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Mohamed Khider : le parcours d'un combattant

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  • Mohamed Khider : le parcours d'un combattant

    47 ans depuis le meurtre de Mohamed Khider, l’occasion nous est donnée de lui rendre hommage et de rappeler aux Algériens et à la communauté internationale, le sacrifice de cet homme qui a combattu pour une cause universelle, celle de la lutte pour le droit donné à tout homme de vivre librement et dignement.
    [IMG]http://www.*********.net/thumbnail.php?file=2014/12/Khider_M._856564289.jpg&size=article_medium[/IMG] Mohamed Khider assassiné à Madrid un certain janvier 1967
    Très jeune, Mohamed Khider prend conscience de l’injustice que subissent ses compatriotes du fait de la colonisation française, et s’implique avec conviction et force dans la lutte pour l’indépendance.
    Tout au long de son combat, il prend des responsabilités au sein des divers mouvements d’indépendance qui se succèdent (PPA, MTLD, OS, CRUA, FLN). Actif à l’intérieur du pays, il prépare l’insurrection armée, inéluctable aux yeux des révolutionnaires algériens au vu de la réalité brutale que vivaient ses compatriotes qui subissaient une politique ségrégationniste menée par la France et par les colons d’Algérie. Traqué il sera emprisonné à plusieurs reprises.
    Membre du MTLD, ce combat, il le mènera ouvertement en France au sein du parlement qui lui permet ainsi de défendre publiquement ses idées révolutionnaires, profitant des lois et institutions qu’offrait la France "libre fraternelle et juste". Dans le même temps, il milite secrètement au sein de l’OS (Organisation secrète), pour préparer le terrain de l’insurrection armée.
    Plus tard, on le retrouve à l’extérieur du pays, lorsque traqué, il s’enfuit au Caire et s’intègre au bureau du Maghreb dont il deviendra le dirigeant. C’est à partir de ce bureau que des contacts se feront dans le monde entier pour sensibiliser et obtenir le soutien de la communauté internationale à la cause algérienne. Il s’adressera aux Etats arabes, africains et asiatiques, afin d’obtenir leur solidarité dans son combat pour l’indépendance de son pays. Ce combat n’est pas uniquement algérien, il est celui de tous les peuples colonisés.
    Profondément maghrébin, il est convaincu également que la libération et l’avenir de l’Algérie passe par l’Union des trois peuples d’Afrique du Nord. Il mène également les négociations avec la France et prend part à plusieurs rencontres secrètes avec des délégations françaises dans différents pays d’Europe.
    Son honnêteté et son engagement le poussent à ne jamais abandonner le combat pour ses principes de liberté, de justice et de démocratie. A l’indépendance, grâce à son talent de négociateur, Il sera le rassembleur des forces en présence qui s’opposaient dans leur lutte pour le pouvoir et évitera à l’Algérie le bain de sang d’une guerre civile.
    Assassiné sous les yeux de son épouse
