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La doyenne du raî, 83 printemps, c'est éteinte le 15 mai.
Cheikha Rimitti était encore au Zenith parisien l'avant veille. Elle avait commencé sa carrière à Oran, il y a un demi-siècle.
Rimitti a composé plus de 200 chansons, constituant un " répertoire reservoir "dans lequel chebs et chabas ont puisé sans vergogne (comme la camel, popularisée par Khaled), ce qui lui a valut, dans les années 1990, d'être propulsée sur la scène internationale.
En 1994, entourée de pointures rock, elle signe un disque ovni, "Sdi Mansour", que d'aucuns considèrent comme l'un des meilleurs enregistrements de raï.
Une audace experimentale mal accueillie par les puristes. A chacun ses integristes. La gouaille rebelle, souvent provoquante. la mamie d'Algérie exalte les plaisirs de la vie, de la fête, de l'amour et des hommes. Des thèmes pas plus appréciés par les religieux barbus que par un pouvoir corrompu.
En Algérie, on a souvent fait courir la rumeur de sa mort comme avertissement.
Rimitti est née en 1922 dans la région d'oran. Elle a une jeunesse dissolue, traînant de quartier en quartier. A 20 ans, elle chante dans les cabarets et danse parfois jusqu'à l'épuisement. L'époque est plombée par les épidémies. Rimitti nourrit son répertoire de cette désolation mais aussi des souvenirs de fêtes délurées.
Ses débuts discographiques remontent à 1952, quand Pathé Marconi publie...son premier 78 tours.
La diablesse devient une légende, et se produit dans les plus grandes villes du monde.
Dans son dernier album, N'Ta Goudami, sorti fin 2005, l'audace de la vieille femme se combinait encore à un talent sûr. Joyeux comme le funk, grave comme le blues, terriblement entraînant. Une transe incroyablement énergisante.
A des années- lumière du jeunisme formaté qui encombrre nos étals et nos âmes, la mère du raï signait l'une des réussites de l'année.
Le véritable renouveau du funk est là.
A faire pâlir un James Brown.
Yves Blanc.
N'Ta Goudami, Cheikha Rimmitti (because Music)
S et A juillet 2006
Cheikha Rimitti était encore au Zenith parisien l'avant veille. Elle avait commencé sa carrière à Oran, il y a un demi-siècle.
Rimitti a composé plus de 200 chansons, constituant un " répertoire reservoir "dans lequel chebs et chabas ont puisé sans vergogne (comme la camel, popularisée par Khaled), ce qui lui a valut, dans les années 1990, d'être propulsée sur la scène internationale.
En 1994, entourée de pointures rock, elle signe un disque ovni, "Sdi Mansour", que d'aucuns considèrent comme l'un des meilleurs enregistrements de raï.
Une audace experimentale mal accueillie par les puristes. A chacun ses integristes. La gouaille rebelle, souvent provoquante. la mamie d'Algérie exalte les plaisirs de la vie, de la fête, de l'amour et des hommes. Des thèmes pas plus appréciés par les religieux barbus que par un pouvoir corrompu.
En Algérie, on a souvent fait courir la rumeur de sa mort comme avertissement.
Rimitti est née en 1922 dans la région d'oran. Elle a une jeunesse dissolue, traînant de quartier en quartier. A 20 ans, elle chante dans les cabarets et danse parfois jusqu'à l'épuisement. L'époque est plombée par les épidémies. Rimitti nourrit son répertoire de cette désolation mais aussi des souvenirs de fêtes délurées.
Ses débuts discographiques remontent à 1952, quand Pathé Marconi publie...son premier 78 tours.
La diablesse devient une légende, et se produit dans les plus grandes villes du monde.
Dans son dernier album, N'Ta Goudami, sorti fin 2005, l'audace de la vieille femme se combinait encore à un talent sûr. Joyeux comme le funk, grave comme le blues, terriblement entraînant. Une transe incroyablement énergisante.
A des années- lumière du jeunisme formaté qui encombrre nos étals et nos âmes, la mère du raï signait l'une des réussites de l'année.
Le véritable renouveau du funk est là.
A faire pâlir un James Brown.
Yves Blanc.
N'Ta Goudami, Cheikha Rimmitti (because Music)
S et A juillet 2006
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