de Sfayah avec une trentaine d’armes récupérées et tant d’autres actions qui ont fait trembler l’armée coloniale.
    Cette prestigieuse unité fut commandée successivement par Aissa Blindé, Chaib Md Ourab, Mouhoub Bachir, Madani Begtache, Azzoug Smail, Mouloud Azib dit « Oudekar » et enfin par Zane Boualem qui en fut le dernier chef. Ses prédécesseurs, ces chefs valeureux tomberont tour à tour dans les combats. Et ce fut donc Si Boualem qui fut le dernier maillon de la chaîne des chefs de cette compagnie. Au grand bonheur de tout le monde, il a su, tout comme eux, maintenir la même cohésion entre les hommes, le même acharnement et le même esprit combattif contre l’armée coloniale à laquelle il avait infligé de lourdes pertes. Lui-même avait récupéré huit armes et fut blessé à cinq reprises. Sa dernière blessure fut celle où il a failli y laissé sa vie au cours d’une embuscade contre une unité de parachutistes dans l’Akfadou, tout près d’Adekar, en pleine opération « jumelles ». C’est dire qu’il avait toujours eu le mépris du danger et était animé par une hargne contre l’ennemi.
    Pendant toute sa période au sein de cette compagnie, il brilla par sa façon de mener ses hommes dans le feu de l’action et de les guider sur le chemin de la gloire.
    Si Boualem n’est pas passé inaperçu aux yeux de ses chefs hiérarchiques. Le colonel Amirouche lui-même a montré son admiration à Si Boualem Zène qu’il avait promu au grade d’officier et qu’il avait décoré à deux reprises pour ses hauts d’armes, son courage et sa bravoure.

    Novembre 1961 dans la vallée de la Soummam. De gauche à droite, Chekabi Larbi, Zène Boualem, Djoudi Attoumi et Hamadi M’hend.
    Ses hommes lui ont toujours témoigné de l’admiration et de la fidélité, au risque de leur vie. L’un d’eux, Moualfi Md Tahar l’avait sauvé lors de sa grave blessure au combat et lors de son évacuation loin de l’ennemi. Il l’accompagnera personnellement jusqu’à son rétablissement en le mettant en lieu sûr où il recevra tous les soins nécessaires et un régime alimentaire qui lui permettront d’être sur pieds en quelques semaines.
    Vers mai 1961, nous fûmes mutés tous les deux en Région 3 de la Zone 2 dévasté par l’opération « jumelles » lui, comme chef de Région, tandis que je fus désigné comme son adjoint, au même titre que Mézouari Larbi, Benseghir Belkacem
    J’ai eu alors l’honneur de servir à ses côtés et sous ses ordres jusqu’à la fin de la guerre. J’avais apprécié en lui, son courage, sa détermination et son esprit rassembleur. Il y avait chez lui un flegme qu’il ne perdait jamais, même dans les situations les plus dangereuses. Il avait une foi inébranlable dans son combat
    Aujourd’hui qu’il est parti, en laissant derrière lui un vide, car il est toujours nous est toujours resté fidèle.
    Ses anciens compagnons, la population de la région et ses proches l’accompagneront à sa dernière demeure.
    Son inhumation aura lieu le jeudi 28 novembre prochain à 12 heures à Sillal, commune de Tifra (Sidi Aich).

