Le Maroc envisage de poser une ligne barbelée le long de sa frontière nord avec l’Algérie. De hauts responsables du ministère de l’Intérieur, des Forces armées royales et de la Gendarmerie auraient tenu, en fin de semaine dans les dépendances de l’aéroport de Oujda, à 15 km de Maghnia, une réunion consacrée à l’examen de ce projet calqué sur le modèle de «Ligne Challe», dressée par le colonisateur français pour isoler l’Algérie de son voisin marocain. L’information rapportée par la presse marocaine n’a été ni confirmée ni démentie par une source officielle à Rabat.
L’objectif de cette barrière fortifiée est officiellement d’empêcher l’entrée en territoire marocain d’immigrés, subsahariens dans leur grande majorité, qui ont pour objectif de franchir clandestinement l’une des enceintes des villes de Ceuta et Melilla ou de gagner les côtes espagnoles au moyen de «pateras» (embarcations de fortune).
Les objectifs non avoués
Evidemment, cette ligne pouvant atteindre une longueur de 750 km ne s’étendra pas plus loin vers le sud, c’est-à-dire jusqu’au Sahara occidental occupé. Elle serait alors de 1500 km, ce qui est impensable et matériellement irréalisable.
En fait, les autorités marocaines ont une autre idée derrière la tête que celle de renforcer la lutte contre l’immigration africaine.
La réflexion autour de ce projet a commencé, depuis quelques mois, plus précisément depuis le début de l’automne, quand l’Algérie avait engagé une forte campagne de dissuasion de la contrebande spécialisée dans l’exportation illégale de grandes quantités d’essence et d’autres produits comme le lait et le médicament dont les prix sont soutenus par l’Etat algérien.
La traque des maffias qui activent des deux côtés de la frontière terrestre a vite donné ses fruits, mettant fin à l’exportation illégale de 1,5 milliard de litres d’essence par an vers le Maroc.
Le prix de l’essence au Maroc a grimpé en flèche et les habitants de Oujda qui vivaient de ce trafic à grande échelle ont dû se résigner à prospecter d’autres activités de survie.
Des dizaines de milliers de Marocains sont donc allés grossir le nombre de leurs compatriotes qui gagnent traditionnellement leur vie dans le chaos sévissant aux portes de Ceuta et Melilla.
L’accès à ces deux présides est très difficile à cause de la clôture en barbelés dressée par l’Espagne autour de ces villes, mais celle-ci n’est pas infranchissable. De 2002 à 2012, 28 541 immigrés clandestins ont pu y pénétrer.
Selon des statistiques officielles, entre 25 000 et 40 000 personnes vivent en situation irrégulière dans ces deux villes.
C’est de ce modèle de mur barbelé que les Marocains se sont également inspirés, sans avoir la certitude que cet investissement lourd qui sera financé en partie par l’Union européenne sera efficace.
Au plan voisinage, la pose de cette ligne de barbelés a été décidée à un moment où les relations entre l’Algérie et le Maroc sont assez compliquées, surtout en raison de l’échec du Maroc à obtenir la réouverture de la frontière terrestre commune fermée, il y a plus de 19 ans, à l’initiative du gouvernement algérien.
En 1994, le Royaume alaouite avait fait alors la chasse aux ressortissants algériens en vacances ou de passage dans ce pays voisin.
C’était au lendemain de l’attentat dans un hôtel de Marrakech ayant coûté la vie à deux touristes espagnols et que les autorités marocaines avaient trop vite attribué à la Sécurité militaire algérienne.
La réouverture de cette frontière est devenue depuis plus d’une décennie une priorité de la diplomatie marocaine.
Visiblement irrité par le refus du gouvernement algérien de céder sur cette question tant que ne seront pas aplanis tous les problèmes en suspens dans les relations entre les deux pays, le Maroc a décidé de faire dans la surenchère, histoire de démonter aux amis européens que la lutte contre l’immigration illégale depuis «l’Algérie pays d’envoi et transit» constitue une de ses grandes priorités.
Hania A.
Le temps dz
L’objectif de cette barrière fortifiée est officiellement d’empêcher l’entrée en territoire marocain d’immigrés, subsahariens dans leur grande majorité, qui ont pour objectif de franchir clandestinement l’une des enceintes des villes de Ceuta et Melilla ou de gagner les côtes espagnoles au moyen de «pateras» (embarcations de fortune).
Les objectifs non avoués
Evidemment, cette ligne pouvant atteindre une longueur de 750 km ne s’étendra pas plus loin vers le sud, c’est-à-dire jusqu’au Sahara occidental occupé. Elle serait alors de 1500 km, ce qui est impensable et matériellement irréalisable.
En fait, les autorités marocaines ont une autre idée derrière la tête que celle de renforcer la lutte contre l’immigration africaine.
La réflexion autour de ce projet a commencé, depuis quelques mois, plus précisément depuis le début de l’automne, quand l’Algérie avait engagé une forte campagne de dissuasion de la contrebande spécialisée dans l’exportation illégale de grandes quantités d’essence et d’autres produits comme le lait et le médicament dont les prix sont soutenus par l’Etat algérien.
La traque des maffias qui activent des deux côtés de la frontière terrestre a vite donné ses fruits, mettant fin à l’exportation illégale de 1,5 milliard de litres d’essence par an vers le Maroc.
Le prix de l’essence au Maroc a grimpé en flèche et les habitants de Oujda qui vivaient de ce trafic à grande échelle ont dû se résigner à prospecter d’autres activités de survie.
Des dizaines de milliers de Marocains sont donc allés grossir le nombre de leurs compatriotes qui gagnent traditionnellement leur vie dans le chaos sévissant aux portes de Ceuta et Melilla.
L’accès à ces deux présides est très difficile à cause de la clôture en barbelés dressée par l’Espagne autour de ces villes, mais celle-ci n’est pas infranchissable. De 2002 à 2012, 28 541 immigrés clandestins ont pu y pénétrer.
Selon des statistiques officielles, entre 25 000 et 40 000 personnes vivent en situation irrégulière dans ces deux villes.
C’est de ce modèle de mur barbelé que les Marocains se sont également inspirés, sans avoir la certitude que cet investissement lourd qui sera financé en partie par l’Union européenne sera efficace.
Au plan voisinage, la pose de cette ligne de barbelés a été décidée à un moment où les relations entre l’Algérie et le Maroc sont assez compliquées, surtout en raison de l’échec du Maroc à obtenir la réouverture de la frontière terrestre commune fermée, il y a plus de 19 ans, à l’initiative du gouvernement algérien.
En 1994, le Royaume alaouite avait fait alors la chasse aux ressortissants algériens en vacances ou de passage dans ce pays voisin.
C’était au lendemain de l’attentat dans un hôtel de Marrakech ayant coûté la vie à deux touristes espagnols et que les autorités marocaines avaient trop vite attribué à la Sécurité militaire algérienne.
La réouverture de cette frontière est devenue depuis plus d’une décennie une priorité de la diplomatie marocaine.
Visiblement irrité par le refus du gouvernement algérien de céder sur cette question tant que ne seront pas aplanis tous les problèmes en suspens dans les relations entre les deux pays, le Maroc a décidé de faire dans la surenchère, histoire de démonter aux amis européens que la lutte contre l’immigration illégale depuis «l’Algérie pays d’envoi et transit» constitue une de ses grandes priorités.
Hania A.
Le temps dz
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