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Maroc : net satisfecit du FMI envers la politique économique du gouvernement

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  • Maroc : net satisfecit du FMI envers la politique économique du gouvernement

    Une équipe du fonds vient juste de terminer une revue de l’économie du Maroc. Elle valide les prévisions du gouvernement dans sa loi de finance, soit environ 4% de croissance en 2014. Mais recommande toutefois une réforme des retraites. Prenant acte du déficit de compétitivité de l'économie marocaine, le fonds propose aussi plus de flexibilité dans le taux de change.

    Une bonne note globale... Tel est le ton du communiqué publié par le Fmi le 19 décembre sur la politique macro-économique du Maroc.
    Les équipes du fonds se sont rendus au Maroc du 5 au 19 décembre 2013 dans le cadre de leurs consultations régulières (Article IV) et du troisième examen des performances du royaume portant sur la "Ligne de précaution et de liquidité" (PLL) de 6 milliards de dollars sur 24 mois attribué au Maroc en août 2012. Elles y ont rencontré les autorités politiques, des représentants du secteur privé et de la société civile.
    Pour Jean-François Dauphin chef de la mission cité dans un communiqué du fonds publié ce 19 décembre."Malgré un contexte économique régional et mondial défavorable, la performance de l'économie marocaine s’est améliorée dans l'ensemble en 2013 après les difficultés rencontrées en 2012". En poursuivant, "bien que les effets de la crise en Europe ont été fortement ressenties dans le secteur non agricoles, poursuit le communiqué», la croissance du PIB devrait atteindre environ 5% », en raison des bons résultats agricoles.
    Selon le fonds « l'inflation est restée faible. Le déficit courant a diminué considérablement et les réserves sont restées stables à environ 4 mois d'importations, aidées par d’importants investissements directs étrangers. La dette publique reste durable et le déficit budgétaire se contracte en raison notamment des mesures prises par le gouvernement ». Plutôt bon donc.

    RENFORCER LA COMPETITIVITE
    Le FMI estime que le déficit budgétaire de 4,9 % du PIB visé par la Loi de finances 2014 « approprié » et valide donc en creux les prévisions du chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, leader du parti islamique PJD qui gouverne le pays dans le cadre d’une coalition. Celle-ci vient d'être remaniée le 11 octobre avec le départ du parti Istiqlal dont faisait partie l'ex-ministre de l'Economie Nizar Baraka et l'arrivé du RNI dont est issu Mohamed Boussaid, son remplaçant. Pour 2014 la mission du fonds table sur une croissance de près de 4 % en raison notamment de l’accélération des secteurs non agricoles et dans une hypothèse de production céréalière moyenne.
    La prévision retenue pour l'an prochain dans le projet de loi de finance est celle d'une croissance de 4,2%.
    Mais le fonds y va aussi bien sûr de ses recommandations. Dans ce contexte, « il est important que les autorités poursuivent les réformes entreprises pour rééquilibrer les comptes budgétaires et externes, renforcer la compétitivité, assurer une croissance plus forte et plus riche en emplois et améliorer la protection sociale, en particulier pour les plus vulnérables de la population».
    Par ailleurs, « il est important que la réduction du déficit public laisse suffisamment de marge de manoeuvre fiscale pour renforcer la protection sociale et d'investir dans les infrastructures, l'éducation et la santé", poursuit l’institution de Bretton Woods.
    Celle-ci « salue» par ailleurs les efforts du gouvernement qui commencer à réduire les exonérations fiscales dans le secteur agricole ou celui de la compensation (subventions aux produits de base). Mais pointe dans le même temps « l’urgence » d’une réforme des retraites.

    REVOIR LE TAUX DE CHANGE
    Autre point d’attention, l’amélioration de la compétitivité extérieure du royaume, qui de fait est plutôt dégradée au vu de son très fort déficit commercial, le taux de couverture des importations tournant seulement autour de 50%.
    Selon la mission du FMI, « les efforts déployés ces dernières années pour diversifier les produits et les marchés d'exportation et d'attirer des investissements directs étrangers ont déjà commencé à porter leurs fruits ». Faisant une référence claire à la politique dite "Emergence industrielle".
    Mais le fonds va plus loin : « à notre avis, une plus grande souplesse dans le régime de taux de change permettrait de soutenir la compétitivité, renforcer la capacité de l'économie d'absorber les chocs et d'appuyer la mondialisation et la diversification des flux étrangers ». Alors que les autorités monétaires affichent une grande prudence en la matière, le FMI recommande à demi-mot, sinon une dévaluation, du moins un glissement du dirham. Les arguments du fonds qu'il ne manquera pas de développer lors de la publication de son étude complète seront alors à lire avec intérêt....
    Le FMI plaide aussi pour la poursuite des réformes visant « à améliorer le climat des affaires, la transparence et le système (…) pour continuer à attirer et stimuler l'investissement privé. Il est également important de mettre en œuvre des politiques appropriées pour augmenter la teneur en emplois de la croissance »

    Consensus de Washington
    Enfin il estime que le secteur bancaire marocain « reste stable dans l'ensemble » et « soutient » Bank Al Maghrib dans ses efforts pour renforcer la surveillance bancaire, y compris l'adhésion progressive aux normes Bâle III et à assurer les provisions nécessaires pour se prémunir des prêts non performants qui ont « légèrement augmenté cette année ».Le FMI conseille enfin au Maroc de poursuivre le travail d’élargissement de l’accès au Crédit en particulier pour les PME.
    Enfin, on ne pourra que souligner la convergence de vue frappante entre l'institution de Washington et la banque centrale marocaine, les analyses de cette dernière dans le compte rendu de son conseil de politique monétaire qui s'est tenu ce 17 décembre ressemblent à s'y méprendre à celles du FMI. La dénonciation du "consensus de Washington" comme certains pays connaissant des relations tendues avec le FMI, ce n'est pas vraiment la tasse de thé de Rabat!
    Pierre-Olivier Rouaud
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