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Les Andalous d’Algérie: Un cas comateux ou une cause oubliée ?

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  • Les Andalous d’Algérie: Un cas comateux ou une cause oubliée ?

    Avant la colonisation française (1830), les Andalous d’Algérie formaient une communauté bien organisée qui préservait son identité distincte en reconnaissant l’hospitalité fraternelle musulmane des Algériens. Ils gardaient les clefs de leurs maisons andalouses, sous les yeux, avec l’espoir du retour. Ils avaient même leurs villes en Algérie comme Koléa, leurs mosquées, leurs associations charitables consacrées aux Andalous en difficultés. Ils refusaient de marier leurs filles aux Algériens, ou de se marier avec les Algériennes, non par racisme, mais par refus de se dissoudre ou de s’assimiler dans la société hospitalière. Ils avaient leur organisation hiérarchique officielle reconnue par l’Etat ; connue sous le nom de « Niqabat al-Andaloussyine », avec des biens et des Houbous (Fonds Communs) voués à l’éducation de leurs enfants, et aux mariages de leurs jeunes gens. Ils avaient même leurs écoles et hôpitaux et tout ce qui leur faut pour vivre une vie honorable dans un pays frère. Ils avaient même leurs quartiers à Alger, et ils étaient majoritaires à la Casbah.

    Ce sujet est traité vaguement voire même furtivement par plusieurs historiens algériens sans attirer beaucoup d’attention. On trouve parmi eux des historiens Andalous algériens comme Mahdi Bou’abdalli et Nacer ed-Dine S’aidouni, originaire de Bejaia. Ce dernier a consacré tout une oeuvre à l’histoire des Andalous d’Algérie.

    Les deux premières tribus andalouses qui ont regagnés l’Algérie ont été anéanties près d’Oran. Les autres Andalous ont habité la région côtière de l’Algérie. Ils ont débarqué en plusieurs flux en grand nombre sur plusieurs villes algériennes, surtout sur Tlemcen, Bejaia, et Jijel.

    L’ethnologie (ansab) des Andalous d’Algérie est très variée ; on y trouve les différentes tribus arabes (Adnan et Qahtan), les Berbères (Chaouias et Amazighs), et même des Juifs et des Chrétiens. Certaines familles andalouses ont gardé leurs noms de famille andalous, entre autres : Qortbi, Qortbaoui, Lahmar, Bou’abdalli, S’aidouni, Chebili, Zaidouni, Zanoun, etc.

    La famille royale des Bani al-Ahmar (Bani Nasr) a connu deux branches. La branche portée sur la science (les savants ouléma comme chefs) a débarqué à Jijel et Bejaia, puis s’est répartie dans les régions limitrophes au fil du temps. On compte parmi les descendants de cette branche Ammar al-Ahmar de la ville Chakfa, connu aussi par son disciple Mobarak al-Mili ; ce disciple est une figure de proue de l’Association des oulémas musulmans algériens. La branche portée sur l’exercice du pouvoir s’est réfugiée auprès du royaume du Maroc, puis auprès de celui de Tlemcen, avec Abu Abdilah as-Saghir (Bouabdil) comme chef (1).

    « EPITAPHE D’UN ROI GRENADIN MORT A TLEMCEN » (2)
    par l’orientaliste historien français Berbrugger

    M. Charles Brosselard, dont la présence à Tlemcen aura été aussi utile à la science qu’elle est avantageuse pour ses administrés, vient de découvrir une inscription arabe de la plus haute importance. C’est l’épitaphe d’un roi de Grenade mort à Tlemcen, à la fin du 15e siècle. Nous savons que notre honorable correspondant prépare un travail spécial sur cette épigraphe, travail où il fera disparaître les quelques doutes qui pouvaient planer sur son attribution exacte.

    Nous ne voulons donc pas déflorer son œuvre, et nous nous bornons ici à donner sa traduction de cette curieuse épitaphe, qui était presque illisible et où personne n’avait jamais pu rien comprendre. M. Charles Brosselard l’a déchiffrée avec habileté et une patience qui feraient honneur à un élève de l’école des chartes et même à un bénédictin.

