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Dr Gabriel Lasry : Les varices, une maladie à ne pas banaliser

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  • Dr Gabriel Lasry : Les varices, une maladie à ne pas banaliser

    Faute d’information, manque de spécialistes et négligence de la maladie font que l’insuffisance veineuse peut évoluer vers de graves complications. Le Docteur Gabriel Lasry, chirurgien spécialiste en chirurgie vasculaire et chirurgie veineuse esthétique, ancien interne et chef de clinique des hôpitaux de Paris, nous éclaire sur le sujet.

    La Nouvelle Tribune : Considérées, à tort, comme une simple question d’esthétique, les varices sont un véritable problème de santé, qui pourrait être à l’origine de graves complications. Qu’en est-il au juste ?

    Dr Lasry : C’est vrai, cela commence par une simple gêne esthétique, c’est à dire une veine visible qui apparaît souvent chez les femmes à cause des hormones féminines et des grossesses. Mais l’évolution se fait ensuite à pas lents vers des veines qui se dilatent d’avantage et qui peuvent éventuellement entraîner des complications telles qu’un ulcère du pied, ou une embolie pulmonaire. Donc, il s’agit d’une pathologie qu’il ne faut pas négliger, qu’il faut surtout prévenir car elle est très fréquente. On peut parfaitement éviter toutes ces complications à travers la prévention. La chaleur, la surcharge pondérale, la sédentarité, la position debout prolongée…sont à bannir chez les populations à risque. En revanche, le sport, au même titre que le port des collants de contention, sont recommandés.

    Quelles sont les causes à l’origine des varices ?

    L’hérédité est la principale cause dans une grande majorité des cas. Mais certains facteurs, que l’on vient d’évoquer, peuvent accentuer le risque. D’où l’importance de la prévention chez les personnes prédisposées à développer la maladie.

    Quels sont les traitements ?

    Les traitements varient en fonction dépend de chaque cas. Il faut faire un écho-doppler pour bien explorer l’étendue du problème, et surtout le sens de circulation du sang, lequel devrait circuler du haut vers le bas. Au cas où il s’agit d’une petite varice, récente, un traitement médical, par des bas de contention, des veinotoniques, une sclérothérapie (il s’agit d’un traitement ciblé qui consiste en une injection du médicament à l’intérieur de la varice, ce qui permet de refermer la veine) est suffisant. En revanche, si la varice est trop importante et que le sang circule à l’envers, seule une intervention peut régler le problème. Il existe aujourd’hui de multiples techniques qui permettent d’avoir d’excellents résultats, sans nécessiter de longs séjours d’hospitalisation. Il s’agit de la chirurgie mini-invasive sous anesthésie locale et le laser endo-veineux. Mais, cela suppose que l’écho-doppler doit être réalisé par un spécialiste des veines, un phlébologue ou un angiologue. Car pour que le chirurgien puisse bien faire son travail, il doit être aiguillé par la cartographie des veines réalisée à l’aide de l’écho-doppler. Faute d’un bon repérage, une cartographie des varices que l’on effectue on préopératoire, après avoir effectué un écho-doppler, il arrive souvent que l’on se trompe et que l’on ne ferme pas le robinet de la veine. C’est souvent le cas lorsque l’on opère par stripping (varicectomie).

    Avant de revenir en détail sur ces nouvelles techniques, on sait qu’il arrive également que le patient ne soit pas orienté vers un phlébologue pour effectuer cet examen, et entre temps la maladie peut évoluer.

    En effet, il y a deux cas de figures qui sont les plus fréquents. Soit le médecin est convaincu qu’il s’agit d’une petite veine, et dans ce cas il va prescrire une simple médication pour soulager le patient, pensant que la maladie ne va pas évoluer, soit la veine est fortement dilatée, et le patient sera orienté directement vers la chirurgie. Et comme il y a un manque au niveau des chirurgiens spécialistes (phlébologue-angiologue), il arrive souvent que l’intervention soit faite par un chirurgien généraliste, qui a recours au stripping. Hélas, encore une fois, le manque de spécialistes (angiologues) fait que le travail d’exploration par écho-doppler n’est pas non plus réalisé par des spécialistes. C’est surtout un problème d’offres médicales que de compétences.



    D’où un taux de récidives assez important ?

    Si le travail de repérage est mal fait, si l’intervention par stripping n’est pas précédée d’un bon repérage, le taux de récidive est de 50% au bout de la deuxième année qui suit l’opération. La prise en charge des varices nécessite un travail d’équipe entre le phlébologue qui va effectuer l’écho-doppler et qui va orienter le chirurgien, à travers une cartographie des veines, et le chirurgien qui fera son intervention. Un contrôle postopératoire, un suivi phlébologique et le port des bas permettent de réduire le risque à 5% de récidive au bout de 20 ans.

    Est-ce que l’on peut revenir sur les nouvelles techniques moins traumatisantes que le stripping ?

    Le laser endoveineux consiste à faire une petite incision, d’un à deux millimètres pour insérer dans la veine, sous contrôle échographique, un cathéter contenant une fibre optique conduisant le faisceau laser qui obstrue la veine atteinte.

    La chirurgie mini-invasive sous anesthésie locale se pratique de manière ambulatoire. Ce qui signifie qu’elle se déroule au bloc opératoire mais ne nécessite pas de nuit d’hospitalisation. Elle ne s’adresse qu’aux veines malades en respectant toujours les veines saines ou peu dilatées (qui peuvent éventuellement, un jour, servir de matériel de remplacement artériel : pontage). Avec la chirurgie mini-invasive, le confort du patient est fortement amélioré.



    Y a-t-il un message que l’on puisse passer aux patients qui souffrent du problème de varices ?

    Il ne faut pas banaliser cette maladie. C’est une pathologie que l’on peut traiter et l’on peut avoir de très bons résultats. Il faut s’adresser aux bons spécialistes pour bien explorer l’étendue de la maladie, et s’il y a lieu de faire une intervention, il faut encore une fois s’adresser aux chirurgiens spécialistes. Pour éviter d’en arriver là, la prévention reste de mise chez les personnes à risque. Des précautions particulières doivent être prises en cas de longs voyages en avion. Sur 35 milliards d’heures de vols, il y a 15 ou 17 décès par embolie pulmonaire. Les traitements anticoagulants sont recommandés dans les cas de risque élevé

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