    Djoudi ATTOUMI
    Ancien officier de l’ALN - Ecrivain


    Par Djoudi ATTOUMI -
    Si Boualem avait rejoint très tôt les rangs de l'ALN.
    Zane Boualem, le baroudeur de la Soummam, nous a quittés depuis hier à l'âge de 79 ans.
    Il a combattu de 1956 à 1962 au sein de la compagnie de la Région 4, la célèbre 324 qui a donné du fil à retordre à l'ennemi; il avait également fait partie du bataillon de choc de la Wilaya III, cette unité d'élite qui a engagé de rudes batailles avec l'armée coloniale. Si Boualem avait rejoint très tôt les rangs de l'ALN. Jeune émigré, puis appelé sous les drapeaux, il avait déserté et rejoint les rangs de l'ALN. Affecté dans la section de Aïssa Habib dit «Blindé», il avait côtoyé alors les premiers baroudeurs, comme Chaïb Md Ourabah, Chérifi Chérif, Mustapha Belanteur, Abdelkader Mezai «Boulayat», Tarzan, Mouhoub, Ali Houa et tant d'autres en participant à leurs côtés à plusieurs embuscades et accrochages. A son tour, il suivra leur chemin et deviendra lui aussi un baroudeur reconnu à travers la Wilaya III. Parmi les actions qu'il avait dirigées, nous citerons l'embuscade d'Achelouf où, avec ses hommes, il récupéra une vingtaine d'armes, celle d'Ibouhatmène... La compagnie de la Région 4 se distinguera par l'enlèvement du poste militaire de Timri (Fenaya) en 1958, celui de Aourir (Akfadou) en mars 1959, l'embuscade de Sfayah avec une trentaine d'armes récupérées et tant d'autres actions qui ont fait trembler l'armée coloniale. Cette prestigieuse unité fut commandée successivement par Aissa Blindé, Chaïb Md Ourabah, Mouhoub Bachir, Madani Begtache, Azzoug Smail, Mouloud Azib dit «Oudekar» et enfin par Zane Boualem qui en fut le dernier chef. Ses prédécesseurs, des chefs valeureux tomberont tour à tour dans les combats. Et ce fut donc Si Boualem qui fut le dernier maillon de la chaîne des chefs de cette compagnie. Au grand bonheur de tout le monde, il a su, tout comme eux, maintenir la même cohésion entre les hommes, le même acharnement et le même esprit combattif contre l'armée coloniale à laquelle il avait infligé de lourdes pertes. Lui-même avait récupéré huit armes et fut blessé à cinq reprises. Sa dernière blessure fut celle où il a failli y laisser la vie au cours d'une embuscade contre une unité de parachutistes dans l'Akfadou, tout près d'Adekar, en pleine opération «Jumelles». C'est dire qu'il avait toujours eu le mépris du danger et était animé par une hargne contre l'ennemi. Pendant toute sa période au sein de cette compagnie, il brilla par sa façon de mener ses hommes dans le feu de l'action et de les guider sur le chemin de la gloire.
    Si Boualem n'est pas passé inaperçu aux yeux de ses chefs hiérarchiques. Le colonel Amirouche lui-même a montré son admiration à Si Boualem Zane qu'il avait promu au grade d'officier et qu'il avait décoré à deux reprises pour ses hauts faits d'armes, son courage et sa bravoure. Ses hommes lui ont toujours témoigné de l'admiration et de la fidélité, au risque de leur vie. L'un d'eux, Moualfi Md Tahar l'avait sauvé lors de sa grave blessure au combat et lors de son évacuation loin de l'ennemi. Il l'accompagnera personnellement jusqu'à son rétablissement en le mettant en lieu sûr où il recevra tous les soins nécessaires et un régime alimentaire qui lui permettront d'être sur pied en quelques semaines. Vers mai 1961, nous fûmes mutés tous les deux en Région 3 de la Zone 2 dévastée par l'opération «Jumelles» lui, comme chef de région, tandis que je fus désigné comme son adjoint, au même titre que Mezouari Larbi, Benseghir Belkacem. J'ai eu alors l'honneur de servir à ses côtés et sous ses ordres jusqu'à la fin de la guerre. J'avais apprécié en lui son courage, sa détermination et son esprit rassembleur.
    Il y avait chez lui un flegme qu'il ne perdait jamais, même dans les situations les plus dangereuses. Il avait une foi inébranlable dans son combat Aujourd'hui qu'il est parti, en laissant derrière lui un vide, car il nous est toujours resté fidèle, ses anciens compagnons, la population de la région et ses proches l'accompagneront à sa dernière demeure. Son inhumation aura lieu aujourd'hui 28 novembre à 12 heures à Sillal, commune de Tifra (Sidi Aich).
    Dernière modification par nacer-eddine06, 30 novembre 2013, 15h18.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Béjaïa
    Émouvantes obsèques de l’ex-baroudeur de la Soummam, Boualem Zane
    Par : L. Oubira
    L’ex-baroudeur de la Soummam durant la guerre de Libération nationale a été inhumé, jeudi dernier, à Hammam Silal, commune de Tifra. Dda Boualem a rendu l’âme mardi passé à l’âge de 79 ans après une longue maladie. Des centaines de citoyens ont afflué vers la maison mortuaire pour rendre un vibrant hommage à cet ex-lieutenant de l’ALN.
    Des anciens maquisards de la Wilaya III historique, des patriotes et beaucoup de citoyens anonymes ont tenu à marquer de leur présence ces funérailles grandioses. Dda Boualem est connu pendant la guerre de Libération pour ses exploits dans les embuscades contre l’occupant. D’ailleurs, la réussite “spectaculaire” de l’embuscade contre l’armée française sur les hauteurs d’Ouzellaguen lui a valu d’être promu au grade de lieutenant de l’ALN par le colonel Amirouche. Après l’indépendance, le défunt Dda Boualem s’est contenté de gérer ses affaires à Adekar.
    “Le rendez-vous des chasseurs” a une renommée nationale. Il est quasiment impossible pour ceux qui sont de passage dans la région de ne pas se permettre une escale dans cet établissement qu’il gérait d’une main de fer.
    D’anciens maquisards et des militants politiques transitaient chez Dda Boualem. Il est regrettable qu’il n’ait pas écrit ses mémoires.
    liberte
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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