    Voici, avec quelques autres détails, la traduction de l’épitaphe royale :

    « Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux,
    Que la Grâce divine se répande sur N. S. Mohammed et sur sa famille ! »

    Ici, s’aligne un sixain d’un très joli style, dû à la plume d’un poète habile. Je traduis ainsi :

    « Tombeau de l’infortuné roi, qui est mort dans la douleur de l’exil,
    « A Tlemcen, où il a passé comme un indifférent, au milieu de la foule ;
    « Lui, qui avait combattu si longtemps pour la défense de la foi !
    « Ainsi se sont accomplis sur lui les décrets du Tout-Puissant !
    « Mais Dieu lui avait donné la résignation dans le malheur !
    « Que Dieu daigne, à toujours, arroser son tombeau d’une pluie bienfaisante !

    1) C’est ici la sépulture du Sultan juste et glorieux, du roi accompli, le champion de la Foi, l’émir des musulmans et le représentant du Maître de l’univers, notre seigneur Abou Abdallah, le victorieux par la grâce de Dieu, fils de notre maître l’Emir des musulmans, Abou-en-Nacer, fils de l’Emir saint, Abou-’l-H’acen, fils du Prince des croyants, Abou-’I-H’addjadj, fils de l’Emir des musulmans, Abou-Abdallah, fils de l’Emir Abou-’l-H’addjadj, fils de l’Emir Abou-’l-Oualid, Oualid-ibn-Nacer-el-Ansari-el-Khazredji (3), l’Andalous ; que Dieu sanctifie sa trace et lui accorde une place élevée dans le Paradis ! Il combattit dans le pays des Andalous, pour la cause de la religion, avec un petit nombre d’arabes (El-Arban) contre les armées nombreuses et puissantes des adorateurs du crucifié; et il ne cessa pas un seul jour de sa vie et de son règne, de porter haut l’étendard de la guerre sainte ; il accomplit, comme défenseur de la Foi, tout ce que Dieu et les croyants pouvaient attendre de lui.

    2) Il est mort, entre le Maghreb et l’Icha, dans la soirée du premier mercredi de châban de l’an 899, et il avait environ quarante ans d’âge. (Le début de châban 899 correspond au milieu de juin 1494)

    « Ô mon Dieu, daigne me recevoir dans ton sein, en récompense des combats que j’ai livrés pour ta Gloire ! Que ce soit là, mon Dieu, le motif du pardon que j’espère de ta bonté ! »

    Cette intéressante pierre tumulaire, aujourd’hui déposée au Musée de Tlemcen (4), est un beau marbre onyx veiné de rose. Elle a 90 cm de hauteur et 43 cm de largeur. Son épaisseur est de six centimètres.

    L’épitaphe a vingt-sept lignes, le caractère est andalous, gravé en relief ; mais il est horriblement usé, vous pouvez en juger par l’inspection de la photographie : vous saurez tout à l’heure pourquoi. La lecture est donc des plus difficile ! J’y suis revenu, à bien des reprises, me faisant aider sans succès des plus habiles taleb, et ne me doutant pas de l’importance du trésor que j’avais sous la main. Puis à force de persévérance, les difficultés se sont insensiblement aplanies : la lumière s’est faite, tant il est éternellement vrai que labor omnia vincit improbus.

    Comment cette inscription est-elle venue entre mes mains ?

    II y’a douze ou quatorze ans environ, l’autorité militaire fit percer une rue, à Tlemcen, sur l’emplacement du vieux cimetière attenant à la mosquée de Sidi-Brahim. Vous voyez que je veux parler de l’ancien cimetière royal abdelouadite. Il est vrai que depuis longtemps ce n’était plus qu’un cimetière turc, mais réservé aux familles aristocratiques, la royauté du jour. On élevait les nouvelles tombes sur les anciennes, et les marbres princiers des descendants de Yar’mouracen demeuraient enfouis sous les pierres à turbans des Aghas, Kaïds et Khaznadjis du lieu.

