Histoire et repères
Analyse du débat: Emir Abdelkader – Hadj Ahmed Bey
Le discours politique et la propagande
Peuvent-ils occulter les données historiques ?
Par Abdelkrim Badjadja
Mardi 30 Octobre 2012
Les faits historiques que personne ne peut contester :
1- Hadj Ahmed Bey est né en 1787 à Constantine, de même que son père, Mohamed Chérif qui avait épousé Hadja Rokia Bengana.
2- Hadj Ahmed Bey avait combattu les troupes françaises du 14 juin 1830 au 5 juin 1848 dans l’Aurès, date de sa reddition.
3- Hadj Ahmed Bey avait refusé catégoriquement les propositions françaises qui visaient à lui concéder son titre de Bey de Constantine mais sous le drapeau français.
4- Comme il avait refusé aussi les propositions de la Porte Sublime qui lui offrait le trône de la Régence de Tripoli en échange du Beylik de Constantine qu’il devait abandonner aux Français.
5- Hadj Ahmed Bey avait infligé une sévère défaite à l’armée française lors de la première bataille de Constantine en 1836.
6- L’Emir Abdelkader avait combattu l’armée française de 1832 à 1847, date de sa reddition.
7- L’Emir Abdelkader avait signé le traité de la Tafna en juin 1837.
8- Ce traité eut pour conséquence immédiate de libérer les troupes françaises en opérations à l’ouest de l’Algérie, pour les acheminer sur Constantine où eut lieu la deuxième bataille de Constantine.
9- La deuxième bataille de Constantine, du 5 au 13 octobre 1837, s’était achevée par des combats de rue au cours desquels 18.000 combattants algériens et habitants de Constantine trouvèrent la mort.
10- Abdelkader avait été qualifié par l’historiographie coloniale « d’ami de la France ».
11- Un hommage particulier lui a été rendu en France en 1998 par les autorités officielles du département des Pyrénées-Atlantiques, et un livre édité en la circonstance financé par la Ville de Pau et le Conseil général.
12- Les deux chefs de la résistance aux forces coloniales commirent la même erreur que celle de nos premiers ancêtres, Massinissa et Syphax, deux princes berbères qui avaient choisi de s’entretuer au lieu de s’unir, en faisant alliance avec les deux impérialismes de l’antiquité : Rome pour le premier, et Carthage pour le second.
13- Résultat tant pour l’antiquité que pour le début de la période contemporaine : l’Algérie perdit son indépendance.
14- Assigné à résidence à Alger en juin 1848, Hadj Ahmed Bey reçut une pension annuelle du gouvernement français de 12.000 francs.
15- Emprisonné dans un premier temps, puis libéré pour rejoindre Damas, l’Emir Abdelkader reçut du gouvernement français une rente annuelle de 150.000 francs.
16- Une abondante littérature a été consacrée à l’Emir Abdelkader : 851.000 occurrences sur Google pour une recherche portant sur « L’Emir Abdelkader », et 206.000 occurrences pour « L’Emir Abdelkader ami de la France ».
17- Peu d’écrits sur Hadj Ahmed Bey : 84.700 occurrences.
QUI PEUT CONTESTER CES FAITS HISTORIQUES ?
Les faits énoncés dans mon texte initial relèvent de l’Histoire et non de mes spéculations. Par contre mon opinion relève d’une prise de position personnelle à partir de faits historiques irréfutables. Il est vrai toutefois que mon style d’écriture – coup de gueule - peut faire grincer des dents, mais ne vise en aucun cas à travestir les faits historiques. A ma connaissance, le journal LQA ne prétend pas être une revue historique en ligne. Si c’était le cas, il m’aurait été demandé de reprendre la première partie de mon texte afin d’en expurger les considérations d’ordre personnel. Par contre, la plupart de vos commentaires auraient été rejetés pour non-conformité totale avec la rigueur historique : absence d’identification des auteurs qui écrivent sous le couvert de l’anonymat, considérations personnelles ne véhiculant que des états d’âme, propos diffamatoires envers l’auteur sortant des règles minimum de bienséance, procès d’intention envers l’auteur en lui attribuant des propos qu’il n’a pas tenu, confusion entre Salah Bey (1787-1992) et Hadj Ahmed Bey (1826-1837), commentaires n’ayant rien à voir avec le sujet, discours politique ne relevant en rien de la critique des textes, propagande idéologique qui sort totalement du sujet, divagations pures et simples.
