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Meurtre d’un jeune Palestinien de 16 ans : la justice laisse pourrir le dossier pendant 14 mois, puisse classe

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  • Meurtre d’un jeune Palestinien de 16 ans : la justice laisse pourrir le dossier pendant 14 mois, puisse classe

    Meurtre d’un jeune Palestinien de 16 ans : la justice laisse pourrir le dossier pendant 14 mois, puisse classe l’affaire

    Yousouf Fahri Moussa Ahleil, âgé de 16 ans, a été tué par balles le 28 janvier 2011, probablement par un colon. Négligence criminelle, l’Etat a mis 14 mois à désigner un procureur sur l’affaire, qui a fini par être classée.

    Beaucoup de nos articles traitent de l’incurie de la police israélienne dans ses enquêtes, et il se peut que la mort de Yousouf Fahri Moussa Ahleil doive encore venir allonger cette liste. Mais pour le moment, c’est l’histoire d’une négligence criminelle dont est responsable le Ministère public.

    Le 28 janvier 2011, quelque chose s’est passé dans le village de Beit Omar, à onze kilomètres au nord-ouest de Hébron. Les témoignages recueillis décrivent une attaque de civils israéliens depuis deux directions différentes en même temps. Les deux incidents impliquaient des tirs ; le second s’est achevé par une mort. Les témoins décrivent un grand groupe de civils israéliens attaquant le village, parmi eux trois tiraient avec des armes à feu sur les Palestiniens, sans doute des fusils d’assaut M-16.

    D’après un témoins, les Israéliens menaient une sorte de cérémonie, soufflant dans un chofar [trompe rituelle en corne de bélier], avant d’ouvrir le feu. Les témoins s’accordent à dire qu’aucun militaire n’était présent, l’armée étant arrivée après les tirs.

    Quand tout fut terminé, Yousouf Ahleil, qui était en route pour aider son père à travailler aux champs, gisait sur le sol. Le témoignage de son père mérite d’être cité :

    « Je suis agriculteur, c’est ma profession principale. Pendant leurs congés, les enfants viennent m’aider. [Le matin de l’incident] avant d’aller travailler, j’avais demandé à mon fils Yousouf de venir travailler avec moi plus tard dans la journée. A un moment j’ai entendu des coups de feu. Je ne savais pas ce que c’était et j’ai continué à travailler. Après un certain temps, je ne sais pas combien, des gens du village sont venus dans un véhicule et ont voulu me ramener à la maison. Je ne comprenais pas pourquoi, j’ai refusé, mais ils ont insisté, et alors ils m’ont ramené à la maison. A notre arrivée j’ai vu que tout le village était rassemblé près de ma maison. J’ai demandé ce qui se passait. On m’a dit : ton fils a été abattu. J’ai dit : Comment est-ce possible ? Il devait me rejoindre au travail. C’est comme ça que j’ai su que mon fils, en route pour travailler avec moi, avait été tué par des colons ».

    Yousouf a reçu une balle dans la tête, et il est mort.

    La famille a porté plainte à la police le jour même. A partir de là, voici la chronologie :

    - Le 16 février 2011, la police nous a informés que l’affaire faisait l’objet d’une enquête.

    - Le 14 mars 2011, elle nous a dit avoir recueilli témoignages et photos et nous a demandé de fournir toutes les informations que nous pouvions obtenir.

    - Le 2 mai 2011, la police nous a avisés que le dossier avait été transmis au Bureau du Procureur, District de Jérusalem.

    - Le 5 juin, nous l’avons appelé pour demander quel procureur traitait l’affaire. Personne n’avait encore été désigné.

    - Nous avons redemandé la même chose à ce Bureau le 24 août 2011, soit près de sept mois après l’incident, mais l’Etat ne considérait pas cette mort violente – fait non contesté – d’un garçon de 16 ans comme une chose requérant l’attention immédiate d’un procureur.

    - Nous avons réitéré notre demande le 25 septembre 2011. Nous aurions tout aussi bien parler à des murs.

    - Le 24 octobre se passa, et la mort de Yousouf n’empêchait toujours pas les procureurs de dormir la nuit.

    - Nous étions au 15 décembre 2011 et le garçon qui avait été tué d’une balle en pleine tête n’éveillait toujours l’intérêt des procureurs.

    - Le 15 janvier 2012, près d’un an après sa mort, le dossier de Youssouf prenait toujours la poussière.

