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Décret exécutif portant statut des lieux de culte en Algérie

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  • Décret exécutif portant statut des lieux de culte en Algérie

    Adoration, spiritualité et autres fonctions de la mosquée en Algérie.

    La mosquée assure, précise le décret exécutif, une fonction éducative et pédagogique



    Les fonctions de la mosquée fixées par décret exécutif, en plus de son rôle spirituel, l’Etat assigne à la mosquée d’autres fonctions, tant sociales que «scolaires», voire même politiques.
    Le décret exécutif, signé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et publié au Journal officiel en date du 18 novembre 2013, aborde divers aspects tels que la déontologie de la mosquée, le classement et la gestion de ces entités et biens, ou encore la construction, l’entretien et la dénomination des mosquées.

    Il a, évidemment, abordé le volet spirituel de la mosquée «déterminé par le rôle qu’elle assure dans la vie spirituelle, éducative, scientifique, culturelle et sociale de la oumma». La mosquée assure aussi, affirme le décret, une fonction éducative et pédagogique. Entre cercles de récitation et de mémorisation du Saint Coran et autres contributions à l’organisation des cours d’alphabétisation, il est accordé aux lieux de culte, selon le texte, la latitude d’organiser des «cours de soutien dans les différents paliers d’enseignement selon les programmes en vigueur dans les établissements de l’éducation et de l’enseignement». Maths, physique ou sciences islamiques ? Le texte ne le précise pas, laissant ainsi un vide juridique dans lequel certains pourraient s’engouffrer sans scrupules.
    Mais le rôle le plus important qui semble être accordé à la mosquée par l’Etat est son rôle «d’orientation». Que cela soit à l’échelle de l’individu, et ce, en contribuant au règlement des différends entre les citoyens, en aidant au développement du sens civique, de l’esprit citoyen et de la solidarité sociale ou encore en œuvrant à la protection de la société des fléaux sociaux.

    «Relais» des voix officielles

    De même, il est assigné à la mosquée un rôle de «relais» des voix officielles, dans «l’ordination du bien et la proscription du mal», mais aussi et surtout dans le «renforcement de l’unité religieuse et nationale par l’orientation et la prédication religieuse». «Préserver la société contre les idées fanatiques, extrémistes et exagérées. Enraciner et consolider les valeurs de tolérance et de solidarité au sein de la société et lutter contre la violence et la haine», est-il énuméré. Plus éloigné de la vie spirituelle, l’Etat exige des mosquées de «contrer tout ce qui pourrait porter atteinte au pays», responsabilité d’ordinaire dévolue au politique, voire même au militaire. Les imams se doivent aussi d’apporter leur aide et leur contribution aux différentes campagnes sociales, nationales et locales. N’a-t-on pas vu des hommes de culte appeler leurs fidèles à voter en masse lors des élections législatives de 2012 ? Selon ce décret, cela peut avoir trait à la protection de l’environnement ou à des campagnes de sensibilisation sanitaire.

    Mais toujours en coordination avec les services compétents, car il n’est pas évident que tous les imams aient des connaissances approfondies en médecine ou en biodiversité… Pour ce qui est de la déontologie, le décret interdit, entre autres, l’exploitation des lieux de culte en vue de porter préjudice à des personnes ou à des groupes. Dernier point : le classement, selon leurs caractéristiques et leurs spécificités. La Grande Mosquée, «Jamâa El Djazaïr», avant même sa construction, jouit ainsi d’un rang et d’un statut unique, sans aucune forme d’explication, contrairement aux autres historiques ou principales mosquées… 

    Ghania Lassal- El Watan

  • #2
    Sur le sujet un article du nouvel observateur sous le titre:
    En Algérie, une islamisation rampante

    (...) La mosquée n’est plus uniquement un lieu de culte religieux, mais «elle est (en plus) une institution religieuse et sociale qui assure une mission de service public. Elle a pour objectif de promouvoir les valeurs de la religion musulmane» (art.2)

    De plus, ses fonctions se sont élargies «dans la vie spirituelle, éducative, scientifique, culturelle et sociale de la vie de la Oumma» (art.4). Pis, l’article 9 qui réglemente la fonction sociale de la mosquée, «qui consiste notamment : au règlement des différends entre les citoyens ; au développement du sens civique, de l’esprit citoyen et de la solidarité sociale», est en contradiction avec la Constitution algérienne.

    Ceci dit, la mosquée, selon ce décret, peut subordonner la mairie (APC), la justice, les services sociaux, l’école, etc. Doit-on s’alarmer ou se féliciter de cette évolution ? Un homme politique algérien a vu juste quand il déclara (en 2012) dans un colloque : «Quand les islamistes seront au pouvoir, ils vont chômer, car tout a été déjà fait par leur prédécesseur !»