    Dans les fouilles nécessitées par le percement de la rue en question, toutes ces tombes vieilles ou nouvelles furent dispersées ; on n’eut pas même alors la pensée de s’enquérir de leur date, et de leur importance historique. Qu’est ce que tout cela est devenu ? On retrouve, par un heureux hasard, de temps à autre, de ces vieux marbres à épitaphe, chez des particuliers. Pour ma part j’en ai sauvé trois provenant du cimetière Sidi-Brahim : je les ai décrits dans l’article que vous avez entre les mains et qui attend son jour.

    Pour en revenir à notre marbre, il fallut, pour l’alignement de la rue en question, démolir quelques maisons donnant sur le cimetière, et, c’est dans une de ces maisons qu’on le trouva. Employé à quel usage, bon Dieu ? Transformé en seuil de porte. De là ce trou, que vous pouvez distinguer sur la photographie, et dans lequel s’adaptait le gond inférieur de la porte d’entrée. De là l’usure de l’inscription foulée aux pieds (5) pendant un siècle ou davantage.

    Toujours est-il qu’il ressort de là que le roi détrôné avait été enterré dans le cimetière royal, dernière marque d’hospitalité donnée par notre ami Abou-Abdallah-Et-Tsabti au royal exilé. L’inscription trouvée au seuil de la vieille maison turque fut transportée à l’hôtel de la subdivision. Personne ne tenta de la déchiffrer ou ne put y parvenir. Elle resta là abandonnée dans un coin jusqu’en 1857. A cette époque, le général de Beaufort, voyant que je commençais à former un musée, voulut bien m’en faire don ; mais il ne savait pas ce qu’il me donnait.

    Il la fit déposer à la mairie, où elle est aujourd’hui. Après cent tentatives infructueuses, ce n’est que ces jours-ci que je suis enfin parvenu à la déchiffrer.

    Notes :

    1) Bouabdil est une abréviation dialectale marocaine et tlemcenienne du nom de Abu Abdillah es-Saghir. Certainement, dans la foi musulmane, tout nom ou prénom contenant un des Beaux Noms d’Allah, est formellement interdit de l’abréger ou de le transformer.

    2) Revue Africaine, 4e Année, N° 19, Octobre 1859, Vol. 4, p 68-71.

    3) Les Ansar sont deux tribus (Aousse et Khazraj) qui sont des cousins qui habitaient Médine, où se trouve la tombe du Messager d’Allah, Mohammed SAAWS). Ces deux tribus sont les premières qui se sont converties à l’Islam, et qui ont fait venir le Messager d’Allah avec ses compagnons chez eux. Leur ville est la capitale du premier Etat islamique dans le monde.

    4) Je pose ici une question scientifique et amicale aux responsables du Musée de Tlemcen, sur le sort de cette intéressante pierre tumulaire ?

    5) Il est interdit en Islam d’humilier tout support écrit, même s’il s’agit d’autres langues non arabes. Le nom d’Allah doit être traité de la façon la plus meilleure. Essuyer les pieds sur un écriteau qui contient le nom d’Allah, si on le sait, est un geste de mécréance.

    Jamal al-Ahmar

    Président de l’Organisation mondiale du populaire andalouse
    Dernière modification par djet 7, 23 décembre 2013, 17h53.
    Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

    Gödel

  • #2
    Beaucoup de rois andalous sont d'origine Arabo-Berbères.

    Après la chute de Grenade, beaucoup d'andalous sont venus en masse se réfugier en Afrique du nord.

    Leur plus forte concentration se trouve au niveau de villes cotières algériennes comme Annaba, Jijel, Dellys, Alger, Cherchel, tenes, Mosta, Oran et Ghazaouet.

    De même, ils se sont aussi réfugié à l'intérieur du Pays (Tell) comme Blida, Kolea, Mascara et Tlemcen.

