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Propos d'un juif antisioniste

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    [/QUOTE]]Entretien avec Gilad Atzmon[

    Gilad Atzmon est un musicien de jazz, né en Israël et résidant à Londres. Il a également écrit plusieurs ouvrages dont Quel Juif errant ?, édité par Kontre Kulture. Dans cet entretien en exclusivité pour Égalité & Réconciliation, il se livre à un commentaire de l’actualité mais également à un éclairage instructif de sa philosophie.

    Alimuddin Usmani : La réalisatrice franco-israélienne Esti a lancé une web-série dans laquelle elle pose la question suivante à des juifs ou à des non-juifs : "C’est quoi être juif" ? Je ne résiste pas à l’envie de vous poser la question. C’est quoi être juif selon Gilad Atzmon ?
    Gilad Atzmon : Être juif c’est provoquer l’animosité chez les autres. Difficile d’être plus concis...

    L’essayiste français Alain Soral a été pratiquement exclu des médias institutionnels depuis qu’il a commencé à éclairer le public sur le contrôle exercé par le sionisme sur les médias et sur la politique en France. Rencontrez-vous ce même problème au Royaume-Uni ?

    Malgré les tentatives intensives et incessantes pour m’interdire, ma carrière n’a pratiquement pas été affectée. Il serait correct de dire que je ne suis pas le bienvenu au sein des médias britanniques sionisés, néanmoins je n’ai jamais éprouvé le besoin d’y faire entendre ma voix. J’affirme que nous n’avons plus besoin de ces médias institutionnels. La circulation de mes écrits est immense. Mes articles sont diffusés régulièrement dans les médias dissidents les plus importants. Mon dernier livre a été un best-seller sans recevoir quelconque aide des médias institutionnels.

    Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, a expliqué un jour être, par sa femme, lié de manière éternelle à Israël et à la communauté juive. Lorsqu’il parle de lutte contre l’extrémisme, ce même Manuel Valls parle fréquemment de la nécessité de « combattre » Alain Soral et l’humoriste Dieudonné. Comment expliquer un tel degré de tribalisme au sein du gouvernement français ?

    Est-ce qu’il y a besoin de l’expliquer ? Je pense que votre question le démontre suffisamment. L’identité politique juive est une opération tribale. C’est une forme dynamique d’identification qui est alimentée par un stress pré-traumatique. Comme je l’ai mentionné auparavant, elle est également déterminée par la négation (la capacité à provoquer l’animosité chez les autres). Une fois que la politique juive est devenue un facteur dominant, la société se transforme en une structure fragmentée, façonnée par une multitude de discours identitaires. Plutôt que de mettre l’accent sur des priorités cruciales comme la production, la santé, l’éducation, la société se focalise sur des sujets marginaux comme le mariage gay ou l’antisémitisme. En résumé le marginal devient central. C’est la réalité de la politique tribale dans laquelle nous vivons. Autrefois la gauche était concernée avant tout par la classe ouvrière et cela fait un bon moment qu’elle n’est même plus familière avec la notion de travail.

    L’Ukraine a été au centre de l’actualité depuis plusieurs semaines. Une de ses figures historiques, Bohdan Khmelnytsky, est considérée comme un héros national. De leur côté, les historiens juifs le jugent comme un personnage négatif. Ils pointent du doigt le fait qu’un de ses objectifs était d’éradiquer les juifs d’Ukraine. Quelle est votre propre évaluation de l’héritage de Khmelnytsky ?

    Quand j’étais un jeune et naïf israélien, je ne voyais en Khmelnytsky qu’une figure hitlérienne supplémentaire, une créature antisémite morbide et sans pitié. Mais l’inévitable est arrivé, j’ai grandi. J’ai commencé à réaliser que l’histoire juive est un concept trompeur. Elle repose sur une narration bizarre et inconsistante qui a pour point de départ la souffrance juive et qui ne s’interroge pas sur les événements qui ont amené à ce que cette souffrance se produise. Une fois que j’ai lu Histoire juive, religion juive, le poids de trois millénaires d’Israël Shahak, j’ai saisi que Khmelnytsky a en fait mené une révolte populaire face à l’oppression. Les Juifs étaient perçus comme l’instrument primordial de cette oppression.Voici ce que Shahak a écrit en page 62 et 63 :

    « En dehors des villes, à travers toute la Pologne, mais en particulier à l’est, les juifs étaient employés dans la supervision directe et dans l’oppression des paysans asservis. Ils exerçaient en tant que huissiers de justice (investis du pouvoir de coercition seigneurial) ou bien en tant que détenteurs de certains monopoles féodaux comme le broyage du maïs, la production de spiritueux, le débit de boisson (avec possibilité de fouille armée des maisons des paysans qui contreviendraient à la loi) ou la boulangerie. Les juifs collectaient également les taxes féodales de toutes sortes. Pour résumer, l’est de la Pologne était sous la coupe des nobles. Les juifs étaient à la fois les exploiteurs de proximité de la paysannerie et pratiquement les seuls habitants des villes. »

    J’imagine que la question suivante devrait être : qu’est ce qui fait que la culture juive, son éducation, sa spiritualité, ont transformé les juifs en instrument d’oppression de masse ? Malheureusement c’est une question que les juifs préfèrent éviter. Je dois admettre que le fait de m’être regardé dans le miroir a déclenché un processus de résurgence qui m’a amené à me dissocier du peuple élu, de sa politique et de sa spiritualité.

    À propos du conflit israélo-palestinien, expliquez-nous pourquoi la solution d’un État binational est préférable à une solution avec deux États ?

    Pendant plusieurs années j’ai soutenu la solution d’un seul État parce que cette solution répond à ce que je croyais être au centre de la cause, celle du droit au retour. Néanmoins j’ai appris il y a deux ans que BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions), basé à Ramallah, avait fait des compromis sur les frontières de 1948 et sur le droit au retour. La révélation de ce tournant radical n’a pas suscité de réaction notable parmi les Palestiniens. J’ai réalisé que la solidarité palestinienne s’était transformée en une industrie. J’en ai déduit que la cause palestinienne a été réduite à un symptôme du pouvoir juif. À côté de ça, j’ai appris que nombre d’ONG palestiniennes étaient financées par une fondation du sioniste libéral George Soros.

    J’accepte le fait que les Palestiniens ont leurs propres priorités et je préfère me concentrer sur ce que je sais faire le mieux : décoder la culture juive et déconstruire le pouvoir juif. En conséquence, j’essaie de comprendre ce qui empêche les juifs israéliens de considérer que leur État puisse devenir l’État de ses citoyens. Je veux comprendre par exemple les raisons qui font que les juifs qui vivent en Occident sont des partisans acharnés des politiques pro-immigration alors que dans le même temps l’État juif possède l’appareil d’État le plus sauvage contre l’immigration. Ces questions sont évidemment cruciales. …

    [/QUOTE]
    Dernière modification par delci, 01 janvier 2014, 09h39.
    ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون
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