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Affaire Melouza : 56 ans après, Beni Ilmane crie encore sa colère

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  • Affaire Melouza : 56 ans après, Beni Ilmane crie encore sa colère

    «Beni Ilmane chouhada !» Lundi et mardi derniers, des centaines d’habitants de 13 à 87 ans, de ce village près de M’sila, ont manifesté pour être «réhabilités dans leur dignité». Que l’histoire «soit réécrite» et qu’on cesse de les qualifier de «harkis».


    «Notre pays est indépendant depuis 51 ans. Depuis 56 ans, nous continuons à souffrir. Nous avons supporté trop de choses. Laissez-nous mourir en paix !» Si Saïd Guefaf, 87 ans, les yeux larmoyants et les mains tremblantes de rage, est descendu dans la rue lundi et mardi derniers. Comme des centaines d’habitants de Beni Ilmane. Pris entre trois wilayas, Bouira, Bordj Bou Arréridj et M’sila, Beni Ilmane (daïra de Sidi Aïssa, à 30 km à l’est de Hammam Dalaâ et 70 km au nord de M’sila) compte aujourd’hui seulement 9000 habitants. «Pour atteindre ce chiffre, il a fallu attendre des années de régénération car le village a été rasé et seuls quelques rescapés avaient pu fuir le drame», raconte le président de l’APC de Beni Ilmane, Ali Djadja. Le drame du 28 mai 1957, l’histoire s’en souvient comme l’«affaire Melouza». De la haine et beaucoup de larmes.

    Cette date a transformé la vie modeste que menaient les habitants de Beni Ilmane en un cauchemar qui continue de pourrir la vie des jeunes et les souvenirs des plus âgés. Les lycéens ont occupé la RN60 en criant «Beni Ilmane Chouhada !» Les élèves du CEM Saïd El Ouarthilani n’ont pas tardé à les rejoindre. La Nationale a été prise d’assaut par les habitants venus exprimer leur indignation. L’APC a été fermée. Les propriétaires des magasins, cafétérias et restaurants se sont solidarisés avec le mouvement et ont baissé rideau pendant deux jours consécutifs. En quelques minutes, Beni Ilmane est devenue ville morte. «Même nos enseignants nous traitent souvent de fils de harki, comme notre professeur de sciences islamiques», déclarent Riadh Kourikeb et Benamara Aïssa, 15 ans, élèves en deuxième année moyenne au CEM Chikhi Boubakeur. «Je ne veux pas grandir avec ce surnom», ajoute leur camarade Fateh Saâï, 13 ans.


    harki


    Les lycéens ont le même sentiment, celui d’être marginalisés et méprisés. «Nous continuons à ressentir ce que nos parents ont vécu. Nous voulons des excuses car nos grands-parents étaient des victimes», déclare Ramzi Belatrache, en deuxième année au lycée Beni Ilmane. Son camarade Riadh Toumi ajoute : «Nous sommes touchés dans notre âme et notre conscience ; il est inadmissible de continuer à vivre ainsi. Qu’avons-nous fait pour mériter ce mépris ?» Il y a quelques années, les autorités ont été contraintes de construire un nouveau lycée dans la commune de Beni Ilmane dans le but d’éluder les bagarres répétitives dans l’ancien, El Mekmen, situé entre la commune voisine de Ouanougha et Beni Ilmane. Les mêmes scènes sont reproduites dans l’enceinte de l’université de M’sila, comme le racontent des étudiants. «A l’université de M’sila, où j’ai suivi deux années d’études avant d’aller sur Alger, on vivait ces conflits tous les jours. Dès que vous aviez un petit souci avec quelqu’un, il vous traitait de harki», se souvient Mounir Zerig, 27 ans, journaliste au chômage. Un autre universitaire, Souhaïb Saâï, 21 ans, étudiant dans la même université, témoigne aussi : «Nous voulons être rétablis dans notre histoire, notre dignité, celle de nos parents et de nos grands-parents. Quant nous allions jouer au football dans les régions voisines, on nous traitait de la même façon. A Ouled Mansour, les supporters ont brandi le drapeau français juste à côté de nos gradins ! Laissez-nous tranquilles. Nous sommes fatigués. Nous sommes Algériens et fiers de l’être. Basta.»