    D'après certaines écrits, beaucoup d'autochtones n'ont pas voulu les accepter, car ils étaient trop nombreux. Ce qui fait qu'ils étaient obligés de se déplacer ailleurs.

    Bizarre que l'on n'est pas assez d'écrit sur cette épisode de notre histoire.
    Dernière modification par absent, 23 décembre 2013, 22h27.

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    • #3
      Drôle de coincidences, hier je suis tombée sur un récit d'un savant algérien du 9ème siècle L'érudit el Winshirîsî de Tlemcen au sujet de la Hijra...

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      • #4
        Leur plus forte concentration se trouve au niveau de villes cotières algériennes comme Annaba, Jijel, Dellys, Alger, Cherchel, tenes, Mosta, Oran et Ghazaouet.
        On trouve à Dellys la plus vieille Casbah andalouse du pays. La casbah andalouse se distingue de la casbah turk par la présence au sein de la 1ere d'un riad (jardin) où l'on trouve systématiquement un jasminier, un bigaradier et un oranger dont l'utilisation des fleurs dans le café noir est très appréciée.
        ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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        • #5
          Après la chute de Grande, beaucoup d'andalous sont venus en masse se réfugier en Afrique du nord.

          Leur plus forte concentration se trouve au niveau de villes cotières algériennes comme Annaba, Jijel, Dellys, Alger, Cherchel, tenes, Mosta, Oran et Ghazaouet.
          Desolé de t'apprendre que la majorité des andalous se sont réfugiés au Maroc, par proximité d'abord et ensuite par les liens qu'avaient gardés certains dans ce pays, dont la possession de terres et aussi par la négociation entre Bouabdil et le sultan Wattaside.

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          • #6
            Djet_7 sinon je voudrais comprendre si l'article posté parle d'Abou Abdallah alias Bouabdil quand il dis qu'il est mort a Tlemcen ?

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            • #7
              j'ai pas compris ta question mais tout est dans le texte.en gras
              pour ce qui est des andalous ,personne n'as dit que la majorité ,sont refugies en algerie ,mais la plus part de ceux qui sont refugiés en Algerie ,se sont concentres dans les villes cotières ,et s'il vous plais épargner nous une enième gueguère ,maroc -algerie dans cette rubrique.
              Merci
              Dernière modification par djet 7, 23 décembre 2013, 17h55.
              Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

              Gödel

              Commentaire


              • #8
                j'ai pas compris ta question mais tout est dans le texte.en gras
                Je demandais si le roi andalou en question mort a Tlemcen selon le texte était Abou Abdollah (alias Bouabdil), le dernier roi de Grenade ?
                Car je n'ai pas bien compris le texte.

                Commentaire


                • #9
                  D'après certaines écrits, beaucoup d'autochtones n'ont pas voulu les accepter, car ils étaient trop nombreux. Ce qui fait qu'ils étaient obligés de se déplacer ailleurs.

                  Non, pas pour çà, c'est plutôt du fait que la majorité écrasante de ces réfugiés andalous étaient des lettrés, civilisés (met7adrine), porteurs d'une culture riche et raffinée, habiles artisans et mélomanes. Ils ont habité les villes et ont conservé une nostalgie de leur ancien pays (espoir de retour et esprit de corps pour résister à cette épreuve). En Algérie, ils ont habité les villes côtières de ghazaouet, oran, mostaganem, ténés, cherchell, alger, dellys, bejaia, jijel, et annaba, ainsi que les villes intérieures de tlemcen, nedroma, miliana (pas khmis miliana), medéa et koléa. Dans leur fuite désespérée ils ont atteint jusqu'à toumbouctou.

                  Commentaire


                  • #10
                    Je demandais si le roi andalou en question mort a Tlemcen selon le texte était Abou Abdollah (alias Bouabdil), le dernier roi de Grenade ?
                    Car je n'ai pas bien compris le texte.

