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Alger-Doha : l’économique transcende la brouille politique

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  • Alger-Doha : l’économique transcende la brouille politique

    Alger et Doha peuvent ne pas s’accorder sur une même attitude face aux crises dans le monde arabe, cela ne les empêche pas de conclure de bonnes affaires. Le projet de partenariat algéro-qatari dans la zone de Bellara est finalement mis sur les rails, même si Ramtane Lamamra, en conférence de presse conjointe avec son homologue qatari, Khaled Ben Mohamed El Atia, devait dénoncer le mouvement imprimé à la Ligue arabe par les pays du Golfe.

    Dégel économique ? Assurément. La forte délégation qatarie, qui a débarqué à Alger, à la suite de celle française encore plus étoffée, ne repart pas bredouille. Le projet du complexe sidérurgique de Bellara, dans la wilaya de Jijel, joint-venture algéro-qatarie associant Sider et Qatar International, est relancé, après près de quatre années de blocage. A la grande satisfaction du ministre algérien de l’Industrie, Amara Benyounès, mais aussi de Khaled Ben Mohamed El Atia. Le complexe sidérurgique algéro-qatari devait produire à terme quelque 5 millions de tonnes par an. L’investissement sera de 2 milliards de dollars dans une première étape pour une production d’étape de 2 millions de tonnes d’acier par an. L’entrée en production est prévue pour 2017.

    La structuration du projet obéit à la règle du 49/51. Sider et le Fonds national d’investissement détiennent les 51%. Les 49% restants sont répartis entre les qataris Qatar Steel et Qatar Mining. Si les affairent se concluent bien entre l’Algérie et le Qatar, les ententes politiques peinent, elles, à se faire jour. Alger et Doha n’obliquent pas le même regard sur les crises et révoltes qui secouent le monde arabe. Le Qatar a eu sa réputation non usurpée de souffleur sur le brasier arabe, alors que l’Algérie plaide pour des solutions négociées, non violentes.

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ne s’est d’ailleurs pas empêché de faire la remarque de ce qu’est devenue la Ligue arabe, passée sous influence des pays du Golfe, après l’affaiblissement de l’Égypte.

    Lors de la conférence de presse conjointe avec son homologue qatari, Ramtane Lamamra a émis le souhait de voir la Ligue arabe devenir une autorité politique et morale qui œuvre à la solution des problèmes qui sont posés dans le monde arabe sans qu’il y ait recours aux violences et aux tueries. Incontestablement, c’est une pique à l’endroit du Qatar qui s’est illustré particulièrement entreprenant quand il s’agissait d’ajouter de l’huile sur les feux qui ont pris dans nombre de pays arabes. L’opportunité était également offerte pour Lamamra de rappeler le soutien de l’Algérie à l’émissaire onusien dans le conflit syrien et son appui au processus qui devrait aboutir à la conférence dite de Genève 2.

    De son côté, le ministre qatari des Affaires étrangères a affirmé que la gestion du dossier syrien reste sous la Coupe de la Ligue arabe et que sur le dossier, il n’y a pas de divergence entre Alger et Doha. Or, l’on sait que l’Algérie s’était réservée sur certaines résolutions de la Ligue arabe.
    Cela dit, comme c’est la cas pour toutes les délégations étrangères visitant l’Algérie, le ministre qatari des Affaires étrangères a eu droit lui aussi à une audience chez Bouteflika. Khaled Ben Mohamed El Atia était porteur d’un message de l’émir du Qatar Tamin Ben Mohamed El Thani à Bouteflika. Contenu ? Secret bien gardé.

    Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)
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