    souvenirs


    Beni Ilmane est une région qui a connu, elle aussi, ses batailles et des maquis de résistance contre l’occupation française. «Notre région a connu sa première bataille en 1871 à Djebel Kheradj contre l’occupant français. Et une deuxième le 22 mai 1956. Nous avons perdu 47 martyrs et occasionné des dégâts matériels considérables et des pertes humaines aux Français. Seuls trois moudjahidine ont survécu. Nous avons aussi sept martyrs de la guerre de Libération enterrés au carré qui leur est consacré dans le cimetière de M’sila», raconte Mouloud Benzia, 87 ans, témoin de guerre. Les rescapés du massacre ont des souvenirs à revendre. Mohamed Khedra, 82 ans, kachabia marron et chèche blanc, raconte : «L’ALN avait traqué Bellounis et son armée depuis le nord. Dans sa fuite et sa traversée au sud, Bellounis était passé par la Casbah. Ce sont des Algériens, tout comme nous, qui combattaient la France. Ils étaient tous armés jusqu’aux dents. Que voulez-vous que nous fassions ? Nous étions obligés de les nourrir par devoir et par peur aussi, car nous étions de simples fellahs sans arme et sans défense.» Le vieil homme est bouleversé par ses souvenirs : «Ils devraient être fiers de nous.

    Notre village n’a ni harki ni caïd car la France n’a jamais pu mettre les pieds à la Casbah où nous habitions auparavant !» «C’est un mensonge. Nous ne sommes pas ce qu’ils décrivent. Nous avons accueilli la guerre d’indépendance à bras ouverts et nous avons contribué comme nous pouvions», raconte Si Fodhil Ouaâziz, 79 ans, rescapé du massacre, avant que Mouloud Benziya ne lui coupe la parole : «Qu’ils nous jugent s’ils veulent et qu’on en finisse avec cette histoire.» Pour Ali Djadja, le président de l’APC de Beni Ilmane, cette vague de désinformation sur l’histoire de la région mériterait une intervention directe de hauts responsables de l’Etat pour y mettre un terme. «Nous appelons le président de la République et le ministre des Moudjahidine à prendre une décision courageuse afin d’ouvrir un débat sérieux sur l’histoire du massacre de Beni Ilmane. La solution viendra peut-être via l’organisation d’un colloque ou d’une rencontre nationale autour de faits historiques en présence d’historiens, chercheurs, moudjahidine, témoins et rescapés du massacre et ce, afin de rétablir la vérité et rien que la vérité. Notre pays a besoin de nous tous, unis.»


    massacre


    De jeunes intellectuels de la région ont mené des recherches sur l’histoire contemporaine et ancestrale de leur région natale, notamment la Casbah. L’Association des amis de la Casbah pour la culture et le patrimoine et une bibliothèque ont été créées à son nom. Cette dernière compte des archives riches de plus de centaines d’années. Comme une fleur rare qu’on ne trouve que sur le sommet des montagnes, la Casbah est aujourd’hui en ruine. Elle ne garde entières que la mosquée Al Aâdam et l’école coranique El Seddikia. Le reste n’est que murs détruits et tombes. Les tombes des 375 Algériens assassinés durant le massacre. Tous ont été enterrés dans les maisons de la Casbah, dans sa mosquée et son école coranique. Après, les rescapés ont décidé de ne plus y revenir. «1800 personnes habitaient la Casbah en 1840. Cette région de M’sila est riche en patrimoine historique, notamment la Casbah, fondée il y a onze siècles par Ilmane Ben Mohamed El Idrissi El Charif, venu de Fès après la chute d’El Idrissia.

    Il construit les premières maisons, fonde la première mosquée (El Aâdam) et ouvre l’école coranique El Seddikia. Cette région millénaire a connu la présence de plusieurs grands oulémas du nord de l’Afrique», raconte Hadj Ben Triaâ, enseignant au lycée, président de l’association des amis de la Casbah pour la culture te le patrimoine et auteur du livre, De Père en fils… Beni Ilmane, entre gloire et savoir. Makhlouf El Ameri, un des animateurs du mouvement d’indignation, insiste, les larmes aux yeux : «Quelqu’un a voulu savoir qui est mon père et je lui ai répondu : l’emblème national. Ma mère ? L’Algérie. Et ma région, Beni Ilmane. J’aime profondément mon pays et je suis fier de lui appartenir. Mais ce mot de harki me détruit et me fait douter même dans mon amour et mon appartenance à ma chère patrie.»

