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L'Irak veut des bases américaines permanentes

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  • L'Irak veut des bases américaines permanentes

    LA VIOLENCE s'aggravant inexorablement, l'évidence a fini par s'imposer. Et tel un aveu d'impuissance, le chef de l'État, lui-même, vient de le reconnaître : faute de pouvoir assurer sa sécurité, l'Irak aura besoin de bases américaines permanentes pour empêcher les «interférences étrangères», vient d'affirmer Jalal Talabani au Washington Post. «Nous en aurons besoin pendant longtemps, a ajouté le président de la République. Je ne demande pas d'avoir 100 000 soldats américains, 10 000 et deux bases aériennes seront suffisants», a souligné le responsable kurde, pour qui les régions autonomes kurdes du Nord pourraient les accueillir.

    Report de l'entrée en vigueur du fédéralisme

    Le départ des forces américaines – 147 000 hommes – est la principale revendication de la guérilla sunnite. Mais, d'après Jalal Talabani, même «les sunnites, dans certains endroits, veulent que les Américains restent», car «ils pensent maintenant que le principal danger vient de l'Iran», accusé de déstabiliser son voisin.

    Impopulaire aux États-Unis, le maintien d'un fort contingent américain en Irak est désormais jugé indispensable par l'état-major à Bagdad. La semaine dernière, le général John Abizaid, l'un des plus hauts responsables militaires américains, a affirmé qu'il ne fallait pas compter sur une réduction de troupes avant le printemps 2007. La persistance de la violence intercommunautaire augmente le risque de guerre civile. C'est précisément pour faire reculer ce risque d'un affrontement confessionnel généralisé que la majorité chiite au Parlement vient d'accepter de renoncer à son projet de loi sur le fédéralisme, auxquels étaient opposés les sunnites, principaux soutiens de l'insurrection.

    A l'issue d'un laborieux compromis, les principaux blocs parlementaires se sont entendus pour reporter, dix-huit mois après son adoption par le Parlement, l'entrée en vigueur de cette loi sur le fédéralisme. Une décision destinée à apaiser le climat au sein d'une coalition gouvernementale, incapable de relever le défi de l'insécurité, la priorité pour une majorité d'Irakiens.

    Un rapport confidentiel des services de renseignements américains estime pourtant que la guerre en Irak a contribué à engendrer une nouvelle vague de radicalisme musulman et a accru la menace terroriste. Selon le New York Times, qui révèle l'existence de cette étude en contradiction avec les propos officiels à Washington, «la guerre en Irak a aggravé le problème général du terrorisme. Le rapport conclut que le mouvement islamiste radical s'est élargi, partant du noyau d'al-Qaida et des groupes qui lui sont affiliés vers une nouvelle forme de cellules spontanées qui s'inspirent d'al-Qaida, mais n'ont aucun lien avec Oussama Ben Laden ou ses lieutenants», écrit le quotidien. Hier, les forces britanniques déployées dans le sud de l'Irak ont tué un dirigeant opérationnel d'al-Qaida, qui s'était enfui d'une base américaine en Afghanistan il y a plus d'un an.

    Du «Triangle sunnite» au sud à majorité chiite, les derniers signaux confirment une sophistication croissante des attaques par la guérilla irakienne. Selon le ministre de la Défense, Saadoun al-Douleimi, les groupes armés en viennent désormais à transformer des otages en kamikazes. Tandis que les menaces contre les missions diplomatiques étrangères à Bagdad se précisent. Ainsi récemment, «plusieurs alertes sérieuses», selon une source informée, ont été observées au bout de la ruelle qui conduit à l'ambassade de France, dans le centre de Bagdad. Les policiers irakiens en faction n'ont pas réagi à ces mises en garde, qui émaneraient de miliciens du leader radical Moqtada Sadr, qui contrôle de moins en moins ses troupes. Déjà «avertie» l'an dernier, la France a promptement réagi pour renforcer la sécurité de sa mission à Bagdad.

    source : le figaro
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