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Les avocats de Djamel Ghanem dénoncent une atteinte à la liberté de penser

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  • Les avocats de Djamel Ghanem dénoncent une atteinte à la liberté de penser

    Les avocats empêchés d’accéder au dossier

    Les avocats du caricaturiste Djamel Ghanem, mis sous contrôle judiciaire depuis deux semaines, dénoncent une atteinte à la «liberté de penser».

    Le caricaturiste Djamel Ghanem, sous contrôle judiciaire depuis maintenant deux semaines, s’est présenté, hier encore, au tribunal pénal de la cité Djamel, à Oran. Il est mis en examen pour «offense au président de la République, abus de confiance vis-à-vis de son ex-patron et utilisation indue du réseau de l’entreprise qui l’employait».

    Ghanem Djamel, caricaturiste à la Voix de l’Oranie, a été suspendu de son journal après que celui-ci ait porté plainte contre lui pour un dessin qui n’a été ni terminé ni signé.

    Faute de moyens, deux bénévoles assurent son assistance judiciaire, Abdelrazak Fodil et Youcef Dilem, avocat dépêché à Oran par le Syndicat national des journalistes (SNJ). Ces derniers ont été surpris, hier, en se présentant à la 7e chambre d’accusation, de ne pouvoir accéder au dossier de leur client. «Quand mon collègue s’est présenté ce matin au bureau de la procureure pour réclamer le dossier, celle-ci lui a rétorqué qu’elle avait liquidé l’affaire», relate Abdelrazak Fodil, joint par téléphone, précisant que cela a deux interprétations : ou bien l’affaire est classée, c’est-à-dire qu’un non-lieu a été prononcé, ou alors elle a été renvoyée devant le tribunal correctionnel.

    C’est ce que nous a confirmé Me Dilem : «A notre surprise, on a découvert que le dossier n’est plus à la chambre d’instruction. De ce fait, la procédure légale exige qu’on aille le chercher au niveau du parquet. Nous y sommes allés, mais là-bas non plus, notre demande n’a pas été satisfaite !»
    Et d’ajouter que le dossier de Djamel Ghanem doit se trouver au niveau du service du courrier du parquet.

    Me Dilem dénonce, pour sa part, la façon dont la mise en examen de son client a été gérée : «Le juge d’instruction doit normalement lui octroyer un délai pour constituer sa défense. Je précise qu’il a déjà été auditionné deux fois !»

    Concernant «l’objet du délit», à savoir la caricature, l’avocat est affirmatif : «Il n’y a là aucun élément ou signe qui porte à dire que le dessin offense le président de la République. En plus, il ne s’agit même pas d’une caricature, mais seulement d’un croquis vu qu’elle n’a pas été finie !» Pour rappel, dans cette fameuse caricature, on voit un homme, dans une pharmacie, demandant des couches, ce à quoi le pharmacien lui répond : «Quel mandat ?» Et l’acheteur de répliquer : «4e». Pour beaucoup, ce dessin a porté des insinuations à la maladie de Bouteflika et à sa volonté de briguer quand même un 4e mandat. Tous sont unanimes à s’étonner de voir le caricaturiste non seulement suspendu de son journal, mais, pis, mis en examen pour ce dessin même pas publié. Me Dilem est clair : «Par sa mise en examen, on le prive d’exercer sa profession. C’est une grave atteinte à la liberté d’expression, mais aussi à la liberté de penser !»

    Pour sa part, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, lors de sa visite à Oran mardi dernier, s’est exprimé sur cette affaire en répondant à une question d’El Watan : «Je n’ai aucun commentaire à faire puisque l’affaire est entre les mains de la justice !» 

    Akram El Kébir- El Watan
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