Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Il faut choisir, Ruquier ou Mandela

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Il faut choisir, Ruquier ou Mandela

    Il faut choisir, Ruquier ou Mandela

    Lamia K. ( TSA)

    C'est toujours comme ça : on commence par descendre les Champs-Élysées et les Invalides sur un tapis rouge en compagnie de Jacques Chirac ; quatorze ans plus tard, on remonte aux Invalides pour s'y soigner.

    Entre-temps, il faut avoir eu le bon goût de quitter le pouvoir. En politique, tout est dans le timing : il faut savoir occuper la télévision tant qu'on fait battre les cœurs et savoir se retirer avant qu'on y fasse rire de bon cœur. Faut-il reprocher à Ruquier d'avoir eu de l'esprit ou à notre Président de l'avoir si bien inspiré ? « Le Président algérien qui va briguer un quatrième mandat a 76 ans et cette année il a passé près de trois mois à l’hôpital après avoir fait un AVC et la grande question de cette élection c’est : qui finira dans l’urne le premier, le bulletin ou lui-même ? »

    C'est ce que redoutait De Gaulle quand, en animateur d’une démocratie, il réalisa l’ampleur du désamour imprévu qu’éprouvaient envers lui une majorité de ses administrés, l'ampleur de Mai 68 et de cette crise "insaisissable", il reconnut sa défaite en ces termes : « On ne saisit pas un torrent avec ses mains. ». Ce fut tout naturellement qu’il quitta le pouvoir quand, quelques mois plus tard, cette société en colère qu'il n'avait pas su écouter, lui signifia l'heure de la séparation en disant « non » à son référendum. Il laissa à ses proches cette cinglante réplique :
    « Quel homme serais-je si je prétendais me maintenir dérisoirement dans mes fonctions ? »

    Voilà le genre de questions que ne se pose pas notre estimable Président qui n’est, à vrai dire, ni dans la lignée de Jefferson, Kennedy ou de Gaulle, fils de l’alternance démocratique, celle que prescrivait Tocqueville, il y a deux siècles déjà, préconisant que « le plus grand soin d'un bon gouvernement devrait être d'habituer peu à peu les peuples à se passer de lui ». Bouteflika a choisi d'être dans une filiation beaucoup moins prestigieuse : celle de Saddam Hussein, Khadafi, Hafedh El-Assad ou Ben Ali : une créature du despotisme arabe qui compte persuader le peuple de ne pas se passer de lui.
    Réécoutons Ruquier : « Je ne me moque pas, par rapport à Nelson Mandela, il est en super forme mais, Mandela, lui, il ne se présente pas ». C’est que le leader sud-africain a su laisser à Bouteflika et Mugabe la malchance de ne pas savoir partir à temps. Il a professé vouloir se « griser d'obscurité . Il s'est expliqué, toujours loyal : « Ce n'est pas sympathique de rester au-delà de son temps. Il faut s'écarter du chemin et ne pas faire de l'ombre. »
    Depuis, tout le monde le sait, sauf Mugabe, Bouteflika ou Assad : en politique, il faut choisir, Ruquier ou Mandela.
Chargement...
X