                    --------------------------------------------------------
                    oui c'est ce qui est ecris ,...tu veut une AUTTENTIFICATION de ma part ou quoi ?
                    Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                    Gödel

                    Commentaire


                    • #11
                      Effectivement Lapi-Lazuli, je suis tombé sur ce bout de texte, ou El Winshirisi donnait sa réponse sur la hijra des réfugiés depuis l'andalousie :

                      On posa la question à l’érudit el Winshirîsî, l’un des grands savants de Tlemcen du neuvième siècle au sujet de la Hidjra (émigration) des terres andalouses tombées aux mains des chrétiens.

                      La population musulmane de la future Espagne a due se réfugier au Maghreb pour échapper au joug de l’envahisseur. Ne trouvant pas le pays d’accueil aussi prospère que la péninsule ibérique, certains ont éprouvé une certaine nostalgie des champs et des palais dans lesquels ils se pavanaient. Ils ont pour ainsi dire regretté d’avoir choisi l’exil et ont préféré presque retourner vivre sous la domination chrétienne plus attrayante à leurs yeux que le sol aride de l’Afrique du Nord.

                      Voici en partie sa réponse :

                      Louange à Allah le Très-Haut et le Seul, que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre souverain et maître après Lui, Mohammed : En réponse à la question posée, en sachant qu’Allah () est le Garant de la réussite, je dis :
                      L’émigration d’un pays non musulman vers un pays musulman incombe à chacun jusqu’au Jour de la Résurrection. Il en est de même pour les pays où règne la débauche et la dépravation causée par la corruption ou les troubles. Le Messager d’Allah () a déclaré : « Le meilleur richesse du musulman risque de devenir un troupeau de moutons qu’il mènera en pâturage à la cime des montagnes et autour des points d’eau, dans l’espoir de sauver sa religion des troubles. » Rapporté par el Bukhârî, el Muwatta, Abou Dâwûd, et Nasâî.

                      Par ailleurs, Ashhab a rapporté selon Mâlik : « Personne ne doit vivre dans un endroit où règne la corruption. » l’auteur d’el ‘Arîdha2 a souligné : « Si l’on posait la question : et s’il règne partout le même climat ? Nous pourrons répondre que l’individu doit opter pour le moindre mal. Par exemple, entre un pays non musulman et un pays musulman corrompu, il doit choisir ce dernier. S’il se trouve également dans un pays honnête mais pervers, il vaut mieux le quitter pour rejoindre un endroit corrompu mais chaste. En outre, un pays où la population enfreint les droits des hommes est meilleur qu’une région on l’on viole les droits d’Allah. »
                      Dernière modification par absent, 23 décembre 2013, 22h46.

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                      • #12
                        Suité à une p'tite recherche sur le net, je suis tombé sur l'argumentaire d'un colloque d'historien qui s'est déroulé en Algérie (Tlemcen) il ya deux ans. Mais, pas sur les contenus des communications.

                        Je vous en livre le résumé :


                        La formation de la communauté morisque au début du XVI° siècle, après la chute de Grenade en 1492 et l’imposition de la souveraineté des rois catholiques sur la péninsule ibérique, ont constitué le prélude à un changement radical de la vie des musulmans d’Andalousie, devenue difficile, voire insupportable, et ce en dépit des accords établis avec les autorités chrétiennes, accords par lesquels devait être assurée la sécurité de leurs biens et de leurs droits naturels.

                        Les engagements contenus dans cet accord ne furent pas respectés longtemps: peu à peu l’étau se resserra autour des musulmans andalous restés sur leur terre natale.

                        Ils furent dépossédés de leurs biens, puis contraints de subir l’évangélisation. L’une des conséquences de cet état de choses fut que beaucoup d’entre eux fuirent leur pays, vers Tlemcen et vers d’autres régions de l’Ouest et de l’Est du Maghreb. D’autres défièrent leur destin et résistèrent aux tribunaux de l’Inquisition, souffrant mille maux, jusqu’en 1609, où, commence leur exil forcé.

