TSA - samedi, 21 décembre 2013 21:15
Propos de François Hollande devant le Crif
Les partis politiques pointent du doigt le pouvoir algérien et... le paludisme
Achira Mammeri
La classe politique en Algérie n’a pas apprécié les propos du président français, François Hollande, tenus lundi dernier à l’Élysée, à l’occasion du 70e anniversaire du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Djamel Benabdessalem, président du Front de l’Algérie nouvelle (FAN), pointe du doigt les autorités algériennes, estimant dans une déclaration à TSA « que l’ambassadeur français en Algérie doit être convoqué par le ministère des Affaires étrangères pour expliquer cette bourde officielle ». « Malheureusement, les autorités algériennes sont incapables de défendre les intérêts du peuple et du pays, et cela, les Français l’ont bien compris », poursuit-il.
Lakhdar Benkhelaf, député et cadre au parti El Adala, dit ne pas être surpris par la sortie de Hollande. « L’Algérie fonctionne sans président depuis plus d’une année. La diplomatie algérienne est absente. Le président français est accueilli comme un roi lorsqu’il vient en Algérie, sans oublier les contrats colossaux arrachés par les Français après chaque visite officielle ». La réaction de Hollande remet sur le tapis, selon lui, « la fragilité du pouvoir en Algérie, son impuissance face à un pays qui refuse, à ce jour, de reconnaitre ses crimes commis durant la période coloniale, et qui, malgré tout, profite d’une position exceptionnelle dans son partenariat économique avec l’Algérie », s’indigne notre interlocuteur.
Saida Benhabiles, ex-ministre et présidente de l’Association pour la promotion de la femme rurale déclare à TSA que les propos de Hollande « enveniment les relations entre les deux pays ». « Ces déclarations ne sont pas dignes d’un chef d’État. […] dans les deux pays, certains œuvrent pour le rapprochement, le président français détruit tout ». « Est-ce que c’est le subconscient de Hollande qui a parlé ? L’a-t-il fait sciemment ? Les déclarations sont censées servir quel intérêt ? », s’interroge-t-elle. L’ex-ministre pense, en tout cas, que la déclaration de Hollande renforce le « camp des extrémistes en France qui sont contre le rapprochement entre les deux pays »
Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), apporte, quant à lui, une explication plus au moins étonnante aux propos de Hollande. Selon lui, le président français n’a en aucun cas enfoncé l’Algérie encore moins son président et ses autorités, qui sont « les alliés de la France ». Pour M. Touati, les propos de Hollande ont une relation avec le virus du paludisme déclaré dans plusieurs régions du pays. « Il n’y a aucune lecture politique aux propos de Hollande. En fait, le président français s’est dit heureux que son ministre n’ait pas été contaminé par ce virus ».
Propos de François Hollande devant le Crif
Les partis politiques pointent du doigt le pouvoir algérien et... le paludisme
Achira Mammeri
La classe politique en Algérie n’a pas apprécié les propos du président français, François Hollande, tenus lundi dernier à l’Élysée, à l’occasion du 70e anniversaire du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
Djamel Benabdessalem, président du Front de l’Algérie nouvelle (FAN), pointe du doigt les autorités algériennes, estimant dans une déclaration à TSA « que l’ambassadeur français en Algérie doit être convoqué par le ministère des Affaires étrangères pour expliquer cette bourde officielle ». « Malheureusement, les autorités algériennes sont incapables de défendre les intérêts du peuple et du pays, et cela, les Français l’ont bien compris », poursuit-il.
Lakhdar Benkhelaf, député et cadre au parti El Adala, dit ne pas être surpris par la sortie de Hollande. « L’Algérie fonctionne sans président depuis plus d’une année. La diplomatie algérienne est absente. Le président français est accueilli comme un roi lorsqu’il vient en Algérie, sans oublier les contrats colossaux arrachés par les Français après chaque visite officielle ». La réaction de Hollande remet sur le tapis, selon lui, « la fragilité du pouvoir en Algérie, son impuissance face à un pays qui refuse, à ce jour, de reconnaitre ses crimes commis durant la période coloniale, et qui, malgré tout, profite d’une position exceptionnelle dans son partenariat économique avec l’Algérie », s’indigne notre interlocuteur.
Saida Benhabiles, ex-ministre et présidente de l’Association pour la promotion de la femme rurale déclare à TSA que les propos de Hollande « enveniment les relations entre les deux pays ». « Ces déclarations ne sont pas dignes d’un chef d’État. […] dans les deux pays, certains œuvrent pour le rapprochement, le président français détruit tout ». « Est-ce que c’est le subconscient de Hollande qui a parlé ? L’a-t-il fait sciemment ? Les déclarations sont censées servir quel intérêt ? », s’interroge-t-elle. L’ex-ministre pense, en tout cas, que la déclaration de Hollande renforce le « camp des extrémistes en France qui sont contre le rapprochement entre les deux pays »
Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), apporte, quant à lui, une explication plus au moins étonnante aux propos de Hollande. Selon lui, le président français n’a en aucun cas enfoncé l’Algérie encore moins son président et ses autorités, qui sont « les alliés de la France ». Pour M. Touati, les propos de Hollande ont une relation avec le virus du paludisme déclaré dans plusieurs régions du pays. « Il n’y a aucune lecture politique aux propos de Hollande. En fait, le président français s’est dit heureux que son ministre n’ait pas été contaminé par ce virus ».
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