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Pourquoi le « septième continent » inquiète-t-il autant - ?

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  • Pourquoi le « septième continent » inquiète-t-il autant - ?

    L’essentiel des préoccupations environnementales porte sur la question du réchauffement climatique, l’effet de serre ainsi que les émissions de CO2 dans l’atmosphère. Mais depuis peu, la question de la formation d’une surface gigantesque de déchets dans le Pacifique Nord se pose également.

    En effet, cette zone située Dans le nord-est du Pacifique, entre la Californie et Hawaï, constituée de déchets produits par les activités humaines, déversés dans les océans et acheminés par les courants marins a atteint jusqu’à présent une taille de près de 3,5 millions de km², d’où la dénomination: « septième continent ».
    Dans le passé, les micro-organismes se « chargeaient » de détruire les débris présents dans l’environnement aquatique. A présent, le plastique, un composé dont la biodégradabilité est très faible, représente 90 % des déchets flottants dans les océans. 46 000 morceaux de plastique par 2,5 km² d’océan sur une profondeur d’environ 30 mètres, est la moyenne notée dans un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement en 2006.
    Au-delà du risque encouru par les animaux de la sphère aquatique par étouffement dû à l’ingestion de sachets plastiques, le danger est également en rapport avec la toxicité de cette matière. En effet, les fragments de plastique dispersés à l’échelle mondiale, majoritairement microscopiques (<1 mm) sont inévitablement ingérés par un grand nombre d’espèces animales. Cependant jusqu’à présent, les risques associés à la présence de polluants dans la matière plastique ne sont pas encore connus. La question du risque sanitaire associé à l’exposition des poissons aux produits chimiques ayant fait l’objet d’un faible nombre d’études.
    Il est connu que le plastique absorbe les composés chimiques et potentiellement toxiques, qui polluent les océans.
    Ainsi, le polyéthylène, le plastique le plus couramment utilisé, et le plus souvent retrouvé dans la sphère aquatique, dépourvu de substances toxiques, peut cependant être pollué par des substances toxiques dangereuses telles que les PCB (polychlorobiphényl).
    Pour l’expérience, des scientifiques de l’Université de San Diego ont étudié les effets de l’exposition au plastique sur le Médaka, un poisson capable de survivre dans des conditions environnementales variées et grâce à la rapidité de ses réactions à différentes substances, il est très largement utilisé en toxicologie et éco-toxicologie.
    Les chercheurs ont disposé des pastilles de polyéthylène préalablement immergées pendant une durée de 3 mois dans la Baie de San Diego (qui durant cette période ont absorbé les substances chimiques toxiques présentes dans les eaux de cette région) dans des aquariums de Médakas. De même que l’espèce de poisson en question a été exposé à du plastique non pollué et dans un autre groupe à aucun plastique.
    Les résultats de l’étude ont montré qu’après deux mois d’exposition, les tissus de médakas exposés aux pastilles de plastique pollué contenaient les concentrations de produits chimiques toxiques (dont le polychlorobiphényl) les plus élevées. Les scientifiques en concluent que le plastique constitue un vecteur à part entière, qui permet aux produits chimiques de passer de la mer au poisson et par la suite aux aliments que l’on consomme. De plus, l’analyse des effets sur le foie de ces poissons montre que dans 74% des cas, le glycogène, la forme sous laquelle les glucides sont stockés dans l’organisme, avait fortement baissé. Dans 11% des cas, les scientifiques ont observé une nécrose de certaines des cellules du foie, et les analyses ont révélé une tumeur du foie chez un des spécimens.
    La scientifique Chelsea Rochman, coauteur de l’étude, souligne le fait que « ces petits poissons mangent le plastique et sont exposés directement à ces produits chimiques. Si cinq d’entre eux sont ensuite mangés par un plus gros poisson, ce dernier est exposé à 5 fois la dose de polluants. Et si le prochain poisson mange cinq de ces prédateurs intermédiaires, c’est 25 fois la dose qu’il ingère ». Ce phénomène est connu sous le nom de « biomagnification ».
    Reste à mener, à présent, des études portant sur les conséquences de la consommation de poissons sur la santé des humains.

    - l'économiste maghrébin
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