Le mont Tikjda, l’un des joyaux de la wilaya de Bouira (1478 m d’altitude), offre à ses visiteurs des paysages féeriques et les envoute littéralement par sa splendeur.
Tikjda, qui fut, durant de nombreuses années, le point de chute des touristes de tous les horizons et qui était surnommée, à juste titre, la “Gstaad” de Kabylie, retrouve peu à peu son attraction et son charme légendaire, après des années d’abandon à cause de la décennie noire qu’a connu l'Algérie. Désormais, la sécurité y règne partiellement et des visiteurs, locaux comme étrangers renouent progressivement avec le site pour profiter de sa beauté et splendeur. Visite guidée sur les lieux.
Via Haïzer, le chemin le plus court pour y aller...
Pour s’y rendre, le chemin le plus court reste celui de la RN33, communément appelé « route de Haïzer. » C’est de là que commence notre ascension. Ainsi, et après avoir passé le barrage de police, à proximité du centre pénitencier, nous poursuivons notre chemin sur la RN33, actuellement en travaux de réalisation d’un dédoublement sur 17 kms, qui devrait à terme faciliter la circulation entre la commune de Haïzer et le chef-lieu de la wilaya. Ce chantier traîne, malheureusement en longueur et les délais impartis ne seront visiblement pas être respectés. Ceci étant, le chantier n’est pas à l’arrêt et le ballet des camions transportant gravier, sable et autres remblais est quasi-incessant. Une fois arrivés à Haïzer, nous remarquerons que cette commune, qui a été pendant plus de cinq ans “otage” d’une paralysie due à l’ancienne APC, retrouve une certaine dynamique. Ainsi, les boulevards ont été élargis, les routes bitumées et l’aménagement urbain qui faisait tant défaut est en train de se faire graduellement. Passés le chef-lieu de cette commune, l’air est soudainement plus frais, plus vivifiant et revigorant. Pour cause, nous entrons dans ce qui fait la Kabylie et son charme irrésistible. Des villages à pertes de vue, tous perchés sur les flancs des montages ou sur de petites collines. Le tout entouré d’oliveraies et autres champs d’arbres fruitiers. Les villageois ont encore la notion du temps et le respecte. Point de pression, point de stress et encore mois d’agitation. La sérénité et l’osmose avec Dame nature sont encore préservées. Il n’est pas rare de croiser une vielle femme, toujours bon pied bon œil, se balader avec sa fille ou sa belle-fille, transportant des sacs d’oliviers fraîchement cueillies. Pour leur part, les hommes prennent leur temps pour aller chercher de l’eau à une fontaine située à plusieurs mètres en contrebas, avec pour seul et unique moyen de locomotion, un mulet qui tient à sa réputation, puisque il trottine au beau milieu de la route, comme s’il nous faisait savoir que nous sommes sur son territoire, et par conséquent, priés de respecter ses règles, le tout sous le regard amusé de son propriétaire. Une fois arrivés à l’intersection qui mène vers le village de Slim, vers la gauche, et la commune d’El Esnam, nous prenons la direction de cette dernière. La route est en bon état, parfaitement carrossable, elle nous mènera directement à destination. En levant les yeux, la majestueuse Tikjda affiche sa domination et la rappelle par des brises fraîches provenant des cimes enneigés. Sur la route, des travailleurs communaux s’affairaient à nettoyer les bordures. Pourtant, ces dernières de loin paraissaient relativement propres. Sauf que de près, le tableau est horrible, à certains endroits en particulier. Au beau milieu de ce paradis terrestre, se dresse des amas de canettes de bières, bouteilles en verre et autres détritus. Une véritable décharge à ciel ouvert. Des bouteilles et des canettes d’alcool à perte de vue.