J’ajouterais pour ma part des appréciations personnelles qui sortent, je vous le concède, du champ de la science :
- Qui se cache derrière les pseudos et faux noms ? De simples lecteurs qui ne veulent pas afficher leur identité véritable pour des motifs personnels, ou bien des agents et indicateurs du DRS en mission pour détourner le débat dans le sens de porter atteinte à la dignité de l’auteur qui avait osé écrire tout un livre pour dénoncer les agissements de la sécurité militaire en Algérie ? A ces agents en mission pour le compte du DRS j’avais formulé des vœux particuliers sur mon site à l’occasion de l’Aïd El Adha alors que ce ne sont que des criminels contre l’humanité.
Voir mon site : http://badjadja.e-************/
- Le discours politique et la propagande idéologique n’ont pas leur place ni à l’Ecole, ni dans une publication scientifique, ni sur le site du journal LQA. Leur vraie place est à chercher dans les Kasmas du FLN et des autres partis Taiwan.
- Beaucoup d’interventions hostiles, qui n’apportent rien au débat, relèvent plutôt du réflexe de Pavlov qui constitue le fondement même de l’école sinistrée version Ben Bouzid et consorts : rejet du raisonnement scientifique, de l’esprit critique, et de toute réflexion personnelle, absorption des « Tabous » en matière d’histoire sans se poser de questions, élévation au rang de mythes intouchables des « héros de l’Algérie » dont les moudjahidines (y compris les faux) présentés comme de preux chevaliers sans taches et sans reproches.
- D’où l’exclamation de beaucoup d’entre vous : Comment ose-t-il toucher à notre « héros national » ?
- Tout se passe comme si j’avais commis un grand sacrilège en parlant de l’Emir Abdelkader lequel de mon point de vue n’était ni un demi-Dieu, ni un prophète, mais un simple mortel héros national d’accord, mais qui avait commis une grave erreur d’appréciation en signant le traité de la Tafna qui eut pour conséquence la mise à mort de 18.000 constantinois quatre mois plus tard.
En réalité, l’ostracisme envers Hadj Ahmed Bey par rapport à l’Emir Abdelkader sévit au plus haut sommet de l’Etat. Je vous communique un extrait d’un de mes livres que je ne citerai pas (afin d’éviter un autre procès d’intention : publicité).
« Juin 1984…Nous descendons au cabinet du ministère de la culture situé Bd des Martyrs, sous-sol. Nous sommes reçus par le ministre Abdelmadjid Meziane :
- Alors Messieurs, qu'est-ce qui vous amène de Constantine ?
- Monsieur le ministre, nous nous proposons d'organiser un cérémonium en hommage à la mémoire de Hadj Ahmed Bey qui avait combattu…
- Pourquoi en ce moment précis ? S'agit-il d'un anniversaire quelconque, sa naissance, sa mort ? A moins, que votre initiative ne soit motivée par les festivités que nous avons organisées récemment pour célébrer l'anniversaire du décès de l'Emir Abdelkader ?
- Non, monsieur le ministre…L'Emir Abdelkader est un héros national, personne ne le conteste. Mais il nous a semblé nécessaire de sortir de l'oubli d'autres héros, en commençant par Hadj Ahmed Bey…Abdelkrim Badjadja va vous montrer quelques archives relatives à son combat contre la France…
Je tends au ministre quelques documents, en particulier un appel lancé par le bey pour inciter les chefs de tribus à se soulever contre les forces coloniales...
- Pauvre Ahmed Bey, il ne maîtrise pas la langue arabe…Des fautes, des fautes, des fautes…
Incroyable de la part du ministre d'un pays qui avait été libéré par des analphabètes tels que Ali la pointe à Alger, Hamlaoui à Constantine…et si Tahar Bouderbala, ancien commandant de l'ALN ! Pour avoir compris, qu'en dépit du fait qu'ils n'avaient jamais mis les pieds à l'université, ils pouvaient, et même devaient s'engager dans la lutte contre la colonialisme, ces "analphabètes" seraient-ils plus cultivés que les docteurs ès-ceci et ès-cela ? ».
Au sujet de mon coup de gueule, Mohamed J m’écrit : « Il aurait été plus louable de décrire l’apport du Bey de Constantine à la lutte anticolonialiste au lieu de comparer l’Émir et le Bey lui-même ».
