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L'ouverture de l'économie marocaine ne donne pas encore de vrais résultats

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  • L'ouverture de l'économie marocaine ne donne pas encore de vrais résultats

    Le Maroc s'est ouvert aux échanges internationaux, aux investissements. Mais la croissance reste insuffisante, et le chômage persiste. Par Lahsen Abdelmalki, directeur du département des relations internationales de la faculté des sciences économiques et de gestion, université Lumière Lyon 2.

    Une politique commerciale bien ajustée peut-elle conditionner l'ascension du Maroc vers l'émergence ? C'est la question à laquelle tente de répondre la présente contribution.

    Dans quelle mesure les dispositifs de la « nouvelle » politique commerciale du Maroc, mise en place depuis une quinzaine d'années, sont susceptibles, par leurs effets sur les performances du commerce extérieur, de placer le pays sur la trajectoire lente mais vertueuse de l'émergence?

    Ouvrir les frontières

    La « nouvelle » politique commerciale du Maroc est marquée par un engagement affirmé en faveur d'une ouverture plus grande des frontières. En mai 2008, une note d'appréciation de la politique commerciale émanant de l'administration de l'économie et des finances entonne résolument que « la libéralisation commerciale est un choix irréversible.

    Elle précise également que le commerce extérieur est « un pilier central de la croissance et une source de richesse incontournable ». Cet engagement s'est traduit par un activisme commercial sans pareil du pays, qui n'a cessé de multiplier les accords commerciaux avec des partenaires de toutes tailles et de toutes vocations économiques, aussi bien dans le périmètre méditerranéen qu'au-delà.

    Un déficit commercial persistant

    Si le Maroc a enregistré des progrès encourageants dans ses rapports commerciaux avec le reste du monde, les bénéfices de son ouverture demeurent en revanche contrariés par la persistance d'un important déficit commercial. Or, dans son dernier examen de la politique commerciale du Maroc, l'OMC avertit que le creusement du déficit de la balance commerciale est susceptible de saborder les efforts de croissance du pays, d'autant que la situation générale est altérée par la crise financière mondiale qui alimente une détérioration continue de la balance des paiements.

    Une augmentation des investissements nationaux et surtout étrangers

    C'est précisément afin de remédier à l'insuffisante maturité de son agriculture et de son système industriel, mais aussi pour consolider sa compétitivité extérieure, que le Maroc a progressivement assorti son volontarisme commercial par des dispositions de politique générale. Ainsi, le secteur bancaire a fait l'objet d'une déréglementation progressive marquée par la libéralisation presque complète des taux d'intérêt, la promulgation d'une nouvelle loi bancaire et la dépréciation du niveau du dirham.

    Combler le retard industriel

    Au niveau industriel, plusieurs programmes de développement sectoriels et trans-sectoriels ont été mis en œuvre. Il est encore trop tôt pour dresser un bilan exhaustif de tous ces programmes, d'autant que certains en sont encore au stade de démarrage. Néanmoins, on peut sans contexte admettre que les progrès économiques récents ont permis un important assainissement macroéconomique, illustré notamment par une plus grande maîtrise de l'inflation, un taux de change relativement stable, une baisse importante des taux d'intérêt et une plus grande diversification de l'économie.

    Un chômage persistant

    L'augmentation significative des investissements nationaux et surtout étrangers témoigne de cette maturation progressive de l'économie nationale. Toutefois, le pays se trouve parallèlement confronté à d'importants défis, au rang desquels figurent une croissance économique instable, une vulnérabilité par rapport aux facteurs climatiques et un fort taux de chômage.

    Enfin et surtout, de larges franges de la population demeurent toujours non associés à l'effort du développement et exclus des fruits de ce dernier. À défaut d'une accélération et d'une meilleure répartition de la croissance économique, la pauvreté et l'exclusion pourraient s'aggraver, et par suite déboucher sur des tensions sociales susceptibles de compromettre les promesses des réformes économiques et politiques récentes.

    « Arrimer » le Maroc à l'UE

    Les évolutions positives enregistrées récemment ont conduit certains à parler hâtivement du Maroc comme d'un « dragon » ou d'un « émergent ». Les performances commerciales limitées du Maroc, invitent à soumettre à un réel examen critique de telles dénominations. Les changements qui s'opèrent Maroc s'apparentent plutôt ce à ce que l'on pourrait appeler un processus de « proto-émergence », c'est-à-dire la « toute première phase de l'émergence » au cours de laquelle sont graduellement réunis les prérequis d'une croissance soutenue et durable, tant au niveau institutionnel et politique, qu'au niveau économique et social.

    Les facteurs d'inertie liés au contexte de l'intégration régionale au Maghreb et en Méditerranée ne sont pas les plus faciles parmi tous ceux dont doit impérativement s'affranchir la politique commerciale du Maroc. En particulier, en matière de régionalisme, la façon « d'arrimer » le Maroc à l'UE est apparaît comme donnée stratégique pour l'avenir des échanges et la gestion de l'attractivité du pays face aux investissements étrangers.

    En définitive, le Maroc a franchi, avec la libéralisation de sa politique commerciale, une étape essentielle. Cette dernière prendrait toute sa signification en étant suivie par d'autres étapes aussi décisives...


    Lahsen Abdelmalki dirige le département des relations internationales de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'université Lumière Lyon 2. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles consacrés à l'étude des relations internationales contemporaines. Dernier ouvrage paru : « Le Maroc Stratégique » : ruptures et permanence d'un royaume aux éditions Descartes et Cie - décembre 2013 .

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    "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

  • #2
    Il faut etre patient et attendre que les strategies arrivent toutes a maturation et les projets rentrent en exploitation. Il faut continuer a faire le travail en amont, reformer, reformer, reformer. Des que la sortie de crise pointera son nez, ce sera payant....

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