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Les investissements étrangers face à la gestion sociale de l’économie algérienne

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  • Les investissements étrangers face à la gestion sociale de l’économie algérienne

    Une délégation de 80 chefs d’entreprises françaises a séjourné en début de semaine à Alger dans le cadre du sommet algéro-français. Sur place, ils ont rencontré des responsables d’entreprises algériennes.

    Mais le résultat est maigre : seuls 13 accords de partenariat ont été signés. C’est très en deçà de ce que pouvaient espérer les entreprises des deux pays dans le contexte actuel, marqué par une crise économique en France et une volonté de relancer l’économie en Algérie.

    Les entreprises françaises sont à la recherche de relais de croissance qu’offrent des marchés comme l’Algérie. L’Algérie veut attirer des investisseurs et des partenaires capables d’apporter une technologie et un savoir-faire pour réduire sa dépendance à l’égard des hydrocarbures.

    Pourquoi, dans ce contexte, les choses n’avancent-elles pas ? La loi 51/49, même si elle est régulièrement critiquée, n’est pas la seule en cause. D’ailleurs, cette même loi existe dans d’autres pays du monde, sans qu’elle soit un véritable frein à l’investissement. La vraie raison est peut-être à chercher du côté de l’incapacité de l’Algérie à sortir de la gestion sociale des entreprises publiques. Depuis maintenant plusieurs années, le principal rôle des entreprises publiques est le maintien de la paix sociale. La quasi-totalité des entreprises, y compris Sonatrach, ne sont pas gérées selon les standards internationaux. Le secteur des télécoms offre une belle illustration de cette situation. Algérie Télécom emploie plus de 25 000 salariés et réalise un chiffre d’affaires de moins d’un milliard de dollars.

    Djezzy compte 4 000 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards de dollars. Dans cette situation, le management d’Algérie Télécom n’est pas forcément en cause. Comme dans toutes les entreprises publiques, il ne fait qu’appliquer la feuille de route fixée par le pouvoir politique : maintenir la paix sociale, en maintenant les emplois et en augmentant les salaires, même si ce maintien se fait souvent au détriment de la compétitivité des entreprises et de leur rentabilité. Pire : depuis 2009, les entreprises publiques ont coûté 10 milliards de dollars au Trésor public, de l’aveu même du ministre de l’Industrie Amara Benyounes (lire). Un gouffre sans fin face auquel le gouvernement ne recherche pas de véritables solutions économiques.

    Dans ce contexte, des partenariats entre des entreprises publiques et des groupes étrangers paraissent impossibles. « Si les entreprises étrangères viennent investir et transfèrent de la technologie, c’est pour des projets rentables et non pas pour gérer des grèves ou maintenir des effectifs élevés et non productifs », reconnaît une source proche du gouvernement.

    Le secteur privé, qui aurait pu constituer une alternative, est faible. Hormis quelques grandes entreprises, les autres sont incapables (financièrement ou pour des raisons managériales) de se lancer dans de grands partenariats avec des entreprises internationales. Seul cas de figure envisageable : créer des joint-ventures indépendantes structurées de façon moderne. Le succès d’Axa Algérie, partenariat entre le géant français des assurances, la banque BEA et le Fonds national d’investissement (FNI), illustre le type de partenariats possibles.

    Le complexe pour la production de produits sidérurgiques à Bellara, dans la wilaya de Jijel, dont l’accord de réalisation a été signé aujourd’hui avec les Qataris, a de fortes chances de réussite que la privatisation de l’usine El Hadjar (Annaba) dans le même secteur.

    Samir Allam
    TSA
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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