REUTERS/China Daily Par RFI Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
On est loin de la dette du trésor américain, mais le chiffre a de quoi faire frémir. L’endettement des gouvernements locaux en Chine s’établissait, fin juin, à 17 900 milliards de yuans, soit 2 100 milliards d’euros. Il s’agit là d’un bond de 67 % en deux ans et demi, affirment les experts chargés de réaliser cet audit national. Et la nouveauté, c’est que Pékin évoque ouvertement le problème.
C’est une double information qu’apporte cette première enquête nationale commandée « en urgence » l’été dernier par les autorités. D’abord, il y a ce bond des dettes des collectivités territoriales. Plus 67 % en deux ans et demi. Ce chiffre comprend l’ensemble des dettes, garanties pour des crédits et autres engagements financiers contractées par les provinces, districts et municipalités, précise la Cour des comptes chinoise.
L’ensemble de la dette publique, des gouvernements locaux et central, estimée à 20 7000 milliards de yuans (2 460 milliards d’euros) fin juin, n’a, elle, augmenté que de 8 % pendant la même période. Cet emballement des crédits au niveau local n’est pas nouveau.
Plusieurs banques et analystes avaient déjà livré des estimations similaires, en mettant en garde contre l’impact de cet endettement sur la croissance de la deuxième économie du monde. La deuxième nouveauté, c’est donc bien que ces chiffres sont rendus publics par le gouvernement lui-même. Une réalité devenue difficile à gommer, sachant que certaines provinces en Chine font la taille de plusieurs Etats européens.
Effort de transparence
La preuve d’un effort nouveau de transparence de la part des autorités que s'empresse de saluer ce matin le Quotidien du Peuple. L’organe du Parti communiste chinois reconnaît ainsi « le courage des nouveaux dirigeants chinois. […] Les dettes cachées sont devenues des dettes de lumière ». Et l’éditorialiste du très officiel quotidien d’ajouter : « Quand on accepte de faire face au conflit, quand on ne cache plus les problèmes, alors on est proche des bons résultats. »
Ces dettes sont liées à l’état de surproduction dans lequel se trouvent de nombreux secteurs de l’économie chinoise, et aux grands projets d’infrastructures lancés pour pallier à une activité morose en raison de la crise. Pour les financer, les gouvernements locaux ont dû lever de vastes emprunts sachant que les impôts perçus vont essentiellement dans les caisses de l’Etat central. Seule la vente de terrains aux promoteurs immobiliers, une ressource par définition limitée, permet aux provinces, aux districts et aux municipalités de se financer.
L’accroissement des crédits publics a ainsi couru plus vite que la croissance du pays, même si Pékin martèle que la situation reste sous contrôle. Au total, l’endettement public avoisine les 50 % à 55 % du produit intérieur brut en Chine, un ratio en forte hausse mais encore modéré parmi les grandes économies mondiales, souligne la banque australo-néo-zélandaise ANZ citée par l’AFP.
On est loin de la dette du trésor américain, mais le chiffre a de quoi faire frémir. L’endettement des gouvernements locaux en Chine s’établissait, fin juin, à 17 900 milliards de yuans, soit 2 100 milliards d’euros. Il s’agit là d’un bond de 67 % en deux ans et demi, affirment les experts chargés de réaliser cet audit national. Et la nouveauté, c’est que Pékin évoque ouvertement le problème.
C’est une double information qu’apporte cette première enquête nationale commandée « en urgence » l’été dernier par les autorités. D’abord, il y a ce bond des dettes des collectivités territoriales. Plus 67 % en deux ans et demi. Ce chiffre comprend l’ensemble des dettes, garanties pour des crédits et autres engagements financiers contractées par les provinces, districts et municipalités, précise la Cour des comptes chinoise.
L’ensemble de la dette publique, des gouvernements locaux et central, estimée à 20 7000 milliards de yuans (2 460 milliards d’euros) fin juin, n’a, elle, augmenté que de 8 % pendant la même période. Cet emballement des crédits au niveau local n’est pas nouveau.
Plusieurs banques et analystes avaient déjà livré des estimations similaires, en mettant en garde contre l’impact de cet endettement sur la croissance de la deuxième économie du monde. La deuxième nouveauté, c’est donc bien que ces chiffres sont rendus publics par le gouvernement lui-même. Une réalité devenue difficile à gommer, sachant que certaines provinces en Chine font la taille de plusieurs Etats européens.
Effort de transparence
La preuve d’un effort nouveau de transparence de la part des autorités que s'empresse de saluer ce matin le Quotidien du Peuple. L’organe du Parti communiste chinois reconnaît ainsi « le courage des nouveaux dirigeants chinois. […] Les dettes cachées sont devenues des dettes de lumière ». Et l’éditorialiste du très officiel quotidien d’ajouter : « Quand on accepte de faire face au conflit, quand on ne cache plus les problèmes, alors on est proche des bons résultats. »
Ces dettes sont liées à l’état de surproduction dans lequel se trouvent de nombreux secteurs de l’économie chinoise, et aux grands projets d’infrastructures lancés pour pallier à une activité morose en raison de la crise. Pour les financer, les gouvernements locaux ont dû lever de vastes emprunts sachant que les impôts perçus vont essentiellement dans les caisses de l’Etat central. Seule la vente de terrains aux promoteurs immobiliers, une ressource par définition limitée, permet aux provinces, aux districts et aux municipalités de se financer.
L’accroissement des crédits publics a ainsi couru plus vite que la croissance du pays, même si Pékin martèle que la situation reste sous contrôle. Au total, l’endettement public avoisine les 50 % à 55 % du produit intérieur brut en Chine, un ratio en forte hausse mais encore modéré parmi les grandes économies mondiales, souligne la banque australo-néo-zélandaise ANZ citée par l’AFP.
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