Ma réponse : En fait, j’avais déjà écrit en 1982 un livre sur « La bataille de Constantine 1836-1837 », livre publié d’abord par El Moudjahid en langue française, puis An Nasr en langue arabe, avant d’être édité par les Editions Dar El Baath en 1984. 20.000 exemplaires du livre avaient été vendus à l’époque, au prix modique de 10 dinars. J’avais procédé à la révision et l’enrichissement de ce livre, et j’en avais proposé l’édition en Algérie en renonçant à mes droits d’auteur. Je n’ai reçu aucune réponse officielle, mais j’avais appris par la bande que ce n’est pas le livre qui pose problème, mais plutôt mon nom. Aucun écrit portant mon nom ne sera publié en Algérie. Je vous livre le passage où je parle de l’Emir Abdelkader, et vous constaterez que mes propos ne comportent rien de scandaleux parce qu’il s’agissait d’une contribution à l’écriture de l’Histoire dans la sérénité :
Page 4 : « Changeant de stratégie et de politique, le gouvernement français ne pouvant combattre à la fois l’Emir Abdelkader à l’Ouest, et Ahmed Bey à l’Est, signa avec le premier le Traité de la Tafna (30 mai 1837). L’Emir Abdelkader avait besoin d’un tel traité pour organiser un Etat souverain dans les régions qu’il contrôlait. C’était déjà pour lui une grande victoire que d’avoir acculé les Français à le reconnaître comme chef d’un territoire indépendant. L’une des clauses du Traité de Tafna stipulait : « Art.7. L'émir achètera en France la poudre, le soufre et les armes dont il aura besoin ». En vertu de cette clause, l’Emir Abdelkader achètera plus tard des armes au gouvernement français. A la question posée au sujet de l’utilisation de ces armes alors que la paix régnait entre lui et la France, l’Emir Abdelkader répondit : « C’est pour s’en servir contre le Bey Hadj Ahmed qui menace mes frontières Est! ». Plus tard, et pour ne pas être en reste, Hadj Ahmed Bey écrira à son adjoint Benaïssa : « Si j’avais à choisir entre faire alliance avec l’Emir Abdelkader pour combattre les Français, ou faire alliance avec la France pour combattre l’Emir Abdelkader, je préférerais encore faire alliance avec les Français ! ». Sans commentaire ! Bien entendu, le gouvernement français fera tout pour entretenir l’animosité entre les deux hommes qui le combattaient en rangs dispersés. Il fera même plus en donnant instruction au gouverneur général de l’Algérie de tout entreprendre pour affaiblir les deux chefs de guerre, en suscitant dans chaque camp des rivalités à leur autorité. (Archives de l’Armée de terre, Château de Vincennes, Paris).
SUITE CI-DESSOUS
Analyse du débat: Emir Abdelkader – Hadj Ahmed Bey
Le discours politique et la propagande
Peuvent-ils occulter les données historiques ?
Par Abdelkrim Badjadja
Mardi 30 Octobre 2012
Les faits historiques que personne ne peut contester :
1- Hadj Ahmed Bey est né en 1787 à Constantine, de même que son père, Mohamed Chérif qui avait épousé Hadja Rokia Bengana.
2- Hadj Ahmed Bey avait combattu les troupes françaises du 14 juin 1830 au 5 juin 1848 dans l’Aurès, date de sa reddition.
3- Hadj Ahmed Bey avait refusé catégoriquement les propositions françaises qui visaient à lui concéder son titre de Bey de Constantine mais sous le drapeau français.
4- Comme il avait refusé aussi les propositions de la Porte Sublime qui lui offrait le trône de la Régence de Tripoli en échange du Beylik de Constantine qu’il devait abandonner aux Français.
5- Hadj Ahmed Bey avait infligé une sévère défaite à l’armée française lors de la première bataille de Constantine en 1836.
6- L’Emir Abdelkader avait combattu l’armée française de 1832 à 1847, date de sa reddition.
7- L’Emir Abdelkader avait signé le traité de la Tafna en juin 1837.
8- Ce traité eut pour conséquence immédiate de libérer les troupes françaises en opérations à l’ouest de l’Algérie, pour les acheminer sur Constantine où eut lieu la deuxième bataille de Constantine.
9- La deuxième bataille de Constantine, du 5 au 13 octobre 1837, s’était achevée par des combats de rue au cours desquels 18.000 combattants algériens et habitants de Constantine trouvèrent la mort.
10- Abdelkader avait été qualifié par l’historiographie coloniale « d’ami de la France ».
11- Un hommage particulier lui a été rendu en France en 1998 par les autorités officielles du département des Pyrénées-Atlantiques, et un livre édité en la circonstance financé par la Ville de Pau et le Conseil général.
12- Les deux chefs de la résistance aux forces coloniales commirent la même erreur que celle de nos premiers ancêtres, Massinissa et Syphax, deux princes berbères qui avaient choisi de s’entretuer au lieu de s’unir, en faisant alliance avec les deux impérialismes de l’antiquité : Rome pour le premier, et Carthage pour le second.
