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Le plastique en voie d’interdiction dans les décharges européennes

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    Le plastique est partout, y compris au large de l'Australie. Chaque kilomètre carré des eaux de surface y serait pollué par 4 256 morceaux de plastique, en moyenne, essentiellement des microdéchets de quelques millimètres, selon une étude publiée, mercredi 27 novembre, par la revue scientifique internationale Plos One.

    Nous devons, au niveau international, faire diminuer la quantité et la toxicité des déchets plastiques, réglementer leur traitement à terre et faire appliquer les lois interdisant de les rejeter en mer », affirme Julia Reisser, de l'université d'Australie occidentale, qui a coordonné les travaux.

    En 2012, 288 millions de tonnes de matières plastiques ont été produites dans le monde, dont la plus grande partie se retrouvera un jour dans l'environnement, en particulier dans les océans, une très faible proportion de ces résines étant aujourd'hui recyclées. Face à cette situation et à la menace de mesures contraignantes, l'industrie européenne de la plasturgie a pris les devants. Elle organisait, jeudi 28 et vendredi 29 novembre à Paris, une conférence internationale dont le mot d'ordre était sans ambiguïté : « Zéro déchet plastique en décharge en 2020 ».
    DES INTERDICTIONS PROGRESSIVES

    L'Union européenne (UE) est, après la Chine, le deuxième producteur mondial de plastique. Ce qui a représenté 25 millions de tonnes de déchets en 2012. Sur ce total, 38 % sont mis en décharge, 36 % incinérés et 26 % recyclés. Et la France est loin d'être un élève modèle, avec 20 % seulement de recyclage quand la Norvège, premier de la classe, atteint les 37 %.

    Pour PlasticsEurope, l'association européenne des producteurs de matières plastiques, organisatrice de la conférence parisienne, l'objectif est de pousser l'Union européenne à interdire progressivement la mise en décharge des déchets plastiques. « Le plastique a bien trop de valeur pour être mis en décharge », insiste Koos van Haasteren, vice-président pour l'Europe du groupe chimique SABIC.

    Il existe deux filières pour extraire cette valeur : le recyclage et la valorisation énergétique par incinération. La révision de la réglementation européenne sur les déchets, qui devrait aboutir en 2014, pourrait permettre à l'UE de se doter pour la première fois d'objectifs en matière de valorisation des déchets plastiques, seuls les emballages ayant jusqu'à présent fait l'objet de textes spécifiques.

    La France, qui s'est fixé un objectif de diminution de 50 % des volumes mis en décharge, d'ici à 2020, pourrait introduire, comme d'autres pays européens, une interdiction progressive de mise à la benne de certains déchets valorisables, comme les plastiques. « L'objectif zéro déchet plastique en décharge n'est pas suffisant, il doit être accompagné d'objectifs de recyclage, affirme Patricia Blanc, directrice générale de la prévention des risques au ministère de l'écologie. Nous réfléchissons à la possibilité de fixer de tels objectifs dans certaines filières comme l'automobile ou les équipements électriques et électroniques. »

    DÉLOCALISATION DU RETRAITEMENT DES DÉCHETS

    S'il existe un consensus européen, aujourd'hui, sur la fin progressive de la mise en décharge, l'arbitrage entre recyclage et valorisation énergétique fait débat, l'incinération ayant des opposants farouches, en France notamment. « Je peux adhérer à l'objectif zéro plastique en décharge, mais seulement si on fixe des limites à l'incinération », déclare Pénélope Vincent-Sweet, représentante de la fédération d'associations France nature environnement.

    « Il faut accepter que quand le recyclage d'une résine plastique n'est pas économiquement viable, on puisse en récupérer l'énergie », estime de son côté Carl Van Camp, directeur du secteur polymères chez Total. Selon Eric Brac de La Perrière, directeur général d'Eco-Emballages, l'éco-organisme chargé du recyclage des emballages en France, « environ 40 % du gisement ne sera pas recyclable ». Le développement du secteur européen de retraitement des matières plastiques se heurte à un certain nombre d'obstacles : centres de tri obsolètes et inadaptés, coût élevé de la séparation des différentes résines, baisse du cours des matières premières vierges qui met en difficulté les producteurs de matériaux recyclés, etc. Aujourd'hui, la moitié des déchets plastiques collectés dans l'UE partent en Chine pour y être retraités.

    Pour augmenter les taux de recyclage, il faudrait aussi améliorer les performances de la collecte des déchets. La France se livre depuis 2012 à une expérimentation de l'extension des consignes de tri à l'ensemble des emballages plastiques. Selon Eco-Emballages, les premières conclusions sont mitigées : coût de collecte, tri et recyclage pouvant atteindre 1 600 euros la tonne, quantités et qualité insuffisantes, faiblesse des débouchés. Face à ce constat, l'organisme suggère de prolonger l'expérimentation, qui était censée se conclure en 2013.

    Par Gilles van Kote
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