                        L’Espagne déchirée aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur voyait en cette com munauté d’origine musulmane un ennemi potentiel qu’il fallait à tout prix contrôler et dominer et ainsi s’ensuivirent des mesures, édits et lois interdisant toute pratique culturelle et religieuse . Les vaincus sont convertis de force au christianisme, pourchassés par l’Eglise inquisitoriale, déportés à l’intérieur spoliés de leurs biens, puis soumis finalement à l’exil définitif en dehors de la péninsule. Le cynique décret de Philippe III de 1609 accélère l’émigration et l’exil forcé vers le Maghreb Central.
                        Cette émigration de nombreux andalous vers le Maghreb n’a pas manqué d’avoir sur les cités et les contrées dans lesquelles ils se sont installés des effets positifs ; leurs apports dans des domaines aussi variés que ceux du savoir et des arts musicaux, architecturaux et culinaires, des techniques agricoles, horticoles, hydrauliques, etc. ont été, comme on sait, fort importants.

                        Ils ont été ainsi les vecteurs de certains des aspects les plus brillants de la civilisation andalouse qui s’était épanouie dans la péninsule ibérique pendant de nombreux siècles.

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                        • #13
                          Migration

                          Tout d'abord, il y a une question sémantique à fixer sur ce sujet : "andalou" désigne tout habitant de la région historique d'Andalousie et qui existe encore de nos jours en Espagne. Ce que nous appelons Al-Andalus désigne l'ensemble de la péninsule ibérique jadis musulmane (Espagne + Portugal) et
                          dépasse ainsi de très loin l'Andalousie. De ce fait, il est préférable d'utiliser le mot "andalousiens" lorsqu'on parle des anciens musulmans ibériques afin qu'ils ne soient pas confondus avec les "andalous".

                          Par ailleurs, ça semble confondre deux ou trois choses dans une seule ici, car il faut comprendre que la migration des populations musulmanes vers le Maghreb s'étale sur longue période, depuis le 11e siècle jusqu'au 17e. Or, toutes les époques ne se valent pas et tous les andalousiens établis chez-nous ne sont pas venus dans les mêmes circonstances, ni sous la même forme, ni de la même manière et forcément à divers degrés d'importance.

                          Savez-vous par exemple la différence entre un Mozarabe, un Mudejar et un Morisque ?
                          Dernière modification par Harrachi78, 25 décembre 2013, 15h43.
                          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                          Commentaire


                          • #14
                            @Inzgane

                            Desolé de t'apprendre que la majorité des andalous se sont réfugiés au Maroc, par proximité d'abord et ensuite par les liens qu'avaient gardés certains dans ce pays, dont la possession de terres et aussi par la négociation entre Bouabdil et le sultan Wattaside.
                            A mon avis, il est plus urgent que tu apprennes toi-même des choses sur ce sujet. mais bon, on va se contenter du petit texte d'un contemporain de la vague d'expulsion des Morisques en 1610, un certain Al-Maqqari, et qui raconte la situation de l'époque :

                            "... Des milliers partirent pour Fès et d'autres milliers pour Tlemcen, à partir d'Oran, et des masses d'entre eux pour Tunis. Sur leur chemin par terre, des bédouins et des gens qui ne craignent pas Dieu s'emparèrent d'eux sur les terres de Fès et de Tlemcen, ils leurs dérobèrent leurs richesses et peu nombreux furent ceux qui échappèrent à ce fléau. En revanche, ceux qui se dirigèrent vers Tunis et ses environs arrivèrent presque tous sains et saufs. Là, ils bâtirent des villages et des bourgades sur des territoires inhabités : ils en firent de même à Tétouan, à Salé et dans la Mitidja d'Alger."

                            Alors, tu comptes corriger ce monsieur lui aussi ?
                            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                            Commentaire


                            • #15
                              Ton texte n'apporte aucune information quant a l'importance des morisques au Maroc et en Algerie

                              Commentaire

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