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Les députés de la «majorité» marchandent-ils avec le pouvoir ?

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  • Les députés de la «majorité» marchandent-ils avec le pouvoir ?

    Au moins 220 députés -certains parlent de 300- ont bien signé une pétition réclamant la révision de la prime de logement, du point indiciaire, de la retraite pour les députés qui exercent une activité professionnelle et, last but not least, un passeport diplomatique. Ce sont les députés du pouvoir, FLN, RND et TAJ, qui ont le plus apposé leur signature à ces demandes. Des revendications liées à l'impératif de préserver leur « dignité » de haut-cadres de l'Etat, ainsi que l'affirment certains d'entre eux. Les députés de l'opposition, comme ceux du FFS, tiennent d'ailleurs fortement à se démarquer de ces demandes. «On revendique des pouvoirs pour le parlement et non des primes et des passeports diplomatiques », explique l'un deux. En tout cas, selon nos sources, le bureau du parlement a signifié aux initiateurs de la pétition qu'elle n'est pas la bienvenue. Il semble donc que la pétition ne risque pas d'avoir des lendemains. Mais pourquoi les députés de la «majorité» se sont-ils sentis en mesure de faire de telles demandes qui, c'est une évidence, ne risquent pas d'améliorer l'image qu'ont les Algériens du travail des parlementaires ? Certains l'expliquent par un marchandage : les députés faisant savoir qu'ils avaliseront la révision constitutionnelle annoncée en contrepartie de ces « concessions » sur leur statut. Mais la question de la révision constitutionnelle semble avoir été définitivement décalée à l'après-présidentielle, les députés pétitionnaires n'ont pas vraiment quelque chose à marchander.

    Chiche !

    C'est plutôt une affaire de « climat », explique un connaisseur, les «députés ne sont pas mieux informés que les journalistes. Ils baignent dans un halo de rumeurs et de spéculations qui les poussent à « croire » qu'ils peuvent élever des demandes qui seront « comprises au vol » par le pouvoir politique. Un député de l'opposition retourne d'ailleurs la question de manière piquante : « Supposons que le gouvernement dise brutalement «niet » à ces députés-pétitionnaires, pas d'augmentation de salaires, pas de primes… Vous croyez qu'ils ne lèveront pas la main pour approuver la révision constitutionnelle qui leur sera soumise ? ». Bref, quelles que soient les propositions du pouvoir en matière de révision constitutionnelle, qu'elle ait lieu avant la présidentielle (très improbable) ou après, les traditionnels leveurs de mains… les lèveront. L'hypothèse d'une « fronde » ou d'un « marchandage » - qui suppose au moins qu'on est prêt à engager un bras de fer- est totalement inenvisageable au regard de la pratique de ces députés.

    Comment dès lors expliquer cette initiative des députés ? Une tendance, pas nouvelle, à « prendre sa part » de rente sans se soucier des dégâts que cela peut causer à leur image au sein de l'opinion ? Après tout, les députés du gouvernement ont surtout le souci d'être bien vu par le gouvernement, l'opinion est largement secondaire. Une autre explication de cette « pétition » sera l'effet chez ces parlementaires de la situation de surréalisme politique qui règne en Algérie à quelques mois de la présidentielle. Les députés du FLN, du RND et de TAJ auront ainsi décidé d'apporter leur contribution à ce surréalisme politique où tout n'est pas qu'une rumeur immobile. Quand des députés d'un parlement dépouillé de ses prérogatives parlent de sous et de passeports diplomatiques… on y baigne totalement. L'un des rares effets - et c'est peut-être le vrai message subliminal - de cette initiative est d'accentuer le discrédit de la politique.

    le quotidien d'oran
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون
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