Bonjour, Dubai est devenu, ces dernières années, la destination d'expatriés originaire du Proche Orient.
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Trente ans après le premier choc pétrolier, le 6 octobre 1973, Dubaï, paradis high-tech, est devenu le Singapour du Moyen-Orient. L’or noir n’y joue plus qu’un rôle secondaire et l’émirat a profité de toutes les crises de la région.
La compagnie aérienne Emirates n’était pas née. C’était l’époque héroïque où les équipages d’Air France, refusant les rapaces en cabine, se mettaient en grève pour une morsure de faucon. Le noble animal ne fréquente plus la classe touriste : il voyage désormais en première, où il occupe à lui seul un siège dûment réservé, et il va faire soigner ses déprimes à Dubaï dans un hôpital ad hoc, une clinique pour faucons mal en point.
Il y a trente ans, Dubaï n’était rien, ou presque, un petit port perlier vivant de la contrebande d’or avec l’Inde, et sa crique, un doigt de mer enfoncé dans le désert. Et puis le miracle vint.
Le 6 octobre 1973, les exportateurs arabes de pétrole, sur l’initiative de l’émirat d’Abou Dhabi, décident, en réponse à la guerre du Kippour, de stopper les livraisons vers les pays soutenant Israël. Cet embargo, étendu à l’ensemble des pays consommateurs, provoque l’envolée des prix et le « premier choc pétrolier ». L’Occident découvre Dubaï et Dubaï s’ouvre au monde moderne. En moins d’une génération, pariant sur le commerce plus que sur l’or noir, le minuscule émirat réussit à se poser en plate-forme de transit, d’abord à l’échelle du Golfe, puis du Moyen-Orient, et aujourd’hui de la planète.
Trente ans, ou même vingt, ou des siècles. Pour le visiteur, c’est tout comme : il ne reconnaît rien. Ni la côte illuminée telle une Riviera, ni les rues à quatre ou six voies, ni les ponts routiers, ni les orgueilleux buildings de verre et de béton, encore moins les palmiers, les pelouses, les parcs qui métamorphosent cette terre aride en oasis luxuriante. Jadis, la route menant de l’aéroport au centre traversait un désert sans fin où chèvres et chameaux paissaient de loin en loin. Quel centre ? Le terminal est désormais situé en pleine ville, et la tour du World Trade Center, mère de toutes les tours, qui, jusqu’au début des années 1980, gardait la périphérie, fichée seule sur le sable comme une vigie démesurée, se perd maintenant dans une futaie de gratte-ciel plus audacieux les uns que les autres.
Dubaï n’a plus de centre, plus de passé, plus de caractère. De nuit et de haut, elle ressemble à Los Angeles, de jour à Singapour, Miami et Zurich réunis. On pourrait être n’importe où. La cité-État est devenue une « ville monde », où toutes les races, les coutumes et les raisons sociales se côtoient, et la métropole d’une économie globale, paradis de la haute technologie et des ventes hors taxes. Je rêve d’habiter à Dubaï, si quelqu’un a un tuyau…, écrivent par centaines des jeunes, notamment musulmans, sur le site expat.com. Pour la nouvelle génération, Dubaï est un mythe, une enclave moderne au cœur de l’Arabie de toujours, libérale, et riche, très riche. Les Mille et Une Nuits, version techno et cybercafé.
Le pétrole n’y joue plus qu’un rôle très secondaire. Tout est parti de là pourtant, mais qui s’en soucie encore ? Le « choc pétrolier », ici, c’est de la préhistoire. Dubaï est déjà dans l’« après-pétrole » et l’événement qui mobilise tous les esprits en cet automne 2003 est l’assemblée annuelle du Fonds Monétaire International, pour la première fois dans un pays arabe. Un « saut qualitatif » dans le développement, a commenté Cheik Mohammed Ben Rachid Al-Maktoum, prince héritier et homme fort de l’émirat, en annonçant le lancement du Centre Financier International, une nouvelle zone franche qui veut faire de la cité un autre Beyrouth, à mi-chemin entre Hongkong et Londres. Le chemin est encore long d’ici là, mais nul n’en doute : tôt ou tard, l’ancienne côte des Pirates deviendra une plaque tournante mondiale pour les capitaux comme elle l’est déjà pour les marchandises et le tourisme d’affaires. Bill Clinton lui-même, de passage dans l’émirat, n’a-t-il pas déclaré dernièrement : Dubaï, c’est l’histoire d’un succès qui mérite d’être raconté ?
Sur Trade Center Road, un chantier bourdonne en 3 × 8. Deux étages sont déjà sortis de terre. Immeuble, villa ? Pour l’heure, ce n’est qu’un cube hérissé de filins où, le soir tombé, s’agitent de curieuses lucioles en cottes fluo sous la silhouette monstrueuse de la grue. Une semaine plus tard, on se frotte les yeux : la carcasse a maintenant quatre paliers. Deux étages en huit jours, qui dit mieux ?
