Attijariwafa et BMCE Bank investissent 130 millions de dollars pour la création de deux banques en Algérie. D’autres investisseurs semblent prêts à franchir le pas.
Depuis quelque temps, plusieurs investisseurs Marocains se tournent vers le marché algérien, qu’ils considèrent aujourd’hui comme un pays émergent où il fait bon d’investir.
Deux grandes banques de la place ont récemment fait le premier pas. Il s’agit
du groupe BMCE Bank, de Othman Benjelloun, et d’Attijariwafa Bank, de
Khalid Oudghiri. Les chiffres d’investissements annoncés par ces deux groupes sont importants: 30 millions de dollars pour le premier et 100 millions de dollars pour le second. Ce dernier, intéressé par le programme de privatisation d’une banque publique algérienne, le Crédit populaire d’Algérie, pourrait contribuer à cette opération en déposant bientôt une offre de rachat. «Si nous remportons cette privatisation, nous abandonnerons notre démarche de demande d’agrément pour la création d’une nouvelle banque», estime Khalid Oudghiri. Jamais, depuis des décennies, des banques marocaines ou algériennes, n’ont décidé d’investir des montants colossaux dans le pays voisin.
Mais, le Maroc, plus que l’Algérie, semble résolu à briser le différend politique et diplomatique qui empoisonne, depuis une trentaine d’années, les relations économiques entre les deux pays.
D’autres grands groupes marocains,comme l’ONA ou Ynna Holding du groupe Chaâbi, ont émis le souhait de créer des investissements en Algérie.
Du côté de l’ambassade du Maroc à Alger, on estime encore faibles et presque insignifiants les investissements marocains dans ce pays. Ils se réduisent, selon nos diplomates, à quelques multinationales étrangères qui investissent à travers leurs filiales marocaines, ou à certaines entreprises nationales qui opèrent dans le secteur de la publicité et des télécommunications. C’est le cas notamment de l’agence Shem’s qui avait installé, il y a quelques années déjà, une filiale en Algérie, et dont l’activité est estimée aujourd’hui florissante. Quant aux sociétés algériennes, «aucune
grande entreprise n’a jugé bon de venir investir chez nous», estime un responsable de l’ambassade marocaine en Algérie. Les quelques investissements signalés sont l’oeuvre d’une poignée limitée
d’hommes d’affaires qui opèrent dans des secteurs dits spéculatifs,
comme la promotion immobilière.
Seulement, en dehors des investissements, les deux pays sont gagnés par une volonté sérieuse de faire progresser les échanges commerciaux, dont le
niveau reste encore en deçà des attentes.
En 2005, le Maroc a importé de l’Algérie la valeur de 200 millions de dollars, constituée essentiellement d’hydrocarbures.
Pour sa part, notre pays n’exporte que quelques produits agricoles,
pharmaceutiques et médicaux pour une valeur d’échange très faible.
Pour dynamiser ses relations avec l’Algérie, le Maroc a repris en 2005 sa
participation à la Foire d’Alger, l’un des rendez-vous économiques les plus en
vue au niveau international. La suppression des visas, décidée par les deux
pays, en 2004 par le Maroc, et en 2005 par l’Algérie, contribuera à faciliter les
déplacements d’affaires pour les investisseurs. Reste maintenant à ouvrir les frontières terrestres, toujours fermées par notre voisin algérien. ❏
Aïssa Amourag
Depuis quelque temps, plusieurs investisseurs Marocains se tournent vers le marché algérien, qu’ils considèrent aujourd’hui comme un pays émergent où il fait bon d’investir.
Deux grandes banques de la place ont récemment fait le premier pas. Il s’agit
du groupe BMCE Bank, de Othman Benjelloun, et d’Attijariwafa Bank, de
Khalid Oudghiri. Les chiffres d’investissements annoncés par ces deux groupes sont importants: 30 millions de dollars pour le premier et 100 millions de dollars pour le second. Ce dernier, intéressé par le programme de privatisation d’une banque publique algérienne, le Crédit populaire d’Algérie, pourrait contribuer à cette opération en déposant bientôt une offre de rachat. «Si nous remportons cette privatisation, nous abandonnerons notre démarche de demande d’agrément pour la création d’une nouvelle banque», estime Khalid Oudghiri. Jamais, depuis des décennies, des banques marocaines ou algériennes, n’ont décidé d’investir des montants colossaux dans le pays voisin.
Mais, le Maroc, plus que l’Algérie, semble résolu à briser le différend politique et diplomatique qui empoisonne, depuis une trentaine d’années, les relations économiques entre les deux pays.
D’autres grands groupes marocains,comme l’ONA ou Ynna Holding du groupe Chaâbi, ont émis le souhait de créer des investissements en Algérie.
Du côté de l’ambassade du Maroc à Alger, on estime encore faibles et presque insignifiants les investissements marocains dans ce pays. Ils se réduisent, selon nos diplomates, à quelques multinationales étrangères qui investissent à travers leurs filiales marocaines, ou à certaines entreprises nationales qui opèrent dans le secteur de la publicité et des télécommunications. C’est le cas notamment de l’agence Shem’s qui avait installé, il y a quelques années déjà, une filiale en Algérie, et dont l’activité est estimée aujourd’hui florissante. Quant aux sociétés algériennes, «aucune
grande entreprise n’a jugé bon de venir investir chez nous», estime un responsable de l’ambassade marocaine en Algérie. Les quelques investissements signalés sont l’oeuvre d’une poignée limitée
d’hommes d’affaires qui opèrent dans des secteurs dits spéculatifs,
comme la promotion immobilière.
Seulement, en dehors des investissements, les deux pays sont gagnés par une volonté sérieuse de faire progresser les échanges commerciaux, dont le
niveau reste encore en deçà des attentes.
En 2005, le Maroc a importé de l’Algérie la valeur de 200 millions de dollars, constituée essentiellement d’hydrocarbures.
Pour sa part, notre pays n’exporte que quelques produits agricoles,
pharmaceutiques et médicaux pour une valeur d’échange très faible.
Pour dynamiser ses relations avec l’Algérie, le Maroc a repris en 2005 sa
participation à la Foire d’Alger, l’un des rendez-vous économiques les plus en
vue au niveau international. La suppression des visas, décidée par les deux
pays, en 2004 par le Maroc, et en 2005 par l’Algérie, contribuera à faciliter les
déplacements d’affaires pour les investisseurs. Reste maintenant à ouvrir les frontières terrestres, toujours fermées par notre voisin algérien. ❏
Aïssa Amourag
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