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Colloque sur la famille à l’université de Béjaïa

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  • Colloque sur la famille à l’université de Béjaïa

    «Familles algériennes comment allez vous?», une question à laquelle un bon nombre de chercheurs algériens et maghrébins ont tenté de trouver des réponses lors du colloque international sur la famille, organisé par la faculté des sciences humaines et sociales, les 1er et 2 décembre derniers, au campus Aboudaou.

    L’un des principaux objectifs du colloque est de «se pencher sur les traumatismes psychiques et les ressources sociales et psychiques de la famille, des familles face aux épreuves de la vie», comme le soulignent les organisateurs de cet événement scientifique.

    Au cœur du sujet, la résilience dans la famille, définie comme la capacité d’une famille à répondre aux traumatismes et aux aléas de la vie, est l’un des éléments importants soulevés par de nombreux chercheurs durant leurs communications, notamment par la Pr. Moussa Fatima, chercheur, enseignante en psychologie de l’enfant et de l’adolescent à l’université de Bouzaréah, à Alger. «Ce qui favorise la résilience chez une famille, c’est aussi la projection vers l’avenir, croire positivement en l’avenir comme le rappelle Delage, pour qui l’espoir est l’un des facteurs de la résilience», a rappelé Pr. Moussa Fatima.

    Elle évoque aussi des éléments qui sont considérés comme des facteurs qui favorisent un climat de résilience au sein d’une famille. C’est-à-dire qui prédisposent les acteurs sociaux à faire face aux extrêmes difficultés auxquelles ils sont confrontées. «La dimension culturelle, us, coutumes, rituels, traditions sont aussi autant d’éléments qui favorisent la résilience au sein d’une famille structurée, à la condition que la famille soit tolérante et non rigide», a-t-elle précisé.

    Les conditions sociales dans lesquelles évoluent les familles sont tout aussi des facteurs non négligeables qui jouent un rôle important dans la capacité de ces familles à la résilience, s’accordent à dire la plupart des intervenants qui ont choisi de se pencher sur cette thématique.
    Interrogée par nos soins sur le phénomène des femmes qui vendent leurs nouveaux-nés en Algérie, professeur Fatima Moussa a évoqué plusieurs facteurs fondamentaux qui, selon elle, valent la peine d’être cités dans ce contexte mais insiste par-dessus tout sur la santé mentale de la maman. «Cette question sur les femmes qui vendent leurs enfants renvoie pour moi à un seul registre: une santé psychique précaire, une grande fragilité.

    D’abord une mère en bonne santé psychique ne vend pas son enfant quelles que soient les conditions dans lesquelles elle vit», a-t-elle réitéré et insiste sur le lien très puissant de maternité qui lie une mère à son enfant. «Une mère investit son bébé bien avant la naissance, un lien très fort se crée alors entre elle et son enfant. Cet investissement continue avec la relation d’attachement après la naissance. L’absence d’investissement est pathologique. Si une mère vend son bébé, c’est donc qu’elle est perturbée et alors entrent en jeu divers aspects qui caractérisent cette fragilité et qui l’incitent à une telle conduite», a-t-elle avancé.

    C’est aussi un comportement qui peut être dû à une situation économique précaire mais pas seulement, enchaîne l’intervenante en mettant l’accent, surtout, sur le facteur du «désespoir» et «sous la pression de pesanteurs sociologiques». Elle souligne l’importance de ne pas négliger le rôle de la société comme soutien aux femmes tombées dans la précarité. «Une société plus clémente favoriserait sans doute un processus de résilience chez une mère célibataire et la protègerait même de comportements extrêmes comme celui de l’infanticide, par exemple. Quoi qu’il en soit, une mère qui vend son bébé est très loin d’être résiliente. Vendre son enfant est une chose terrible dont elle souffrira plus tard, pour peu qu’elle aille mieux, car le passé nous rattrape toujours», a conclu notre interlocutrice.

    Farid Ikken- El Watan
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