13- Résultat tant pour l’antiquité que pour le début de la période contemporaine : l’Algérie perdit son indépendance.
14- Assigné à résidence à Alger en juin 1848, Hadj Ahmed Bey reçut une pension annuelle du gouvernement français de 12.000 francs.
15- Emprisonné dans un premier temps, puis libéré pour rejoindre Damas, l’Emir Abdelkader reçut du gouvernement français une rente annuelle de 150.000 francs.
16- Une abondante littérature a été consacrée à l’Emir Abdelkader : 851.000 occurrences sur Google pour une recherche portant sur « L’Emir Abdelkader », et 206.000 occurrences pour « L’Emir Abdelkader ami de la France ».
17- Peu d’écrits sur Hadj Ahmed Bey : 84.700 occurrences.
QUI PEUT CONTESTER CES FAITS HISTORIQUES ?
Les faits énoncés dans mon texte initial relèvent de l’Histoire et non de mes spéculations. Par contre mon opinion relève d’une prise de position personnelle à partir de faits historiques irréfutables. Il est vrai toutefois que mon style d’écriture – coup de gueule - peut faire grincer des dents, mais ne vise en aucun cas à travestir les faits historiques. A ma connaissance, le journal LQA ne prétend pas être une revue historique en ligne. Si c’était le cas, il m’aurait été demandé de reprendre la première partie de mon texte afin d’en expurger les considérations d’ordre personnel. Par contre, la plupart de vos commentaires auraient été rejetés pour non-conformité totale avec la rigueur historique : absence d’identification des auteurs qui écrivent sous le couvert de l’anonymat, considérations personnelles ne véhiculant que des états d’âme, propos diffamatoires envers l’auteur sortant des règles minimum de bienséance, procès d’intention envers l’auteur en lui attribuant des propos qu’il n’a pas tenu, confusion entre Salah Bey (1787-1992) et Hadj Ahmed Bey (1826-1837), commentaires n’ayant rien à voir avec le sujet, discours politique ne relevant en rien de la critique des textes, propagande idéologique qui sort totalement du sujet, divagations pures et simples.
J’ajouterais pour ma part des appréciations personnelles qui sortent, je vous le concède, du champ de la science :
- Qui se cache derrière les pseudos et faux noms ? De simples lecteurs qui ne veulent pas afficher leur identité véritable pour des motifs personnels, ou bien des agents et indicateurs du DRS en mission pour détourner le débat dans le sens de porter atteinte à la dignité de l’auteur qui avait osé écrire tout un livre pour dénoncer les agissements de la sécurité militaire en Algérie ? A ces agents en mission pour le compte du DRS j’avais formulé des vœux particuliers sur mon site à l’occasion de l’Aïd El Adha alors que ce ne sont que des criminels contre l’humanité.
Voir mon site : http://badjadja.e-************/
- Le discours politique et la propagande idéologique n’ont pas leur place ni à l’Ecole, ni dans une publication scientifique, ni sur le site du journal LQA. Leur vraie place est à chercher dans les Kasmas du FLN et des autres partis Taiwan.
- Beaucoup d’interventions hostiles, qui n’apportent rien au débat, relèvent plutôt du réflexe de Pavlov qui constitue le fondement même de l’école sinistrée version Ben Bouzid et consorts : rejet du raisonnement scientifique, de l’esprit critique, et de toute réflexion personnelle, absorption des « Tabous » en matière d’histoire sans se poser de questions, élévation au rang de mythes intouchables des « héros de l’Algérie » dont les moudjahidines (y compris les faux) présentés comme de preux chevaliers sans taches et sans reproches.
- D’où l’exclamation de beaucoup d’entre vous : Comment ose-t-il toucher à notre « héros national » ?
- Tout se passe comme si j’avais commis un grand sacrilège en parlant de l’Emir Abdelkader lequel de mon point de vue n’était ni un demi-Dieu, ni un prophète, mais un simple mortel héros national d’accord, mais qui avait commis une grave erreur d’appréciation en signant le traité de la Tafna qui eut pour conséquence la mise à mort de 18.000 constantinois quatre mois plus tard.
En réalité, l’ostracisme envers Hadj Ahmed Bey par rapport à l’Emir Abdelkader sévit au plus haut sommet de l’Etat. Je vous communique un extrait d’un de mes livres que je ne citerai pas (afin d’éviter un autre procès d’intention : publicité).
« Juin 1984…Nous descendons au cabinet du ministère de la culture situé Bd des Martyrs, sous-sol. Nous sommes reçus par le ministre Abdelmadjid Meziane :
- Alors Messieurs, qu'est-ce qui vous amène de Constantine ?