    Melouza, l’Histoire et la polémique :
    Fin mai 1957, environs 400 villageois de village de Béni Ilmane sont massacrés par des troupes du FLN, sur fond de guerre entre ce dernier et le MNA, qualifié de «traître». Le FLN tente d’imputer le massacre à l’armée française tandis que cette dernière profite de l’événement macabre pour gonfler sa propagande coloniale. Si dans un documentaire de Benajamin Stora, diffusé en 1991, le colonel Mohammedi Saïd, chef de la Wilaya III revendiquait l’attaque, ses proches ont nié ses responsabilités dans une lettre à l’auteur Anouar Benmalek qui qualifia cet acte de «crime contre l’humanité». «Il est plus sage de laisser les faits de Mélouza remonter tranquillement et au moment opportun, vers la clarté historique», ont écrit les proches de Mohammedi Saïd. Mais pour Benmalek qui s’est inspiré de ce drame pour écrire son roman Le Rapt, «si le but de la guerre de libération était on ne peut plus noble, les moyens utilisés par le FLN pour s’imposer comme l’unique représentant du peuple en lutte contre la domination coloniale ont parfois été d’une extrême brutalité», réclamant un «devoir de mémoire et de compassion envers les victimes de Melouza».

    Ad. Meddi - El Watan

  • #2
    Djoudi Attoumi, secrétaire du colonel Amirouche qui a succédé au colonel Mohammedi Saïd à la tête de la Wilaya III, apporte un témoignage précieux sur cette affaire. Ce témoignage est contenu dans son livre Le colonel Amirouche, entre légende et histoire.
    Il distingue deux affaires dans les massacres de Mellouza. La première est liée à l’exécution de militants du MNA par le FLN, au village de Beni Ilmane. Ce village, selon M.Attoumi, était devenu le quartier général du faux général Bellounis, chef des messalistes. L’ancien secrétaire du colonel Amirouche, soutient que Bellounis était complice de l’armée française. Ainsi se constituait un maquis qui visait à anéantir les structures du FLN et de son bras armé l’ALN. La réaction du FLN fut des plus vigoureuses. Le 26 mai 1957, les moudjahidine prennent d’assaut le QG de Bellounis. Au lendemain de cette attaque, les messalistes ont rejoint l’armée française, a rapporté M.Attoumi. Les massacres de Mellouza ont eu lieu le 2 juin 1958. Ils sont à attribuer à l’armée française et aux messalistes, a indiqué M. Attoumi.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      Au lendemain de cette attaque, les messalistes ont rejoint l’armée française, a rapporté M.Attoumi. Les massacres de Mellouza ont eu lieu le 2 juin 1958. Ils sont à attribuer à l’armée française et aux messalistes, a indiqué M. Attoumi.
      Ce Monsieur est ancien secrétaire de AMIROUCHE patron de MOHAMMEDI .
      Les "précisions" qu'il apporte sur le tard, après avoir tu le massacre ne servent qu'à calmer sa conscience , s'il en a une , et à ne pas porter de l'ombre à l'image de son patron .
      Les Français qui ont accompli pire durant la conquête ne peuvent être incriminés cette fois. La population prise entre eux et le couteau des égorgeurs leur était favorable .

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      • #4
        Et meme si c vrai
        c quoi ton probleme
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          c'est pas mon problème
          c'est celui des Beni Ilmane et celui de l'histoire de l'Algérie.

          et toi quel est le tien ?