    - Nous avons continué d’insister, et le 12 mars 2012 – soit près de 14 mois après le meurtre – nous avons appris qu’en ce beau jour une procureur avait été affectée à l’affaire. Une semaine plus tard, nous avons essayé de vérifier quelles démarches elle avait entreprises dans l’affaire. On n’a pas daigné nous répondre.

    - Deux mois plus tard nous recommencions, en vain. Nous sommes tenaces, accoutumés à donner des coups de boule dans le mur du système, donc nous avons demandé encore une fois le 30 juillet 2012 si la procureur avait pris une décision – quatre mois après la désignation d’un procureur et plus de 18 mois après l’homicide - mais qui compte encore ? On ne nous a pas répondu.

    - Le 3 janvier 2013, près de deux ans après le meurtre et neuf mois après avoir été affectée au dossier, la procureur n’avait toujours pas de réponse à nous donner.

    - Six mois passèrent encore, et le 4 août 2013, la procureur nous notifia qu’elle avait décidé de clore l’affaire le 30 juillet 2013. La police avait identifié quatre suspects ; la procureur avait clos le dossier contre trois d’entre eux faute de preuves et contre le quatrième faute de culpabilité criminelle.

    - C’était début août. Depuis nous avons tenté de nous procurer le dossier de l’enquête pour pouvoir faire appel de la décision de le clore. Jusqu’à tout récemment, le Parquet avait failli à la simple responsabilité de nous le fournir. Il y avait des versions contradictoires quant à ce qui en était advenu. Le Bureau du procureur nous a dit que le dossier était retourné à la Police de Hébron, qui à son tour nous dit ne jamais l’avoir reçu de retour. Mais nous sommes heureux car il a été retrouvé, photocopié, et sera bientôt examiné par nos soins.

    Faisons une petite expérience mentale. Disons que la victime a toujours 16 ans, qu’elle réside toujours dans les Territoires Palestiniens Occupés, mais qu’elle n’est pas porteuse d’un nom étranger, palestinien, tel que Youssouf Alheil ; disons que son nom est plutôt familier, comme Yossi Hebroni. Ce Yossi Hebroni a été abattu près d’un village palestinien. Qui peut imaginer que le procureur traînerait sur l’affaire après 14 mois ? Ou qu’il lui faudrait encore 16 mois de plus pour se décider ?

    Puisque Israël contrôle les TPO, le procureur est chargé de protéger leurs habitants de la violence. Quand ils sont victimes de vol, il doit déférer le voleur devant la justice. Quand ils sont tués, son devoir est de rendre la justice aux morts.

    Le cas de Youssouf Alheil nous montre avec quel sérieux les procureurs assument cette tâche. Encore une couche enlevée à la patine déjà bien décrépite du « règne du droit » en Cisjordanie, où l’application de la loi a perdu toute crédibilité. Quand la règle du droit est absente, ce que nous voyons, c’est la loi de nature, où les forts règnent sur les faibles. Or le cœur de notre contrat social avec le gouvernement, c’est de vaincre la loi de nature, sous laquelle, pour citer Hobbes, la vie est "mauvaise, brutale et brève".

    Dans le cas de Youssouf et dans bien trop d’autres cas malheureusement, pour parler le plus modérément possible : le procureur a trahi le contrat social.

    Le résultat est qu’il y a un père qui attend vainement que son fils revienne près de lui dans les champs, et des tueurs qui savent que rien ne leur arrivera s’ils tuent à nouveau.

    * Yossi Gurvitz est un journaliste, blogueur à Yesh Din (Volunteers for Human Rights).

    Source: info-palestine
    Dernière modification par Elghifari, 27 novembre 2013, 01h33.

  • #2
    Quelle "justice", quel "procureur" et quel "Etat" : le colonialisme n'a jamais été légitime ni légal; Tout cela est du néant; La seule vérité, la seule justice est la fin de l'entité sioniste.

    Cet "Etat" est illégal, sa justice également et c'est cela que l'auteur de l'article n'arrive pas à transmettre.

    Le site qui rapporte l'info (info palestine) est lui même suspect à mes yeux car par des moyens détournés, soi disant qu'il est anti-sioniste, il veut dire que l'"Etat" est un Etat normal, légitime et que seul l'administration est mauvaise!! Et qu'il semble prendre au sérieux la "justice" de cette entité illégale et illégitime.

    La ficelle est trop grosse
    Dernière modification par Elghifari, 27 novembre 2013, 01h37.

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