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Les maladies auto-immunes, ces affections qui n’arrivent pas qu’aux autres

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  • Les maladies auto-immunes, ces affections qui n’arrivent pas qu’aux autres

    Dossier réalisé par Mouna ACHIRI

    Le Lupus érythémateux systémique
    Les maladies auto-immunes, ces affections qui n’arrivent pas qu’aux autres

    Gougerol-sjogren, lupus, spondylarthrite, myasthénie, maladie de Basedow, maladie cœliaque, maladie de Crohn, alopécie, etc., etc., on croyait connaître toutes les maladies usuelles au Maroc, entre autres. On n’en sait rien. Elles sont une centaine de pathologies chroniques, graves, en mal de publicité, et pourtant elles font des centaines de victimes chez nous. On ne dispose pas de registre national mais, on estime de 10 000 à 15.000 cas déclarés au Maroc.
    Afin de faire connaître ces terribles maladies qui n’arrivent pas qu’aux autres, l’Association Marocaine des Maladies Auto-immunes (AMMAIS) s’active et enchaîne les campagnes de sensibilisation et les journées d’études où des spécialistes en la matière partagent leurs expériences et connaissances scientifiques et médicales dans un seul but: prévenir la maladie et la soulager quand elle survient.
    L’Association a déjà organisé deux journées d’études sur lesdites maladies. Elle en est à sa 3ème journée nationale de l’auto-immunité tenue le 23 novembre à Casablanca sous le thème « Les maladies auto-immunes et systémiques entre organes cibles et zones sanctuaires ».

    Dans son intervention portant sur « La contribution des auto-anticorps dans le diagnostic et la surveillance du lupus systémique », Dr Fouzia Chraïbi, biologiste, a mis la lumière sur la maladie, expliquant son installation dans les cellules, son diagnostic, sa prévention et son apaisement.
    « Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie rare auto-immune chronique et inflammatoire qui touche une grande partie des tissus et des organes. C’est la raison pour laquelle on parle de lupus disséminé ou systémique.
    Une maladie auto-immune est une pathologie dans laquelle le système immunitaire attaque les substances, organes ou tissus normalement présents dans l’organisme qu’il considère comme étrangers.
    Généralement, dans le lupus érythémateux systémique (LES), le corps produit des anticorps qui sont dirigés contre les noyaux des cellules : Auto anticorps anti nucléaires (ANA).
    Le LES touche principalement les femmes en âge de procréer entre 15 et 40 ans .Les symptômes de la maladie et leur gravité sont très variables d’une personne à l’autre.
    Si l’atteinte cutanée est fréquente souvent sous forme de masque de loup (lupus) donnant son nom à la maladie, les autres organes aussi peuvent être atteints. Le LUPUS est non spécifique d’organe. Les atteintes sont variées : Dermatologiques, articulaires, osseuses, musculaires, rénales, cardiaques, neuropsychiatriques, respiratoires, hématologiques, digestives, ophtalmologiques ou générales.
    C’est pour cette raison que le diagnostic de la maladie lupique est difficile à établir et est souvent tardif, le patient évoluant alors plusieurs années sans être traité.
    L’évolution du LES varie aussi d’une personne à l’autre, elle se fait par poussées difficiles à prévoir séparées par des périodes de rémission.

    Le pronostic du LES

    Le diagnostic du LES s’est amélioré ces dernières années, depuis l’arrivée de certains traitements et l’amélioration du diagnostic, mais il dépend principalement de l’évolutivité du LES. Les atteintes rénales sont en général synonymes de mauvais pronostic, les infections à répétition peuvent assombrir le tableau.

    Le diagnostic du LES

    Le lupus étant très variable par ses manifestations cliniques, l’Américain College of Rhumatologie (ACR) a défini 11 critères pour le diagnostic du LES, quatre d’entre eux sont nécessaires pour retenir le diagnostic du LES.
    La biologie est d’un grand secours pour le diagnostic avec les examens hématologiques à la recherche d’anémie, leucopénie, thrombopénie, trouble de l’hémostase, le syndrome inflammatoire et la diminution du complément sérique et surtout les manifestations immunologiques avec la présence d’auto-anticorps.
    L’origine du lupus est inconnue. Il existe une prédisposition génétique mais ce n’est pas une maladie héréditaire. Les facteurs environnementaux (UV et virus) joueraient un rôle important.
    Les facteurs hormonaux (endocriniens) revêtent une importance essentielle dans la maladie, ils expliquent la survenue du lupus à la suite de grossesse ou de prise de pilules contraceptives contenant des œstrogènes. Enfin, rarement, certains médicaments favorisent le LES chez les personnes prédisposées (on parle de lupus médicamenteux).
    Le traitement fait appel aux anti inflammatoires non stéroïdiens et parfois de corticoïdes ou immuno suppresseurs.
    L’hydroxychloroquine, un antipaludéen de synthèse, constitue également un traitement de fond pour son effet préventif contre les rechutes. Beaucoup d’espoir est porté par de nouvelles molécules comme le belimumab.

    Prévention et conseils pratiques

    Les causes exactes du lupus étant encore inconnues, on ne peut prévenir la maladie mais on peut réduire son incidence sur la vie de tous les jours.
    Rôle du patient
    Le patient a un rôle essentiel à jouer dans sa prise en charge thérapeutique. Il doit connaître au mieux la maladie pour en déceler les signes avant-coureurs des poussées. Il a aussi un rôle dans l’adhésion au traitement : on parle de respect de l’observance du traitement. Le contrôle de sa maladie n’en sera que meilleur.

    Des mesures de précautions

    Le lupus provoquant très fréquemment une photosensibilisation, il faut se protéger efficacement du soleil en portant des vêtements qui couvrent la peau, mais également à l’aide d’un chapeau, de lunettes et bien sûr d’une crème solaire à fort indice de protection.
    La pilule contraceptive favorisant la survenue du lupus, on conseille plutôt la mise en place d’une contraception mécanique comme le diaphragme, le préservatif ou encore les agents spermicides.
    Du fait du risque d’atteintes cardiovasculaires lors d’un lupus, il est fortement conseillé d’arrêter de fumer. Le tabac a également pour effet de diminuer l’efficacité des antipaludéens utilisés dans le traitement du lupus.
    Il est préférable de limiter le surpoids car l’excédent pondéral renforce les symptômes articulaires tout en détériorant l’état général.
    Le LES ne contre-indique pas une grossesse mais une grossesse n’est envisagée qu’après une rémission du lupus depuis au moins 18 mois.

    l'opinion ma
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