“La culture du tourisme fait cruellement défaut”
Autre fait constaté, la prolifération de petits commerces de vente d’alcool. Le tout de manière illégale, mais néanmoins qui semble toléré par les autorités. Cela n’est pas dramatique en soi. Ce qui l’est, par contre, est le fait que ces “ commerçants” laissent derrière eux des tonnes de déchets qui tuent la faune et la flore locales à petit feu. D’autant plus qu’une simple bouteille de plastique met 200 ans pour disparaître et celle en verre met un millénaire pour se dégrader. Ce triste paysage, qui contraste avec celui qu’offre Tikjda, fait craindre à bon nombre d’écologistes le pire des scénarios. Lors de notre escalade, au autre constat nous saute aux yeux et nous fait prendre conscience de la fragilité de la flore locale. Des dizaines, pour ne pas dires des centaines, d’hectares de végétation ont tout bonnement disparu, ravagés par les multiples incendies. Tout est noir autour, des arbres carbonisés, une végétation dévastée par les flammes. N’empêche que l’endroit semble constituer un coin idéal pour les jeunes amoureux qui fuient les regards. Des voitures sont garées comme à la chaîne sur les bas-côtés, à leurs bords des couples qui profitent des paysages, en s’échangeant des baiser volés. C’est aussi cela, la magie de Tikjda. Après plus de 40 mn de route, nous arrivons, enfin, au Complexe national de loisirs sportifs de Tikjda (CNLST). À l’entrée, nous apercevons un bus immatriculé dans la wilaya de Boumerdès. Continuant notre chemin, nous sommes d’emblée accueillis par les maître des lieux, les singes magots. Ces bêtes, qui se sont habituées à la présence humaine, nous narguent en se tenant devant nous, nous lançant des regards malicieux. L’expression « malin comme un singe » prend toute sa forme dès lors. Quelques mètres nous séparent du portail principal de ce complexe, et là, une vision des plus horribles nous interpelle. Une benne à ordure qui déborde de déchets et des sacs en plastic, bouteilles d’eau minérale, gobelets… etc. se retrouvent à même le sol. Une fois à l’intérieur du site, un agent de sécurité questionné sur l’affluence qu’enregistre Tikjda, l’estimera grande pendant le week-end et moyenne en jour de semaine. “Vous savez , à l’intérieur du site, il n’y rien à craindre, il est sécurisé, mais si vous vous avisez à sortir du périmètre, vous vous exposez à une agression certaine”, soulignera-t-il. Et d’enchaîner, en nous racontant que certaines personnes font la loi à l’extérieur :“Si vous venez en famille, ne sortez pas des sentiers battus, car vous risquez d’être agressés”. Cet agent, qui s’exprimait sans aucune langue de bois, ajoutera :”Je suis peut-être pessimiste, mais je crois que nous sommes très loin du tourisme que nous voyons à la télé... Je ne défends pas les autorités, mais que peuvent-elles faire face à certains touristes mal éduqués et qui n’ont aucun respect pour la nature. C’est toute une culture qu’il faudrait inculquer aux gens”, a-t-il estimé, avant de nous indiquer l’auberge, pour de plus amples informations.
Tikjda, qui fut, durant de nombreuses années, le point de chute des touristes de tous les horizons et qui était surnommée, à juste titre, la “Gstaad” de Kabylie, retrouve peu à peu son attraction et son charme légendaire, après des années d’abandon à cause de la décennie noire qu’a connu l'Algérie. Désormais, la sécurité y règne partiellement et des visiteurs, locaux comme étrangers renouent progressivement avec le site pour profiter de sa beauté et splendeur. Visite guidée sur les lieux.
Via Haïzer, le chemin le plus court pour y aller...
Pour s’y rendre, le chemin le plus court reste celui de la RN33, communément appelé « route de Haïzer. » C’est de là que commence notre ascension. Ainsi, et après avoir passé le barrage de police, à proximité du centre pénitencier, nous poursuivons notre chemin sur la RN33, actuellement en travaux de réalisation d’un dédoublement sur 17 kms, qui devrait à terme faciliter la circulation entre la commune de Haïzer et le chef-lieu de la wilaya. Ce chantier traîne, malheureusement en longueur et les délais impartis ne seront visiblement pas être respectés. Ceci étant, le chantier n’est pas à l’arrêt et le ballet des camions transportant gravier, sable et autres remblais est quasi-incessant. Une fois arrivés à Haïzer, nous remarquerons que cette commune, qui a été pendant plus de cinq ans “otage” d’une paralysie due à l’ancienne APC, retrouve une certaine dynamique. Ainsi, les boulevards ont été élargis, les routes bitumées et l’aménagement urbain qui faisait tant défaut est en train de se faire graduellement. Passés le chef-lieu de cette commune, l’air est soudainement plus frais, plus vivifiant et revigorant. Pour cause, nous entrons dans ce qui fait la Kabylie et son charme irrésistible. Des villages à pertes de vue, tous perchés