    Effectivement, selon ce rythme, les confusions entre le religieux (croyant) et le politique (citoyen) se confirment. L’actuel gouvernement veut-il se déresponsabiliser du social et de l’éducatif ? Ou l’utilise-t-il comme une stratégie pour contrôler un éventuel soulèvement ou une protestation populaire où les imams vont jouer le rôle des pompiers et d’intermédiaires ?

    La mosquée pourrait-elle jouer un rôle dans l’éducation civique sans un dogme religieux, qui est légitime de sa part ? La mosquée pourrait-elle jouer un rôle pour régler les différends entre les citoyens, si un des citoyens n’est pas croyant ou d’une autre confession (à moins que l’esprit du législateur parte du principe que tous les Algériens sont de la même religion) ?

    L’école qui est le temple de la nation, se voit vidée de ses prérogatives sociales, éducatives et civiques. Nous savons déjà que certaines mosquées remplissent le vide qui existe dans le préscolaire, où des familles désorientées confient leurs enfants (entre 4 et 5 ans) aux imams, sans aucune pédagogie d’enseignement, ni de connaissances sur la psychologie de l’enfant, ni un environnement propice pour une scolarisation adéquate (...)

    Ce décret confirme que le gouvernement veut se désengager des maux qui l’atteignent, au lieu de trouver les remèdes et de renforcer l’état de droit et surtout d’inculquer les valeurs civiques et citoyennes par les institutions de la République, il les cède à l’institution religieuse.

    De plus, l’Etat affiche son impuissance face aux problèmes qui gangrènent la société algérienne. Après avoir fragilisé les institutions de l’Etat –de la justice à l’éducation, en passant par la fonction publique– on vide maintenant la République de sa substance, c’est-à-dire les valeurs citoyennes et républicaines. Et nous nous éloignons de plus en plus de la sécularisation des institutions de l’Etat.
    http://www.rue89.com/2014/01/05/alge...ampante-248776

    Vous en pensez quoi?

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    • #3
      Laisse tomber. Soit on est musulman soit on ne l'est pas.
      Surtout ne pas apprendre l'Islam à ceux qui n'ont pas la culture musulmane en Algérie. Ça ne fera que des extrémistes comme le FIS.

      On connait le zèle des nouveaux convertis.

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      • #4
        Envoyé par Louny
        Laisse tomber. Soit on est musulman soit on ne l'est pas.
        Surtout ne pas apprendre l'Islam à ceux qui n'ont pas la culture musulmane en Algérie. Ça ne fera que des extrémistes comme le FIS.

        On connait le zèle des nouveaux convertis.
        Bonjour Louny
        perso j'ai pas d'opinion et j'ai pas bien compris où voulais en venir l'article du nouvel obs , si il dramatisait ou pas !
        C'est pourquoi j'ai cherché ici à lire des avis d'algériens. Le sujet avait été ouvert , mais était sans aucune réponses!
        Devais-je en déduire que ce décret n'avait pas vraiment d'importance et n'allait fondamentalement pas changé grand chose...D'où une certaine indifférence ?

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        • #5
          Je vais résumer ce que je pense.
          La vie religieuse est contradictoire avec la vie moderne surtout la vie occidentale.

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          • #6
            Travailler plus pour gagner plus pour consommer plus c'est sur c'est pas très compatible avec passer ses journées dans la contemplation.

            La vie religieuse peut être individuellement une source de résistance à l’aliénation du monde moderne qui créer de la frustration, organise le manque pour pousser à toujours consommer plus.
            Mais l’instrumentalisation de la religion peut-être aussi une source d’aliénation des individus, d'où peut-être la crainte de sa récupération par l'état comme dans cette histoire de décret.

            La religion catho à été une source d'aliénation puissante en france c'est pourquoi les révolutionnaires ont voulu si ce n'est lui faire la peau, pour le moins l'afaiblir.
            Aujourd'hui le pouvoir de l'Eglise est suffisamment faible pour ne plus représenter un danger . Au contraire son action semble plus un élément de résistance à l'état et au systéme dominant.
            Je ne parle pas des identitaires catho anti mariage gai, mais de ceux qui ont un certain recule vis à vis de la société de consommation et assure que la spiritualité est une alternative au matérialisme , à la modernité qui ignore les besoins fondamentaux de l'homme pour lui substituer ses valeurs artificielles.

            L'islam pourrait porter les mêmes valeurs d'une alternative à la modernité , de décroissance d'une vie simple, écolo... mais j'ai pas retrouvé ses valeurs dans l'islam politique qui n' a pas de projets de ce coté là, que du capitalisme libéral économiquement et conservateur sur les valeurs sociales.
            Donc en effet qu’individuellement ceux qui se sentent musulmans s'appuient sur leur valeurs pour résister au systéme, à la modernité dans ce qu'elle a de négatif, d'autres sur leur chrétienté ou leur humanisme, leur éthique...Juste trouver la force de ne pas coopérer, la force de rester intégre et e ne pas se laisser manipuler ou récupérer.

            On est loin du sujet, quoi que.

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            • #7
              C'est encore pire maintenant avec internet et l'information instantanée.

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