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La Belgique s'apprête à légaliser l'euthanasie pour les mineurs

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  • La Belgique s'apprête à légaliser l'euthanasie pour les mineurs

    Une commission sénatoriale belge a adopté mercredi à la majorité une proposition visant à étendre aux mineurs atteints d'une maladie incurable la loi dépénalisant l'euthanasie. Une question éthique qui semble bien moins sensible qu'en France.

    En France, le débat sur l'euthanasie reste une question éthique très sensible qui n'a toujours pas été tranchée. En Belgique, la loi légalisant l'euthanasie votée en 2002 pourrait s'élargir aux mineurs atteints d'une maladie incurable.

    Une commission du Sénat belge a adopté mercredi 27 novembre à une large majorité une proposition la loi étendant le champ légal de l'euthanasie. Les représentants des partis socialistes, libéraux, écologistes et séparatistes flamands ont voté en faveur du texte, rejeté par les chrétiens-démocrates, membres de la coalition au pouvoir, et l'extrême droite du Vlaams Belang. La proposition de loi doit encore être approuvée en séance plénière mais les experts jugent son adoption probable, la commission reflétant le rapport de forces au Parlement fédéral.

    Le débat sur cette question éthique, qui se tient dans un climat serein, "échappe en Belgique à l'affrontement" partisan, comme le souligne le quotidien belge Le Soir. "C'est là toute la sagesse de notre démocratie, différant en cela de l'affrontement meurtrier sur ces thèmes de la société française", peut-on lire.

    L'exemple des Pays-Bas

    La Belgique suit ainsi l'exemple des Pays-Bas, le pays européen le plus en pointe où l'euthanasie des mineurs est autorisée pour les enfants de plus de 12 ans dans des circonstances spécifiques. Il s'agit de répondre au "drame" vécu par les enfants présentant "des souffrances qu'on ne peut soulager, a expliqué le sénateur socialiste Philippe Mahoux, son initiateur. C'est la non-réponse qui, selon de nombreux pédiatres, n'est pas tolérable." Si elle était votée, la loi aurait une portée limitée puisqu'elle ne devrait concerner qu'une dizaine de cas de mineurs par an dans le royaume.

    Cette estimation découle de témoignages de médecins et d'infirmières, qui affirment que des substances létales sont déjà administrées, en toute illégalité, à des mineurs dont la souffrance est insupportable.

    Dans une lettre ouverte récemment publiée, seize pédiatres appellent à faire confiance aux enfants. "L'expérience nous apprend qu'en cas de maladie grave et de décès imminent, les mineurs développent très rapidement une très grande maturité, à tel point qu'ils sont parfois plus à même de réfléchir et de s'exprimer sur la vie que des personnes majeures en bonne santé", selon eux.

    "Capable de discernement"

    Pour qu'il puisse demander à mourir, le mineur doit être "capable de discernement, atteint d'une maladie incurable et d'une souffrance physique inapaisable", précise le texte. L'accord des parents est en outre indispensable.

    Mais pour certains opposants, ces conditions ne peuvent contribuer à apaiser la fin de vie. "Faut-il venir lui imposer cela au moment où il est sur le point de mourir ? C'est un poids psychologique, humain et familial considérable alors qu'il devrait bénéficier de sérénité", s'interroge le sénateur CDH Francis Delpérée.

    "Proposer que des mineurs puissent décider de leur propre euthanasie est une manière de fausser leur faculté de jugement et dès lors leur liberté", renchérissent les responsables des principales religions (catholique, protestante, orthodoxe, musulmane et juive) dans un appel commun. Les chefs religieux y expriment leur "vive inquiétude face au risque de banalisation" de l'euthanasie en Belgique, où 1 432 cas ont été officiellement enregistrés en 2012, représentant 2% des décès.

    Par Salima BELHADJ

    FRANCE 24
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