- Monsieur le ministre, nous nous proposons d'organiser un cérémonium en hommage à la mémoire de Hadj Ahmed Bey qui avait combattu…
- Pourquoi en ce moment précis ? S'agit-il d'un anniversaire quelconque, sa naissance, sa mort ? A moins, que votre initiative ne soit motivée par les festivités que nous avons organisées récemment pour célébrer l'anniversaire du décès de l'Emir Abdelkader ?
- Non, monsieur le ministre…L'Emir Abdelkader est un héros national, personne ne le conteste. Mais il nous a semblé nécessaire de sortir de l'oubli d'autres héros, en commençant par Hadj Ahmed Bey…Abdelkrim Badjadja va vous montrer quelques archives relatives à son combat contre la France…
Je tends au ministre quelques documents, en particulier un appel lancé par le bey pour inciter les chefs de tribus à se soulever contre les forces coloniales...
- Pauvre Ahmed Bey, il ne maîtrise pas la langue arabe…Des fautes, des fautes, des fautes…
Incroyable de la part du ministre d'un pays qui avait été libéré par des analphabètes tels que Ali la pointe à Alger, Hamlaoui à Constantine…et si Tahar Bouderbala, ancien commandant de l'ALN ! Pour avoir compris, qu'en dépit du fait qu'ils n'avaient jamais mis les pieds à l'université, ils pouvaient, et même devaient s'engager dans la lutte contre la colonialisme, ces "analphabètes" seraient-ils plus cultivés que les docteurs ès-ceci et ès-cela ? ».
Au sujet de mon coup de gueule, Mohamed J m’écrit : « Il aurait été plus louable de décrire l’apport du Bey de Constantine à la lutte anticolonialiste au lieu de comparer l’Émir et le Bey lui-même ».
Ma réponse : En fait, j’avais déjà écrit en 1982 un livre sur « La bataille de Constantine 1836-1837 », livre publié d’abord par El Moudjahid en langue française, puis An Nasr en langue arabe, avant d’être édité par les Editions Dar El Baath en 1984. 20.000 exemplaires du livre avaient été vendus à l’époque, au prix modique de 10 dinars. J’avais procédé à la révision et l’enrichissement de ce livre, et j’en avais proposé l’édition en Algérie en renonçant à mes droits d’auteur. Je n’ai reçu aucune réponse officielle, mais j’avais appris par la bande que ce n’est pas le livre qui pose problème, mais plutôt mon nom. Aucun écrit portant mon nom ne sera publié en Algérie. Je vous livre le passage où je parle de l’Emir Abdelkader, et vous constaterez que mes propos ne comportent rien de scandaleux parce qu’il s’agissait d’une contribution à l’écriture de l’Histoire dans la sérénité :
Page 4 : « Changeant de stratégie et de politique, le gouvernement français ne pouvant combattre à la fois l’Emir Abdelkader à l’Ouest, et Ahmed Bey à l’Est, signa avec le premier le Traité de la Tafna (30 mai 1837). L’Emir Abdelkader avait besoin d’un tel traité pour organiser un Etat souverain dans les régions qu’il contrôlait. C’était déjà pour lui une grande victoire que d’avoir acculé les Français à le reconnaître comme chef d’un territoire indépendant. L’une des clauses du Traité de Tafna stipulait : « Art.7. L'émir achètera en France la poudre, le soufre et les armes dont il aura besoin ». En vertu de cette clause, l’Emir Abdelkader achètera plus tard des armes au gouvernement français. A la question posée au sujet de l’utilisation de ces armes alors que la paix régnait entre lui et la France, l’Emir Abdelkader répondit : « C’est pour s’en servir contre le Bey Hadj Ahmed qui menace mes frontières Est! ». Plus tard, et pour ne pas être en reste, Hadj Ahmed Bey écrira à son adjoint Benaïssa : « Si j’avais à choisir entre faire alliance avec l’Emir Abdelkader pour combattre les Français, ou faire alliance avec la France pour combattre l’Emir Abdelkader, je préférerais encore faire alliance avec les Français ! ». Sans commentaire ! Bien entendu, le gouvernement français fera tout pour entretenir l’animosité entre les deux hommes qui le combattaient en rangs dispersés. Il fera même plus en donnant instruction au gouverneur général de l’Algérie de tout entreprendre pour affaiblir les deux chefs de guerre, en suscitant dans chaque camp des rivalités à leur autorité. (Archives de l’Armée de terre, Château de Vincennes, Paris).
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