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Un enfant mort il y a 24 000 ans révèle les origines des premiers Américains

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  • Un enfant mort il y a 24 000 ans révèle les origines des premiers Américains

    C’est une nouvelle prouesse que vient de réaliser une équipe internationale de chercheurs. Ces derniers ont réussi à percer les secrets d’un squelette vieux de 24.000 ans et retrouvé près du lac Baïkal sur le site paléolithique de Mal’ta (Sibérie) en 1920. Tout ceci grâce à un échantillon de 0,15 gramme d’ADN prélevé dans l’un des bras du squelette. Selon l’étude publiée dans la revue Nature, il s’agit du génome “le plus ancien jamais décrypté à ce jour pour un homme anatomiquement moderne”.
    Jusqu’ici, les chercheurs savaient que le squelette appartenait à celui d’un enfant, au vu de sa taille. Grâce à l’étude ADN, ils sont désormais sûrs qu’il s’agissait d’un garçon. Toutefois, l’étude ne s’est pas arrêtée là. Dirigés par Eske Willerslev, généticien au Muséum d’histoire naturelle du Danemark, les chercheurs se sont appliqués à comparer le génome de l’enfant à celui des humains actuels et plus particulièrement aux populations amérindiennes. Et “les résultats nous ont tous un peu surpris”, a expliqué Kelly Graf, du Center for the Study of First Americans and Department of Anthropology at Texas A&M.
    Il faut dire que les origines des premiers Américains sont controversées. Depuis maintenant 100 ans, la plupart des scientifiques estiment que les Asiatiques seraient les premiers humains à avoir posé le pied en Amérique. Ils auraient franchi le Pacifique via le Détroit de Béring du temps où une glaciation avait fait baisser le niveau de la mer entre les côtes sibériennes et l’Alaska, il y a entre 20 et 15.000 ans. Les Amérindiens sont effectivement génétiquement proches des populations d’Asie orientale.
    Pourtant, tous les indices ne coïncident pas. En effet, certains crânes présentent des caractéristiques ne correspondant pas à une morphologie asiatique. Selon les théories évoquées, ils appartiendraient à des hommes qui vivaient-là bien avant l’arrivée des Européens après la découverte de Christophe Colomb. Pour en savoir plus sur l’enfant sibérien, les chercheurs ont donc analysé son ADN : d’une part, son ADN mitochondrial (transmis par la mère) et d’autre part, l’ADN de son chromosome Y (transmis par le père).
    Ils ont ainsi constaté que l’ADN mitochondrial de l’enfant sibérien a quasiment disparu aujourd’hui mais il a été fréquemment retrouvé (dans plus de 80% des cas) chez les chasseurs-cueilleurs européens de la fin du Paléolithique et du Mésolithique. Quant au chromosome Y, il ne présente aucune ressemblance avec celui des populations asiatiques mais correspond à un stade antérieur à celui des populations occidentales actuelles.
    “Nous estimons que 14 à 38% des ancêtres des Amérindiens peuvent avoir pour origine génétique” cette population sibérienne de chasseurs-cueilleurs du paléolithique à laquelle appartenait l’enfant, jugent les auteurs de l’étude. Pour ces derniers, “la signature génétique occidentale présente chez les Amérindiens actuels ne provient pas seulement de croisements” intervenus suite à l’arrivée des colons mais aussi de l’héritage même des premiers Américains”.
    L’analyse d’un second échantillon d’ADN, prélevé sur un autre individu sibérien vieux de 17.000 ans, a confirmé cette version des faits en aboutissant à une signature génétique similaire. Les résultats “indiquent que les ancêtres des Amérindiens pourraient avoir vécu dans la région du Détroit de Béring il y a plus de 24.000 ans et auraient pu coloniser l’Alaska et les Amériques encore plus tôt qu’il y a 14.500 ans, la date suggérée par les données archéologiques”, a expliqué Kelly Graf citée par Science Daily.”Ce dont nous avons besoin, c’est de continuer à chercher des sites et des indices supplémentaires pour assembler les pièces de ce très grand puzzle”, a-t-elle conclu.
    libé
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