    Ne songeant pas à profiter de sa position, il ne voudra jamais prendre ses distances pour un repos bien mérité. Il sera toujours là pour dénoncer ceux qui par opportunisme mèneront une politique contre les principes pour lesquels il avait combattu et par conséquent contre l’intérêt de l’Algérie. Il poursuivra donc sa lutte et s’opposera contre les régimes dictatoriaux des Présidents Ahmed Ben Bella, et plus tard, de Houari Boumediene. C’est pour cette raison, qu’un soir de Ramadan, en date du 3 janvier 1967 une main criminelle mettra fin à ses jours sous les yeux de sa femme.
    Les commanditaires du crime tenteront de camoufler leur implication, lançant des campagnes de mensonges et de mystification avec pour objectif de couvrir l’évidence du meurtre politique. Le gouvernement d’Alger s’acharna à affirmer la thèse d’un règlement de comptes lié à une affaire d’argent. L’imposant parcours de Mohamed Khider, son combat incessant pour la liberté, la justice, la démocratie, son opposition ferme à la dictature et surtout l’enquête menée par les autorités espagnoles, démentent cette version et confirment de façon évidente la thèse de l’assassinat politique.
    De plus, afin de faire taire les attaques continues que l’Etat algérien menaient contre l’intégrité de Mohamed Khider en rapport à l’affaire dite du "Trésor du FLN", Mme veuve Khider ira même jusqu’à rencontrer le Président Boumediene pour lui remettre la comptabilité de ces fonds qui prouve leurs affectations à des fins politiques. Elle propose leurs restitutions contre la promesse d’une déclaration officielle démentant clairement toutes les accusations faites par l’Etat contre feu son mari. Rien n’y fait, le gouvernement algérien persistera dans ses attaques contre la mémoire du leader algérien. Il faudra la mort de Houari Boumediene et l’accession à la présidence de Chadli Bendjedid pour qu’un accord se fasse avec la famille. Celle-ci, de son propre gré, restitue les fonds en 1979, ne laissant planer plus aucun doute sur l’intégrité du leader algérien. L’élimination physique du Leader algérien réussie, celle morale aura échoué.
    En mai 1993, l’université et l’aéroport de Biskra portent son nom. Cette initiative, aussi louable soit-elle, ne suffit pas à faire oublier le crime dont il a fait l’objet. 47 ans sont passés. Nous attendons toujours que la vérité soit proclamée par l’Etat algérien.
    L'héritage d'un militant
    Mohamed Khider a rejoint l’autel des Martyrs, tous ces grands militants de la liberté qui, à travers le monde, ont donné leur vie pour les principes humanitaires de justice. Pour cela il ne sera jamais oublié. Même mort, il reste présent dans notre cœur et dans notre esprit. Il est immortalisé par l’histoire et constitue un exemple pour les générations d’aujourd’hui et de demain.
    L’occasion nous est donnée aujourd’hui de raviver sa mémoire mais également de condamner fermement cette pratique indigne et honteuse de gangstérisme politique consistant à éliminer par l'assassinat toute personne qui s’oppose. Mohamed Khider laisse en héritage un pays indépendant et l’espérance pour son pays d’un avenir plus rose que celui qu’il subit aujourd’hui. Un pays enfin démocratique, juste et généreux. Un jour viendra, malgré ceux-là même qui l’ont éliminé, où notre pays accédera à cette espérance.
    Tarik Khider
    Coucher du soleil à Agadir