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          • #6
            les français qui ont accompli pire durant la conquête ne peuvent être incriminés cette fois. La population prise entre eux et le couteau des égorgeurs leur était favorable .
            le mien c celui ci dessus que tu as poste


            nous
            te disons la revolution ne commet pas d injustices elle a commis des erreurs


            c'est pas mon problème
            c'est celui des beni ilmane et celui de l'histoire de l'algérie.
            les beni ilmane n avaient qu a choisir le camp de l aln represente par la wilaya3 instance supreme du fln liberateur du joug colonial

            pour l histoire

            le fln a eradique les residus du messalisme dans ces parages environ 50 bellounistes
            que la france a vite fait de maquiller en massacrant le camp pro fln et a transporte les corps dans cette dechra pour faire accroire et accuser le fln-aln
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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            • #7
              @Solas

              Certains se sont mis justement à parler au nom de grands principes, déniant aux autres toute autre parole, et pratiquant pour ce faire des méthodes du moins non avouables, pour prendre la place de ceux qui avaient depuis plus de 20 ans construit l'idée de l'indépendance de l'Algérie. On voit bien la gène de certains gardiens du temple vis-à-vis de certains faits historiques, qu'ils nient d'abord, puis déforment, puis accablent, et enfin disent que c'est de la faute de l'autre...

              La révolution algérienne a permis de se débarrasser d'un des colonialismes les plus pernicieux de 20ième siècle. 50 ans après, il est temps de donner aux acteurs, heureux ou moins heureux, de chaque pierre de cet édifice, le mérite qu'il a eu, quelque soit sa contribution, et apprendre de ses erreurs et des injustices monstrueuses qui ont été commises. Les algériens qui sont loins d'avoir la mémoire courte, malgré les tentatives post indépendante de formater leur mémoire, leur identité, savent pour beaucoup, d'innombrable choses sur la crise des centralistes, et ce qui s'en est suivi...
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                la revolution ne commet pas d injustices elle a commis des erreurs



                Melouza n’est pas une faute et il est plus qu’une injustice.
                Action préméditée de représailles contre des populations civiles, c’est un crime de guerre du type d’Oradour sur Glane.

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                • #9
                  Les massacres de Mellouza ont eu lieu le 2 juin 1958. Ils sont à attribuer à l’armée française et aux messalistes, a indiqué M. Attoumi.
                  The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                  Commentaire


                  • #10
                    Parole de ceux qui ont subit la bleuite, et qui au nom de leur ignorance, et de la revanche sociale qu'ils voulaient vraisemblablement prendre, ont massacré la crème des enfants de l'Algérie, qui ont répondu à l'appel du FLN de quitter les universités et rejoindre le maquis...

                    L'ironie de l'histoire fait que cette génération de jeunes loups qui ont tué le père, pour s’émanciper et se jeter corps et âme dans la lutte armée, acte de courage et de bravoure incommensurable, ont été eux aussi éconduits par d'autres plus jeunes loups, qui ont reproduit les mêmes modèles en 62, et éliminé un à un tout les opposants politiques, diplomatiquement ou brutalement, par alliance, ou par élimination...
                    Dernière modification par ott, 30 novembre 2013, 11h02.
                    Othmane BENZAGHOU

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                    • #11
                      Solas

                      les beni ilmane n avaient qu a choisir le camp de l aln represente par la wilaya3 instance supreme du fln liberateur du joug colonial

                      pour l histoire

                      le fln a eradique les residus du messalisme dans ces parages environ 50 bellounistes
                      que la france a vite fait de maquiller en massacrant le camp pro fln et a transporte les corps dans cette dechra pour faire accroire et accuser le fln-aln
                      Les militants Messalistes comme FLN voulaient tous une Algérie libre, ils se contrefichaient de savoir s'ils étaient du MNA de l'ALN ou du FLN, l'important était de chasser les colons. Certains étaient dans le maquis depuis si longtemps qu'ils n'avaient pas connaissance des guerres intestines. Dans les zones rurales ou montagnardes c'était pareil, d'ailleurs les archives de l'armée française le démontrent parfaitement ils exerçaient la même surveillance et les mêmes exactions sur les messalistes et le FLN. Les chefs messalistes éliminés, c'était une victoire pour l'armée française et ses services psychologiques qui avaient à sa tête le fameux capitaine Paul Alain Léger d'Alger.
                      Dernière modification par zwina, 01 décembre 2013, 09h26.
                      Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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