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Racisme : 30 ans après, la France ne marche plus

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  • Racisme : 30 ans après, la France ne marche plus

    Le 3 décembre 1983, plus de 100 000 personnes défilent dans les rues de Paris pour défendre l’égalité et contre le racisme. Parmis elles, 17 marcheurs partis six semaines plus tôt de Marseille. La «Marche des Beurs» a trente ans, mais aujourd’hui, les revendications de l’époque ne sont toujours pas satisfaites.

    «
    Est-ce qu’on va se réunir tous les trente ans pour se rendre compte que rien n’a changé ?»lance Jimmy, un jeune métis aux cheveux tressés. Dans une salle de Belleville, au nord de Paris, une cinquantaine de personnes se sont réunies pour parler de la «Marche des Beurs». A l’origine, la Marche pour l’égalité et contre le racisme avait rassemblé des jeunes, enfants d’immigrés maghrébins, et des militants associatifs. Partis de Marseille le 15 octobre 1983, ils réunirent 100 000 personnes dans les rues de Paris le 3 décembre. Trente ans plus tard, devant les reportages d’archives projetés par des associations et en écoutant d’anciens participants à cette manifestation, des jeunes découvrent l’histoire de ceux qui ont l’âge et les origines de leurs parents. Trente ans après, moins d’un Français sur cinq se souvient de la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Trente ans après, les revendications des «marcheurs» n’ont presque pas trouvé de réponse. Trente ans après, les jeunes revendiquent toujours plus d’égalité entre Français. «En 1980, on considérait les personnes qui habitaient dans certaines zones comme des sous-Français et la police avait le droit de les mépriser. Aujourd’hui, on voit chez certains policiers un excès de zèle très raciste», raconte Mohamed Gareche, 24 ans, étudiant en relations internationales.


    Brimades


    «Il m’est arrivé de me faire contrôler trois fois en rentrant chez moi à pied sans explication, ajoute Malik Boudaoud, un jeune musicien originaire de Sartrouville, dans la banlieue nord de Paris. Mais depuis quelques années, je connais mes droits.» Le droit de refuser, par exemple, ce qu’il est convenu d’appeler le «délit de faciès» car une personne perçue comme d’origine arabe a 7,8 fois plus de risques d’être contrôlée, selon une étude du CNRS. «Desormais je demande aux policiers : qu’est-ce qui justifie ce contrôle ? Si je représente un danger imminent, ils peuvent me fouiller, sinon, ils doivent se limiter à un contrôle d’identité», explique Malik. Des brimades dénoncées par l’association Stop le contrôle au faciès qui milite pour l ’instauration d’un récepissé de contrôle. «L’idée de l’attestation est de donner au citoyen le sentiment qu’il a le pouvoir d’agir, le pouvoir d’avoir une réponse contre les contrôles abusifs», avance Mohamed Gareche. Cette proposition avait été soutenue par François Hollande, alors candidat à l’élection présidentielle, comme son 30e «engagement pour la France» avant que Manuel Valls, devenu ministre de l’Intérieur, n’enterre cette promesse en septembre 2012. En 1983, les violences policières contre les jeunes d’origine maghrébine faisaient partie des revendications des «marcheurs». Ils réclamaient aussi un accès égal à l’emploi. Les dénonciations de 1983 font écho aux difficultés des jeunes de 2013. «Les questions que l’on m’a posées lors d’un entretien en France, on ne me les a jamais posées en Angleterre.