  • #2
    La vraie histoire de l'Algerie n'a pas encore été écrite parasitée par la version FLN( post-independance )qui a usurpé la révolution algérienne .
    L’élite politique algérienne liquidée après l’indépendance les assassinats politiques, des crimes à élucider.

    El Watan 05 07 2012

    Nous venons d’enterrer le premier président de l’Algérie indépendante, le président Ben Bella. Et ce n’est qu’ici que j’ai appris que la plupart d’entre vous ne le connaissaient même pas. Qui sont Krim, Abane, Zighoud, Ben Boulaïd ?
    C’est inadmissible de ne pas connaître ces grands dirigeants (…) C’est grave de ne pas connaître Amirouche, Si El Haouès et tous les autres. Tout cela n’est pas de votre faute, mais bel et bien de celle de notre génération qui n’a pas su faire connaître l’histoire de ce pays aux jeunes générations. Cette déclaration du président Bouteflika faite en 2011, à Sétif, à l’occasion la commémoration des massacres du 8 Mai 1945, sonne comme un aveu.
    Une reconnaissance du black-out officiel sur l’histoire de l’Algérie qui dure, et ce, depuis l’indépendance. La véritable histoire nationale demeure toujours ignorée par l’opinion nationale, en particulier chez les nouvelles générations, ainsi que les faits qui se sont produits juste après l’indépendance. Les assassinats politiques, dont ont été victimes de nombreux leaders de la guerre de Libération nationale, restent encore un tabou qui ne sera pas brisé à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance. La vérité sur ces actes ignobles, qui ont permis l’élimination physique d’un certain nombre d’adversaires politiques aux tenants du pouvoir, ne sera peut- être pas connue. Les exécutions extrajudiciaires de ces chefs historiques de la révolution algérienne restent impunies.
    Pis encore, l’Algérie officielle garde le secret sur les liquidations physiques d’hommes politiques qui auraient pu faire sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve depuis 1962. Combien d’Algériens savent, aujourd’hui, que des hommes, qui ont été de véritables chefs politiques et militaires durant la révolution,, ont été exécutés par leurs «frères» quelques années seulement après avoir chassé le colonialisme ? Le système éducatif national et les médias publics ont imposé une histoire à sens unique. Le système FLN, parti unique jusqu’en 1989, a toujours banni et frappé d’ostracisme tout ceux qui ont refusé le «détournement du fleuve de la révolution».
    La chasse aux sorcières : de Chaâbani à Ali Mécili
    Outre l’emprisonnement et l’exil, les tenants du pouvoir ont également fait des assassinats politiques un mode de gouvernance. Un moyen pour régner sans être gênés par des personnalités plus légitimes et plus reconnues. Les premières exécutions ont été enregistrées dès les premières années de l’indépendance. Le colonel Mohamed Chaâbani, chef de la Wilaya VI (Grand Sahara), est le premier à faire les frais de cette entreprise diabolique. Accusé «de tentative de sécession et de traîtrise», le jeune colonel fut exécuté en septembre 1964. Son cas suscite, jusqu’à aujourd’hui, la polémique. Qui a ordonné son exécution ? On n’arrive toujours pas à connaître la vérité sur cette affaire, au même titre que celles des autres chefs de la révolution exécutés sous le régime de Boumediène. Mohamed Khider, qui s’était opposé au coup d’Etat du 19 juin 1965, a été exécuté à Madrid (Espagne), le 4 janvier 1967.
    Son assassin, affirme Hocine Aït Ahmed, est Youssef Dakhmouche qui était l’homme de main de Boumediène et ses services. Les assassinats politiques ont été commis de diverses manières. En décembre 1967, le colonel Saïd Abid a été déclaré «suicidé» dans son quartier général de Blida. La chasse aux opposants menée par le régime de Boumediène se poursuivra. En avril 1969, le tribunal d’exception, la Cour dite «révolutionnaire» d’Oran prononce un jugement ubuesque contre le négociateur en chef des accords d’Evian, Krim Belkacem : condamnation à mort. La sentence fut exécutée en octobre 1970. L’homme a été suivi jusqu’en Allemagne où il s’était exilé. Il a été étranglé dans sa chambre à l’hôtel Intercontinental de Francfort. Quatre ans plus tard, c’est au tour de Ahmed Medeghri, ministre de l’Intérieur et fondateur de l’Ecole nationale d’administration, d’être liquidé chez lui à El Biar.
    Mais la version officielle évoque «un décès accidentel». Tout simplement, une histoire à dormir debout. La chasse aux sorcières ne s’est pas arrêtée après la mort de Boumediène en 1978. Du même pédigrée, ses héritiers achèvent la besogne du chef. Ils n’ont pas raté l’opposant, Ali André Mecili assassiné dans le hall de son immeuble à Paris, le 7 avril 1987. L’assassin est connu : Abdelmalek Amellou, arrêté en France avant d’être rapatrié en Algérie où il n’a jamais été inquiété. Les raisons d’Etat ont primé sur le droit. Ceux qui l’ont chargé d’accomplir ce forfait sont également connus. L’arrestation, en 2008, en France du diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni avait, rappelons-le, remis au devant de la scène l’affaire Mecili. Mais elle été vite éclipsée à nouveau… Cinquante ans après l’indépendance, l’Algérie officielle refuse de reconnaître ce sinistre bilan comme une première étape vers la catharsis.
    Madjid Makedhi

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