sur les flancs des montages ou sur de petites collines. Le tout entouré d’oliveraies et autres champs d’arbres fruitiers. Les villageois ont encore la notion du temps et le respecte. Point de pression, point de stress et encore mois d’agitation. La sérénité et l’osmose avec Dame nature sont encore préservées. Il n’est pas rare de croiser une vielle femme, toujours bon pied bon œil, se balader avec sa fille ou sa belle-fille, transportant des sacs d’oliviers fraîchement cueillies. Pour leur part, les hommes prennent leur temps pour aller chercher de l’eau à une fontaine située à plusieurs mètres en contrebas, avec pour seul et unique moyen de locomotion, un mulet qui tient à sa réputation, puisque il trottine au beau milieu de la route, comme s’il nous faisait savoir que nous sommes sur son territoire, et par conséquent, priés de respecter ses règles, le tout sous le regard amusé de son propriétaire. Une fois arrivés à l’intersection qui mène vers le village de Slim, vers la gauche, et la commune d’El Esnam, nous prenons la direction de cette dernière. La route est en bon état, parfaitement carrossable, elle nous mènera directement à destination. En levant les yeux, la majestueuse Tikjda affiche sa domination et la rappelle par des brises fraîches provenant des cimes enneigés. Sur la route, des travailleurs communaux s’affairaient à nettoyer les bordures. Pourtant, ces dernières de loin paraissaient relativement propres. Sauf que de près, le tableau est horrible, à certains endroits en particulier. Au beau milieu de ce paradis terrestre, se dresse des amas de canettes de bières, bouteilles en verre et autres détritus. Une véritable décharge à ciel ouvert. Des bouteilles et des canettes d’alcool à perte de vue.
“La culture du tourisme fait cruellement défaut”
Autre fait constaté, la prolifération de petits commerces de vente d’alcool. Le tout de manière illégale, mais néanmoins qui semble toléré par les autorités. Cela n’est pas dramatique en soi. Ce qui l’est, par contre, est le fait que ces “ commerçants” laissent derrière eux des tonnes de déchets qui tuent la faune et la flore locales à petit feu. D’autant plus qu’une simple bouteille de plastique met 200 ans pour disparaître et celle en verre met un millénaire pour se dégrader. Ce triste paysage, qui contraste avec celui qu’offre Tikjda, fait craindre à bon nombre d’écologistes le pire des scénarios. Lors de notre escalade, au autre constat nous saute aux yeux et nous fait prendre conscience de la fragilité de la flore locale. Des dizaines, pour ne pas dires des centaines, d’hectares de végétation ont tout bonnement disparu, ravagés par les multiples incendies. Tout est noir autour, des arbres carbonisés, une végétation dévastée par les flammes. N’empêche que l’endroit semble constituer un coin idéal pour les jeunes amoureux qui fuient les regards. Des voitures sont garées comme à la chaîne sur les bas-côtés, à leurs bords des couples qui profitent des paysages, en s’échangeant des baiser volés. C’est aussi cela, la magie de Tikjda. Après plus de 40 mn de route, nous arrivons, enfin, au Complexe national de loisirs sportifs de Tikjda (CNLST). À l’entrée, nous apercevons un bus immatriculé dans la wilaya de Boumerdès. Continuant notre chemin, nous sommes d’emblée accueillis par les maître des lieux, les singes magots. Ces bêtes, qui se sont habituées à la présence humaine, nous narguent en se tenant devant nous, nous lançant des regards malicieux. L’expression « malin comme un singe » prend toute sa forme dès lors. Quelques mètres nous séparent du portail principal de ce complexe, et là, une vision des plus horribles nous interpelle. Une benne à ordure qui déborde de déchets et des sacs en plastic, bouteilles d’eau minérale, gobelets… etc. se retrouvent à même le sol. Une fois à l’intérieur du site, un agent de sécurité questionné sur l’affluence qu’enregistre Tikjda, l’estimera grande pendant le week-end et moyenne en jour de semaine. “Vous savez , à l’intérieur du site, il n’y rien à craindre, il est sécurisé, mais si vous vous avisez à sortir du périmètre, vous vous exposez à une agression certaine”, soulignera-t-il. Et d’enchaîner, en nous racontant que certaines personnes font la loi à l’extérieur :“Si vous venez en famille, ne sortez pas des sentiers battus, car vous risquez d’être agressés”. Cet agent, qui s’exprimait sans aucune langue de bois, ajoutera :”Je suis peut-être pessimiste, mais je crois que nous sommes très loin du tourisme que nous voyons à la télé... Je ne défends pas les autorités, mais que peuvent-elles faire face à certains touristes mal éduqués et qui n’ont aucun respect pour la nature. C’est toute une culture qu’il faudrait inculquer aux gens”, a-t-il estimé, avant de nous indiquer l’auberge, pour de plus amples informations.
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