    Par exemple : où avez-vous grandi et quel impact cela a-t-il eu sur votre parcours ?» Pour ces jeunes, que l’on renvoie toujours à l’origine de leurs parents voire de leurs grands-parents, l’inégalité de traitement débute dès l’école. «L’école républicaine ne prend pas en compte les différences de capital culturel dans les familles», explique Mohamed Garèche. Les quartiers défavorisés n’ont pas toujours les moyens d’offrir à leurs élèves des sorties scolaires, des visites et des voyages qui offrent une ouverture culturelle. Or, une majorité de jeunes dont les parents ou les grands-parents sont issus de l’immigration viennent de ces quartiers. «Le chemin est caillouteux pour tout le monde, mais on n’a pas tous les mêmes semelles»,conclut Mohamed Garèche. Le contexte politique de la Marche est, lui aussi, familier. En 1986, le Front national, emmené par Jean-Marie Le Pen, obtient 35 sièges à l’Assemblée nationale, mais le score réel du parti au niveau national dépasse rarement les 10%. Trente ans plus tard, 42% des Français n’excluent pas de voter pour une liste du Front national aux élections municipales. «Cette montée du FN me met hyper mal à l’aise. Quand je vois tout ce qu’on dit sur les Roms, j’ai l’impression de revoir ma grand-mère quand elle est arrivée dans le bidonville avec mon père. Ca recommence», s’inquiète Anissa Kaki, comédienne en devenir et fille de marcheur. «C’est à cause de cette crise économique dans laquelle on vit, analyse Anissa. Il faut trouver des gens à montrer du doigt pour dire : c’est de leur faute...»


    Sans suite


    Si les problématiques sont les mêmes, aujourd’hui, la jeunesse semble se mobiliser différemment. «A l’époque, ils ont dû marcher des milliers de kilomètres pour se faire entendre. Ça a été un coup d’éclat sans suite. Mais l‘instruction, la connaissance des rouages du système permettent d’agir différemment. Nous sommes venus avec des propositions, on travaille avec l’Etat, avec la police, avec la justice, on a été voir les syndicats de policiers pour travailler ensemble», déclare Nassim Lachelache, étudiant en sociologie et membre de l’association Stop le contrôle au faciès. «Il faut que les jeunes des quartiers populaires prennent conscience qu’ils ont le pouvoir. La démocratie et la politique ce n’est pas que le vote, c’est une lutte perpétuelle, c’est surveiller ce que font nos élus», renchérit Mohamed Gareche. En 1983, le mouvement est global, il réunit immigrés et nationaux, laïcs et religieux, quelle que soit la paroisse ou la mosquée. Mais en 2013, un tel mouvement est-il possible ? «Avant d’avoir des revendications, il faut s’identifier en tant que groupe homogène. Est-ce que mes revendications sont les mêmes que tous les jeunes immigrés de la même génération que moi ? s’interroge Malik. Il y a tellement de questions sur lesquelles il faut se battre que c’est dur de lutter concrètement.» Les acteurs associatifs et politiques ont déçu. Pour de nombreux militants, l’initiative des jeunes des Minguettes a été récupérée par le Parti socialiste, qui n’a pas tenu ses engagements, et par l’association SOS Racisme.


    Récupérés


    Ils sont nombreux à reprocher à cette dernière d’avoir scindé la population française, d’avoir mis en avant une séparation raciale, alors que l’idéal des marcheurs était de réunir les Français. «SOS Racisme, aujourd’hui, à part organiser des concerts pour danser et dire que le racisme c’est pas bien, ne fait pas grand-chose, juge Mohamed. Trente ans après et au vu des scores du FN, je me dis qu’ils ont failli.» Nassim, lui, a décidé de s’engager malgré tout. Son nom figurera sur la liste Fontenay citoyen, un groupe indépendant, aux prochaines municipales. «Aujourd’hui le contexte me paraît plus grave mais il y a des choses positives. Le fait que l’on parle de la Marche signifie que quelque chose s’est passé. Il y a beaucoup d’aigris parmi les participants à la Marche, mais nous, on sait où ils ont fait des erreurs et on va faire autrement.» Faire autrement, en se servant des nouveaux médias, par exemple. Plus de visibilité, plus de mobilité grâce aux réseaux sociaux. A l’occasion du trentième anniversaire, plusieurs films, documentaires, événements culturels sont organisés autour de la Marche. «L’intérêt de ces manifestations est de montrer à des jeunes que d’autres jeunes comme eux ont pu se bouger. Cela peut les mobiliser», estime Baya, 59 ans, responsable de la lutte contre la délinquance dans une commune du sud de la France. «Mais il faut s’attendre à des formes de mobilisation plus dures. Cela fait trente ans qu’on les balade. Ils ont des conditions de vie difficiles, pas de travail, des écoles de seconde zone. Les quartiers sont ghettoïsés et les Maghrébins stigmatisés.» Mais pour Anissa, la jeune comédienne, il faut avancer, faire son propre chemin et ne pas prêter l’oreille aux discours racistes. «Autour de moi on crée, on avance, on n’écoute pas les discours extrêmes. Mon père a participé à la marche et ça, personne ne pourra l’effacer.»