La suite...
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Trente ans après le premier choc pétrolier, le 6 octobre 1973, Dubaï, paradis high-tech, est devenu le Singapour du Moyen-Orient. L’or noir n’y joue plus qu’un rôle secondaire et l’émirat a profité de toutes les crises de la région.
La compagnie aérienne Emirates n’était pas née. C’était l’époque héroïque où les équipages d’Air France, refusant les rapaces en cabine, se mettaient en grève pour une morsure de faucon. Le noble animal ne fréquente plus la classe touriste : il voyage désormais en première, où il occupe à lui seul un siège dûment réservé, et il va faire soigner ses déprimes à Dubaï dans un hôpital ad hoc, une clinique pour faucons mal en point.
Il y a trente ans, Dubaï n’était rien, ou presque, un petit port perlier vivant de la contrebande d’or avec l’Inde, et sa crique, un doigt de mer enfoncé dans le désert. Et puis le miracle vint.
Le 6 octobre 1973, les exportateurs arabes de pétrole, sur l’initiative de l’émirat d’Abou Dhabi, décident, en réponse à la guerre du Kippour, de stopper les livraisons vers les pays soutenant Israël. Cet embargo, étendu à l’ensemble des pays consommateurs, provoque l’envolée des prix et le « premier choc pétrolier ». L’Occident découvre Dubaï et Dubaï s’ouvre au monde moderne. En moins d’une génération, pariant sur le commerce plus que sur l’or noir, le minuscule émirat réussit à se poser en plate-forme de transit, d’abord à l’échelle du Golfe, puis du Moyen-Orient, et aujourd’hui de la planète.
Trente ans, ou même vingt, ou des siècles. Pour le visiteur, c’est tout comme : il ne reconnaît rien. Ni la côte illuminée telle une Riviera, ni les rues à quatre ou six voies, ni les ponts routiers, ni les orgueilleux buildings de verre et de béton, encore moins les palmiers, les pelouses, les parcs qui métamorphosent cette terre aride en oasis luxuriante. Jadis, la route menant de l’aéroport au centre traversait un désert sans fin où chèvres et chameaux paissaient de loin en loin. Quel centre ? Le terminal est désormais situé en pleine ville, et la tour du World Trade Center, mère de toutes les tours, qui, jusqu’au début des années 1980, gardait la périphérie, fichée seule sur le sable comme une vigie démesurée, se perd maintenant dans une futaie de gratte-ciel plus audacieux les uns que les autres.
Dubaï n’a plus de centre, plus de passé, plus de caractère. De nuit et de haut, elle ressemble à Los Angeles, de jour à Singapour, Miami et Zurich réunis. On pourrait être n’importe où. La cité-État est devenue une « ville monde », où toutes les races, les coutumes et les raisons sociales se côtoient, et la métropole d’une économie globale, paradis de la haute technologie et des ventes hors taxes. Je rêve d’habiter à Dubaï, si quelqu’un a un tuyau…, écrivent par centaines des jeunes, notamment musulmans, sur le site expat.com. Pour la nouvelle génération, Dubaï est un mythe, une enclave moderne au cœur de l’Arabie de toujours, libérale, et riche, très riche. Les Mille et Une Nuits, version techno et cybercafé.
Le pétrole n’y joue plus qu’un rôle très secondaire. Tout est parti de là pourtant, mais qui s’en soucie encore ? Le « choc pétrolier », ici, c’est de la préhistoire. Dubaï est déjà dans l’« après-pétrole » et l’événement qui mobilise tous les esprits en cet automne 2003 est l’assemblée annuelle du Fonds Monétaire International, pour la première fois dans un pays arabe. Un « saut qualitatif » dans le développement, a commenté Cheik Mohammed Ben Rachid Al-Maktoum, prince héritier et homme fort de l’émirat, en annonçant le lancement du Centre Financier International, une nouvelle zone franche qui veut faire de la cité un autre Beyrouth, à mi-chemin entre Hongkong et Londres. Le chemin est encore long d’ici là, mais nul n’en doute : tôt ou tard, l’ancienne côte des Pirates deviendra une plaque tournante mondiale pour les capitaux comme elle l’est déjà pour les marchandises et le tourisme d’affaires. Bill Clinton lui-même, de passage dans l’émirat, n’a-t-il pas déclaré dernièrement : Dubaï, c’est l’histoire d’un succès qui mérite d’être raconté ?
Sur Trade Center Road, un chantier bourdonne en 3 × 8. Deux étages sont déjà sortis de terre. Immeuble, villa ? Pour l’heure, ce n’est qu’un cube hérissé de filins où, le soir tombé, s’agitent de curieuses lucioles en cottes fluo sous la silhouette monstrueuse de la grue. Une semaine plus tard, on se frotte les yeux : la carcasse a maintenant quatre paliers. Deux étages en huit jours, qui dit mieux ?
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