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Guantanamo : deux détenus s’opposent à leur rapatriement en Algérie

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  • Guantanamo : deux détenus s’opposent à leur rapatriement en Algérie

    Belkacem Bensayah va-t-il être renvoyé en Algérie contre son gré ? Les avocats américains qui suivent le dossier de l'Algérien, arrêté en Bosnie en 2001 et détenu à Guantanamo depuis janvier 2002, sont inquiets. Il a été informé que son transfèrement était imminent, or il refuse d'aller en Algérie, où il n'a pas mis les pieds depuis plus de vingt ans.

    L'Algérien est le seul des six djihadistes arrêtés en Bosnie au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 à être encore détenu à Guantanamo. Rob Kirsch, l'avocat de l'un d'entre eux, est intervenu il y a quelques jours auprès des ministères de la défense et des affaires étrangères américains, ainsi que de l'ambassade d'Algérie à Washington. Barack Obama, qui en avait fait une priorité, n'a pas réussi à fermer le camp de Guantanamo, où sont toujours incarcérés cent soixante-quatre hommes.

    Depuis le début de son deuxième mandat, M. Obama essaye d'accélérer les procédures de libération. Belkacem Bensayah réclame son retour en Bosnie, où vivent sa femme et ses filles. « Si les Etats-Unis l'envoient en Algérie, ils le condamneront à la perte permanente de sa famille », a écrit l'avocat au département d'Etat, estimant que Washington ne doit pas le forcer à rentrer en Algérie alors qu'il n'y a plus de proches et qu'il n'y a pas vécu depuis plus de deux décennies.

    Djamel Ameziane, 46 ans, risque lui aussi d'être envoyé en Algérie, alors qu'il s'y oppose. Cet Algérien, qui a vécu en Autriche et au Canada, demande à rentrer au Canada depuis qu'il a été déclaré « libérable » par l'administration Bush, en 2007. C'est en 2010, avec le transfèrement de l'Algérien Aziz Abdul Naji, alors âgé de 38 ans, détenu à Guantanamo durant huit ans, que l'administration américaine a commencé à donner son accord pour des retours forcés en Algérie, malgré les protestations d'organisations humanitaires.

    « GARANTIES DIPLOMATIQUES »

    A l'unanimité, la Cour suprême des Etats-Unis avait décidé de rejeter l'appel de M. Naji, qui s'opposait à son retour en Algérie au motif qu'il serait tué ou torturé par des groupes terroristes ou par les forces de sécurité. Le même jour, la Cour avait également jugé qu'un autre détenu algérien, Fahri Saïd Ben Mohammed, pouvait lui aussi suivre le même parcours.

    Dans les deux cas, les autorités américaines avaient affirmé avoir reçu des « garanties diplomatiques » d'Alger concernant la sécurité de ces hommes. Le Pentagone s'était appuyé sur le fait qu'avant ce dernier, dix anciens détenus de Guantanamo étaient revenus en Algérie, volontairement, sans connaître de problèmes.

    Malgré toutes les démarches entreprises par ses avocats et les suppliques de son oncle résidant en France, un autre Algérien, Nabil Hadjarab, 34 ans, a été transféré le 29 août contre son gré de la base de Guantanamo, où il était incarcéré depuis 2002, vers l'Algérie. Jusqu'au bout, ses demandes pour être envoyé en France, où il a passé une partie de son enfance, sont restées vaines.

    Paris s'y était opposé. En même temps que lui, Mutia Sadiq Ahmad Sayyah, 36 ans, a également été rapatrié dans son pays d'origine. Après une période de maintien en garde à vue à leur arrivée, la plupart de ces anciens détenus, tout en faisant l'objet d'une surveillance constante, ont recouvré la liberté. Nabil Hadjarab vit aujourd'hui dans un foyer à Alger. Mais Aziz Abdul Naji, lui, serait toujours en prison.
    Le Monde
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