    Des Minguettes à Paris :

    En 1983, dans le quartier des Minguettes, près de Lyon, le jeune Toumi Djaïdja est gravement blessé par un policier lors d’affrontements. Les forces de l’ordre estiment que le jeune est le responsable. A l’époque, le père Christian Delorme prend la défense des jeunes et suggère une marche, à l’image des luttes pacifiques. Au mois d’octobre, après le meurtre raciste d’un garçon de 13 ans, une groupe de 17 personnes, dont 9 issues des Minguettes, prend la route, à pied, depuis Marseille.

    Lors de l’arrivée à Paris, le 3 décembre 1983, ils sont plus de 100 000. L’ensemble de la presse fait sa Une sur l’évènement, soutenu par les associations. Une délégation rencontre le président de la République, François Mitterrand. Il promet une carte de séjour et de travail valable dix ans, une loi contre les crimes racistes et un projet sur le vote des étrangers aux élections locales.Seule la première proposition a été honorée aujourd’hui. En 1983, c’est alors la première fois que des enfants d’immigrés prennent publiquement la parole. Si les jeunes des Minguettes baptisent la Marche pour l’égalité et contre le racisme, les journalistes l’appeleront la Marche des beurs, car elle est lancée et soutenue par de nombreux fils d’immigrés.

    Une appellation qui n’est plus légitime aux yeux des jeunes d’aujourd’hui. «On entend souvent dans les manifs ‘première, deuxième, troisième génération : nous sommes tous des enfants d’immigrés ‘. Mais nous on est pas d’accord avec ça, on préfère ‘ première, deuxième, troisième génération : on s’en fout on est chez nous’, explique Farid Zeroulou qui a participé à la marche de 1983. Ça n’a plus de sens de parler de troisième génération et de Beurs, aujourd’hui, on est chez nous».

    Aurélia Frescaline - El Watan

  • #2
    ...

    du 15/10 au 3/12 de cette année, ce qui ne changera pas c'est le nombre de jours qu'il a fallu du départ à l'arrivée comme un palier, 52 jours, et c'est la réalité d'un nombre qui a valu d'un message à l'égalité comme une vérité...

    parmi des pratiques et des politiques assez souvent mises sous le feux de la rampe, plus rares sont celles ou celles qui parlent du monde démocratique, ses forces ses faiblesses ses absences ses silences ses meilleures ses erreurs ses présences ses souffrances....,car toutes cultures du monde et des natures sont forcément démocratiques, même les moins, les maux plus ou autant que les mots sont-ils une preuve irréfutable à tout entendement, mais, sans forcé du labyrinthe, peut être n'existe-t-il que des rêves ou des strates de la jeunesse à qui d'une place ou d'une autre, d'un âge ou d'un autre, et, d'une liberté, tant d'intérêts s'agitent et se privent dans l'honneur le faste la légitimité d'une valeur immense et recommandable à tout un chacun...

    voyez vous, tout et rien finissent par se reconnaître d'une marche aussi commune que divisée, comme en quelques sortes des millions de pas dans le vide ou l'incompris ou l'étrange, pourtant des millions d'années se valent toujours plus que quelques années séparées, filouzoufikement parlant......

    Salam, merci...
    ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

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    • #3
      Normal, trop de racaille nord africaine, trop de barbus wahhabistes, trop de nationalistes ta3 zouj douros qui n'aiment pas la France qui tirent la communauté vers le bas !!
      Dernière modification par absent, 30 novembre 2013, 11h02.

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      • #4
        Ath snouss

        Tu as des chiffres a ce que tu avances ou tu te contentes de ressasser les légendes de pochetrons dans les bars du quartier
        "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire" (G. Orwell)

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